« Tu m'as donné une heure pour que je te dise la vérité, mais tu n'es pas là. Je dois partir dans une heure pour la guérite, et je ne veux pas que tu passes la soirée à te tortiller de stress dans ton lit. J'espère que Jill va bien. C'est elle qui m'en dit beaucoup sur toi.
C'est grâce à elle que j'ai appris que derrière Braham Cunningham se trouvait un stressé de la vie. Ça en a pas l'air. Elle me parle beaucoup de ton stress qui te dévore, et ça la stresse aussi. Elle s'inquiète, et maintenant, c'est toi qui t'inquiètes pour elle.
En fin de compte, je crois que c'est plus simple de parler avec des mots écrits. Je n'ai pas à sentir ton regard me juger et avoir l'impression que te parler, c'est laisser de côté ma fierté, mon intégrité. Tu m'as toujours reproché ma passivité dans cette mise en scène.
Mais j'ai vu quotidiennement comment Jilliane parlait de toi. Comment ses lèvres se tordent quand elle prononce ton prénom et qu'elle n'arrive pas à terminer sa phrase sans sourire. J'ai vu la manière dont elle m'a confié cette histoire de baiser. Cette histoire de m'inclure dans votre espace personnel n'était qu'un moyen de te sortir de cet amas de sentiments. »
Savoir que Zoé avait compris la situation lui fit presser ses doigts, blanchissant ses phalanges. Braham n'aimait pas être compris dans ses détails. Ce sentiment l'emplissait de tristesse, confinant au regret. Vrai. Inclure Zoé dans cette histoire avait été sa plus grande erreur.
« Je crois que Jill t'a prouvé le contraire de ce que tu avais défini comme étant vrai pour un tas de domaines. Elle me disait : « Braham a réussi par lui-même. Il me dit souvent : je n'avais aucune idée qu'ils n'aideraient pas tant que tu n'auras pas réussi. »
Ensuite, elle parlait de ton succès aux montagnes russes émotionnelles en disant que tu disais : « Je déteste quand ils n'arrêtent pas de dire qu'ils étaient là pendant les périodes sombres. La nuit, je me dis souvent : mais qui était là pour éclairer ton esprit sombre quand tu voulais en finir parce que personne n'était là pour te garder en vie ? Et c'est un putain de fait.
On appelle ça une « famille » , un « ami », mais bon, rien n'est plus déchirant que ces liens brisés. Ils te détestent parce que tu continues d'essayer d'être quelqu'un quand ils ont abandonné depuis longtemps. Alors Jill, n'écoute jamais les pensées des gens. Ils appellent ça des conseils, mais c'est juste un sacré mur, un fossé qu'ils essaient de construire dans ton esprit pour que tu ne deviennes pas la personne que tu veux être. »
Jill arrêtait pas de me dire ces choses souvent, tard dans la nuit. Aussi souvent pour me faire apprendre tes mots par cœur, ta leçon de vie. Elle connaît tout de toi et n'a jamais révélé tes faiblesses aux autres. Je ne compte pas. Je suis sa sœur... Sache que tu lui inspirais confiance et l'inspirais tout court. Pendant tes tournées dans la zone, il lui arrivait de te regarder, et malgré la distance, elle te percevait, et écrivait. Oui, Jill, en te regardant, écrivait ! »
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Rouge sur Noir
Science FictionQui aurait pensé que l'Europe pourrait être frappée par un virus plus meurtrier après une première pandémie ? Loin de l'ignorance mondiale, Braham s'en doutait. Pas de doute, le point de non-retour pour l'humanité se rapproche... Trois ans plus t...