15. Insurrection

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Jill ne s'arrêta pas dans ce couloir de pierre, guetté par Braham qui la regardait s'éloigner, attendant qu'elle fasse demi-tour

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Jill ne s'arrêta pas dans ce couloir de pierre, guetté par Braham qui la regardait s'éloigner, attendant qu'elle fasse demi-tour. Étonnamment, elle ne s'arrêta pas, traversa le bunker, croisant des groupes d'hommes, de femmes, et parfois mixtes.

Sur son chemin, elle croisa Esma et lui demanda quelques minutes dans la journée. Après les lui avoir accordées, Esma avait disparu entre les couloirs du bunker. Faisant les cent pas, Jill n'arrêta pas de penser à sa sœur. À quoi bon demander des explications si elles n'ont aucun impact sur l'avenir ? se répéta-t-elle.

Même si Payet mettait en place des paris sportifs sur des combats entre Infectés, en quoi aller demander à Zoé la vérité changerait la mission de Braham ? Durant sa ratiocination, Jill se mordilla la lèvre supérieure, puis la tira. Dans une situation de choix, c'était la seule chose que son corps lui permettait de faire.

La peur d'en faire trop, d'en vouloir trop et de trop y croire la suppliait d'être une figure errante dans le bunker. Ses pouces coururent le long de ses index. Il lui fallut une ribambelle de secondes, puis au moins quatre minutes pour réfléchir pour elle-même.

Jill imagina ses pieds valser avec le vide que le toit plat du HLM vouait aux plus courageux. Peut-être que voler n'était pas une question de parachutes, mais de persuasion.

Celle qui étiquetait les produits et les mettait en rayon avait parcouru un appartement pour sa sœur et son neveu. Peut-être que Braham avait raison. Peut-être. Les salariés pouvaient avoir leur place dans cette histoire de sauveurs de l'humanité. Cette fois, elle arpenta le couloir avec aplomb.

Les Colibris ne sont pas méchants, se répéta-t-elle, se demandant pourquoi elle avait craint de faire des choix comme si elle trahissait le Big Boss. Pourquoi attendre les directives, quand elle pouvait elle aussi obtenir des réponses ?

Pourquoi perdre du temps ? Pourquoi le groupe qui s'était débarrassé des véhicules ennemis laissait les collègues des ennemis prendre possession de la ville ? Jill était tellement impliquée dans ses pensées qu'elle fronça les sourcils et laissa échapper un :

— Pourquoi ?

D'entre ses lèvres. Elle était loin, trop loin pour se rendre compte qu'elle venait de passer devant le laboratoire de recherches, où Paramar sortait pour une pause. Il comprit de son pas pressé qu'elle se préparait à quelque chose. L'informaticien se racla la gorge.

Jill s'arrêta brusquement avant de faire volte-face. Lorsqu'elle réalisa qui avait toussé, elle se demanda pourquoi lui aussi s'abstenait à être un secret quand à lui-même, il avait infiltré de nombreux territoires rocailleux d'investigation et avait tenté de les rendre publics.

Seulement, elle le respectait trop pour ne pas le lui dire.

— Vous semblez vouloir vous rebeller, mademoiselle Webber.

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