4. Truisme

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La voiture garée dans la rue du premier restaurant japonais ouvert qu'ils avaient croisé sur la route, Branislav coupa le moteur

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La voiture garée dans la rue du premier restaurant japonais ouvert qu'ils avaient croisé sur la route, Branislav coupa le moteur.

Alors qu'ils retiraient leurs ceintures de sécurité, la sonnerie de son téléphone se connecta automatiquement au système Bluetooth de la voiture.

Face à l'appel tombé au mauvais moment, les deux verrouillèrent leurs regards sur l'écran tactile. Inquiet, Branislav prit avec hésitation l'appel. Fébrile, Nari écouta sagement.

    — Monsieur Yeon, je vous écoute, débuta-t-il la discussion.

    — Bonjour, Branislav. Je vais bientôt prendre l'avion. Nari est avec vous ?

    — Elle est avec moi, monsieur.

    — Bien. Nari, tu m'entends ?

Silence. À l'aéroport, grattant sa tempe gauche, Jung-Hwa inspira profondément.

    — Tu te souviens de l'heure à laquelle tu dois être à l'aéroport ? demanda-t-il.

Mais toujours, le silence. Dans la berline, les yeux sur elle et les sourcils haussés, Branislav fit un signe de tête vers l'écran tactile.

Nari sentit ses paupières et ses épaules lourdes. Cette fois, ce n'était que pour ne pas embarrasser le chauffeur qu'elle répondit :

    — Trois heures et demie.

Jung-Hwa étant sur le point de monter à bord de son jet privé, un remue-ménage put être entendu à travers le combiné. Aux aguets, trois de ses gardes du corps l'enceignaient.

    — Si je te dis ça, Nari, c'est parce que je vais devoir me débarrasser de ce téléphone.

Bien qu'elle se demandait la raison, elle sombra dans le silence. Face à son mutisme, après avoir été certain qu'elle ne prendrait pas la parole, Branislav prit le relais.

    — Y a-t-il un problème, monsieur  ?

    — Disons que je suis sûrement mis sur écoute par les Colibris. Quelques quidams rôdent avec suspicion autour de l'aéroport. De toute évidence, des prolétaires en mission.

Quidams, se répéta-t-elle, secouant lentement la tête et réprimant un rire. Le chauffeur semblait si habitué par leur langage qu'aucune réaction n'avait assiégé ses traits.

Face à son mutisme, après avoir été certaine qu'il ne poursuivrait pas la discussion pour satisfaire Monsieur, Nari s'exclama :

    — Sauf que si t'avais vraiment peur de me laisser en ville, je serais avec toi en ce moment.

    — Nari...

    — Papa, je serais restée à l'hôtel ! le coupa-t-elle. Mais tu vois, comme tu voulais pas voir ma sale gueule en chemin, t'as préféré me laisser ici. Et puis tu sais quoi, papa ? J'espère de tout mon cœur que tu regrettes au plus profond de tes tripes ton imbécillité.

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