Chapitre 8

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PDV Katsuki

Je n'aurais jamais cru avoir à me retrouver dans une situation pareille, pourtant aujourd'hui, je serais prêt à m'humilier face à l'entièreté des élèves de UA si je pouvais ainsi les convaincre d'avoir confiance en Deku.

Ils retournaient leur veste si facilement.

Il faut dire qu'ils n'étaient pas aidés, l'une des premières choses qu'on nous avait enseigné était de ne faire confiance à nos camarades que jusqu'au jour où ils seraient dénués de tous soupçons. Dès lors qu'un élève était suspecté de trahison, il était traité comme un pestiféré, cela avait toujours fonctionné de cette manière.

J'espérais que pour Deku, il en serait autrement. Il était sans doute celui en qui élèves comme enseignants avaient le plus confiance. Ils ne pouvaient pas croire si facilement en la petite manœuvre des vilains, n'est-ce pas ?

- Tête d'œuf, cesse de t'agiter et donne-moi le fond de ta pensée, qu'on en finisse, maugréai-je d'un ton mauvais.

Uraraka arrêta enfin de marmonner, ce qui me soulagea. Cette manie me rappelait quelqu'un dont je me souciais déjà trop.

- Ton raisonnement est parfaitement logique mais je ne comprends pas bien quelle aurait pu être la motivation de l'Alliance à faire passer l'enlèvement de Deku-kun pour une trahison. Que cherchent-ils à provoquer ? s'interrogea-t-elle, le menton entre deux doigts.

- Nous avons plusieurs options, toutes reliées les unes aux autres. Les vilains pourraient vouloir porter un coup à la société héroïque, en leur dérobant l'élément le plus prometteur de leurs rangs. Je ne pense pas qu'ils veulent une rançon, l'argent n'est que de piètre utilité pour des malfrats de leur genre. En revanche, ils pourraient se servir de Deku pour faire chanter les héros, ils pourraient les menacer de mettre un terme à sa vie en échange de davantage de droits, ou contre le sacrifice d'un héros qu'ils souhaitent éliminer. Ils veulent probablement lui soutirer des informations classées top secrètes, je ne pense pas qu'il parle, mais la police ne risque pas de croire en sa bonne foi, alors qu'ils sont persuadés qu'il est un traitre. Je crains que les vilains ne sachent à quel point All Might serait prêt à sacrifier pour Deku... terminai-je, soucieux.

- Bakugo... est-ce que tu saurais quelque chose que j'ignore à propos de Deku ? Tu n'as jamais parlé de lui en des termes vraiment élogieux, pourtant tu sembles le connaître comme je n'ai jamais su le faire. Qu'est-ce qui te fait à ce point penser qu'il est impossible qu'il ait décidé de rejoindre l'Alliance ? demanda-t-elle, les sourcils froncés.

Je me demandai un temps si elle était vraiment de mon côté, quel intérêt avait-elle à en savoir autant ? Et quelle serait la prochaine étape, l'énumération de mon numéro de sécu ? J'aurais encore préféré la nonchalance de double-face, en cet instant.

- Malgré tous mes efforts pour me trouver à des années lumières de lui et de sa façon de penser, je ne peux nier que je n'ai jamais su cesser de le décrypter. C'était instinctif, j'aurais souvent préféré ne pas me soucier de lui.

- Depuis quelques mois, continuai-je, je vois qu'il est particulièrement différent. Hier, je crains qu'il n'ait décidé d'aller trop loin. Quand j'ai réalisé qu'il prendrait peut-être une mauvaise décision, je suis calmement allé interroger sa mère – par précaution – et il s'est avéré qu'il avait déjà disparu. C'est là que je suis tombé sur les messages, expliquai-je brièvement, ne voulant pas rentrer dans les détails.

Le lien qui m'unissait à Deku était tout bonnement inexplicable, même avec tous les mots du monde, je n'aurais su comment les mettre en ordre de sorte à respecter l'immensité du vide que je ressentais à l'idée qu'il soit loin et en danger.

Le temps d'une respiration - BAKUDEKUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant