Chapitre 11

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Himiko perçut des voix de derrière la porte :

- Enfin, Midoriya, tu ne vas pas me faire croire que tu ignores pour quelle raison All Might s'est si soudain essoufflé après une carrière dantesque au possible ? Raconte-moi un peu le lien qui vous unis, demanda-t-il, un sourire malveillant dans la voix.

Himiko entendit une brève respiration, puis la réponse d'Izuku.

- Si vous sous-entendez quelque chose, dites-le immédiatement. Ne posez pas de questions dont les réponses vous paraissent évidentes, piqua-t-il, le ton froid. Il semblait en colère.

Dabi ricana.

- Tu tentes de prendre le dessus, comme lors de ton arrivée, quand Tomura est venu te parler ? Comme c'est... imprudent.

Himiko jeta un bref coup d'œil au travers de la serrure et remarqua que son acolyte s'était approché et tenait fermement le menton d'Izuku entre sa main, l'air menaçant.

- La vérité, c'est que tu es aussi minable que tous ceux que nous avons déjà interrogé. J'ignore pourquoi Tomura tient encore à te tenir en vie. Nous pourrions aussi bien camoufler ta mort, alors que l'entièreté de la société héroïque supposerait encore que tu prépares un coup en notre compagnie. En fait, tu n'es nécessaire à personne, Deku, tu pourrais aussi bien t'être tué, ce jour-là.

Himiko vit Izuku frissonner et s'écarter du vilain, qui rit de nouveau.

Cependant, cette fois-ci, la hargne du disciple d'All might dépassa l'entendement.

- Mais vous vous croyez peut-être supérieur, avec vos désobligeantes paroles si stupides qu'elles en feraient décrocher un sourire à ceux que vous avez probablement déjà tués ? Vous êtes aussi pathétique qu'un autre, avec vos cicatrices qui ne vaudront jamais mieux que les miennes. Parce que moi, au moins, j'ai eu la présence d'esprit de m'en cacher, tandis que vous, vous l'avez fait pour ne pas être reconnu ! s'écria-t-il. Oh oui, j'en sais un rayon, à votre propos. Je sais même à quel point dire « vous » est risible, tant notre différence d'âge l'est elle aussi. Mais je ne désire pas vous détruire grâce à ce que je connais, parce que j'ai encore une âme. Là est la différence entre vous et moi. J'ai conservé un honneur que vous avez perdu à jamais. Et c'est cet honneur qui me permet de glisser là quelque chose que tu mérites bien d'entendre une fois dans ton existence, « Dabi » : va te faire foutre, dit-il, fichtrement déterminé.

Himiko sentit le côté droit de ses lèvres frémir, tandis qu'elle contenait un sourire. Ce garçon ne cesserait jamais de dépasser les bornes. Elle l'appréciait aussi pour cette raison.

Soudain, une plainte retentit, et la vilaine se hâta de rejoindre la pièce où couchait Izuku, faisant mine de ne l'avoir jamais quittée. Fort heureusement, personne n'avait remarqué sa présence, qui aurait semblée suspecte, à l'extérieur de la pièce.

Elle sortit cependant en entendant le ton monter à quelques pas, prétextant avoir été alertée par le bruit.

En pénétrant dans la pièce de surveillance, elle s'aperçut que Shigaraki et Mister Compress y étaient déjà, en compagnie de Twice, qui expliquait qu'il se baladait distraitement dans les archives de ces derniers mois et était tombé sur une vidéo qu'il avait jugée contraire aux règles.

Mister Compress semblait dépassé par la situation, il n'avait pas encore remarqué la présence d'Himiko.

- Explique-toi immédiatement, si tu ne veux pas être réexpédié à ta piaule sur le champ, lui ordonna froidement Shigaraki, l'air mécontent.

- Je– c'était une erreur ! J-je n'avais pas l'intention de nous vendre, j'avais beaucoup trop bu et j'étais lassé de toujours devoir cacher une partie de ma vie aux femmes qui me plaisaient, j'en avais marre de jouer un rôle en permanence ! Alors je n'ai pas réfléchi... je l'ai fait venir ici sous le coup d'une impulsion... s'expliqua-t-il vainement, alors que Tomura ne décolérait pas.

Le temps d'une respiration - BAKUDEKUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant