25. Halo

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 — Qu'elles bougent leurs gros culs de Bourbeuses, gueula l'un des Vendus à l'équipe, à la seconde où les portes du van furent ouvertes

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 — Qu'elles bougent leurs gros culs de Bourbeuses, gueula l'un des Vendus à l'équipe, à la seconde où les portes du van furent ouvertes.

Toujours ankylosée, Jill fut la dernière des trois à être inhumainement sortie du véhicule. Après une minute de marche, quadrillées par des soldats, elles furent remises à des esthéticiennes aux crânes rasés et vêtues de tuniques rose fuchsia. Les murs lugubres de la pièce étaient vert menthe. Une fois dévêtues et alignées, les esthéticiennes firent une première examination minutieuse de leurs corps.

Face au silence soudain, la réalité reprit peu à peu sa place dans ses moulures. Que ce soit la situation, là où elle se trouvait et comment cela avait été fait, Jill résista à l'envie de pousser un cri de détresse, frisant l'effondrement ou la cavale, elle ne savait plus. Le regard désorienté, elle fut incapable de répondre lorsque l'esthéticienne lui demanda son prénom.

Les deux autres femmes semblaient plus réactives et avaient répondu sans délai. Face à son mutisme, les esthéticiennes ne forcèrent pas plus la discussion, se disant qu'elle finirait par s'ouvrir après la séance de soins. Les trois furent invitées à s'allonger sur trois lits d'esthétique. Il y avait plusieurs grilles de siphon au sol. Leurs corps furent alors trempés dans cette eau presque brûlante.

Leurs peaux furent exfoliées avec des gants de crin ; leurs ongles, nettoyés et coupés court, et leurs dents, brossées. Le corps de Jill fut épilé avant celui des deux autres. Pendant le processus, elle n'avait ni serré les dents, ni fermé les yeux et ni bronché. Face à son stoïcisme, l'esthéticienne avait même dû intervenir. Elle s'était approchée de son visage pour glisser discrètement :

— C'est que le début des problèmes si tu continues à tirer la tête. Si tu veux éviter d'énerver Monsieur avec ta mine, ressaisis-toi.

Sans un quelconque signe de réponse de sa part, elle continua le soin en rinçant son corps, le séchant, appliquant une huile de soin, puis en l'aidant à se lever du lit. Jill épia sans contrôle les Bourbeuses se tortiller de douleur, mais comme prêtes à ce sacrifice. Décontenancée, elle tourna la tête vers l'esthéticienne, qui finit par s'éclaircir la gorge en fixant sa poitrine.

Sans comprendre pourquoi, elle lui fit ensuite signe de se tourner et l'examina carré par carré de peau. Une fois finie, Jill se retourna. L'esthéticienne fit défiler une porte coulissante d'un dressing où devait se trouver une centaine de sous-vêtements. Plus elle les sondait, plus elle comprenait que ce n'était que la prémisse de ce trafic de femmes.

Elle n'eut même pas le temps de prendre le ciel à témoin de cette abomination qu'elle attrapa une paire de sous-vêtements en dentelle noire et la lui tendit. L'esthéticienne fut la seule à apercevoir le regard plein de rancune des deux autres. Elle savait qu'elles jalousaient sa cliente d'être la première à passer. D'un air fier, elle redressa le haut de son corps.

— Monsieur choisira ton destin, expliqua-t-elle discrètement. Tu m'as l'air d'un iota différente des autres... Alors, simple conseil. Évite toute algarade. Baisse la tête. Laisse-le contrôler la situation, mais en lui faisant comprendre que tu le désires. Ta froideur le poussera à t'éloigner de lui. Le séduire, c'est faire en sorte de ne pas terminer dans le capharnaüm. Allez, habille-toi.

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