Sur le trajet, Branislav lança quelques regards à Nari depuis le rétroviseur intérieur. Bien différente de celle qui était montée pour la première fois dans sa voiture, la journée passée avec lui semblait l'avoir apaisée.
Assise sur le côté droit de la banquette arrière, alors qu'elle fixait la route défiler sous les roues, il s'éclaircit la gorge.
— Il y a deux ou trois choses que tu devrais savoir avant l'Heure, débuta-t-il ses explications, lui valant un regard de la jeune femme. Si une panne de courant s'invite au cours de la soirée, on est cuits. La voiture possède un contrôle automatique. Ce qui veut dire que les portières resteront fermées jusqu'à 3 heures 15 et le moteur sera verrouillé jusqu'à 2 heures 40 du matin.
— Ce n'est pas un peu tard ? demanda-t-elle, les sourcils légèrement froncés.
— Si on passe par l'autoroute, on a largement le temps d'arriver à destination avant ton vol. Personne n'ouvrira les portières, et en cas de vol, la voiture ne démarrera pas.
— Oui, mais disons que tu meurs d'une crise cardiaque, moi je fais quoi ? renchérit-elle sur le ton de la rigolade.
Branislav eut un sourire d'une seconde.
— Primo, je ne meurs pas, déclara-t-il d'une voix à la fois sérieuse et plus adoucie. Deuxio, si ça venait à se produire, en effet, ça va être un peu compliqué pour toi. La voiture bénéficie de plusieurs caméras frontales. Je suis le seul à pouvoir la conduire avec un système d'authentification.
Contrairement au projet d'origine de la marque, cette berline ne permettait pas à un inconnu de conduire même après la validation du propriétaire.
— Donc si Branislav Prochazka meurt, la cliente reste coincée dans la voiture ?
— Exactement.
Nari répondit par un vague hochement de tête. Une fois arrivés à l'Est, Branislav gara la voiture dans une impasse près d'un supermarché en face d'un HLM. Ils n'avaient rencontré personne d'autre qu'un groupe d'hommes.
Moteur coupé. Silence. Respirations.
Pendant qu'elle se décalait sur le siège du milieu, il ouvrit la boîte à gants où se trouvaient des pistolets et des munitions.
— Disons que je perds connaissance, qu'un Infecté brise la vitre et tente de te tuer, poursuivit-il en saisissant un pistolet qu'il lui montra, je te conseille de prendre le Glock 17. C'est un pistolet semi-automatique super simple à manier.
— Mais tu ne perdras pas connaissance, Branislav.
— On ne sait jamais. Tu dois t'y préparer.
M'y préparer, se répéta-t-elle, le visage plus renfermé, manquant de rouler des yeux.
— La seule chose que tu fais, c'est de nous faire paniquer pour rien...
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Rouge sur Noir
Science FictionQui aurait pensé que l'Europe pourrait être frappée par un virus plus meurtrier après une première pandémie ? Loin de l'ignorance mondiale, Braham s'en doutait. Pas de doute, le point de non-retour pour l'humanité se rapproche... Trois ans plus t...