Chapitre 46 - Souffrance partagée

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Je m'avance dans l'allée à la rencontre du père de Gérald, serrant les poings, essayant intérieurement de me donner assez de courage pour à la fois ne pas flancher devant sa tombe et tenir tête à son père pour le cas où il souhaiterais me demander...

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Je m'avance dans l'allée à la rencontre du père de Gérald, serrant les poings, essayant intérieurement de me donner assez de courage pour à la fois ne pas flancher devant sa tombe et tenir tête à son père pour le cas où il souhaiterais me demander de partir.

- Bonjour (ma voix et monocorde)
- Bonjour Ethan. Merci d'être venu.

Ces simples mots me font desserrer les poings et c'est dans une posture moins sur la défensive que je m'avance, lui esquissant un léger sourire comme pour le remercier de me laisser approcher.

Je me tiens là debout, face à ce qui est sensé symboliser l'emplacement de la tombe de Gérald, un monticule de terre avec une simple croix attestant de l'identité de celui enterré là.

Je me force durant un instant à rester debout mais je tremble, mes jambes ne me soutiennent plus vraiment et je fini par être obligé de m'asseoir, prenant mon visage entre mes mains, je sent les larmes me monter aux yeux.

Puis je sent cette main venir se poser sur mon épaule, la main de son père.
Je voudrais avoir le courage de le repousser comme il repoussé Gérald mais je n'en n'ai tout simplement pas la force.
Je n'imagine pas à quel point cela doit-être difficile pour lui d'avoir perdu son fils.

- Merci d'être là Ethan, sincèrement.

Long silence. Je reste figé à observer ce semblant de tombe.

- Pourquoi? Pourquoi n'a-t-il pas de pierre tombale?
- Il faut attendre que la terre se tasse. Elle sera mise d'ici quelques temps.
- D'accord.
- Je peux te laisser seul si tu le souhaites.

Face à mon silence, son père prend la décision de commencer à s'éloigner.

- Non, restez s'il vous plaît. Il a besoin de vous, de nous deux.

Son père s'assit alors à mes côtés et nous restâmes un long moment ainsi, chacun priant et communiquant intérieurement avec Gérald.
C'est au bout de longues minutes que son père rompît le silence.

- Ethan, je sais que moi et sa mère n'avons pas étés à la hauteur. Je passes mes journées et mes nuits à regretter de m'être murer dans le silence et de ne pas avoir sût dire à mon fils que je l'aimait. Aujourd'hui j'ai compris, compris que votre amour était sincère. Alors merci, merci Ethan d'avoir rendu mon fils heureux, de lui avoir apporté tout l'amour qu'il méritait.

Nos regards se croisèrent et je ne pût, sur ces paroles et en le voyant retenir ses larmes, m'empêcher de me jeter dans les bras de son père qui finit à son tour par se laissé aller à sa peine.

- Il me manque tellement.
- À nous aussi Ethan, terriblement! Mais il faut que tu soit fort pour lui.
- Comment? J'arrive même pas à mette un pied devant l'autre sans tomber, sans avoir besoin d'être soutenu!
- Le simple fait que tu sois là aujourd'hui Ethan prouves le contraire et je sais que Gérald serait fier de toi, de ton courage face à l'adversité. Nadine m'a dit qu'elle avait eu une discussion l'autre jour avec ta mère. Tu sais tes parents s'inquiètent beaucoup pour toi.
- Je sais. Mais j'ai si mal. J'ai l'impression d'être vidé, d'avoir perdu une partie de moi-même. C'est comme si mon cœur avait arrêté de battre.
- Je comprends. Ça passera. Laisse toi du temps. Nous devons tous nous laisser du temps mais promet moi Ethan de ne pas sombrer et de continuer à avancer. Tu as encore tant de chose à vivre.
- D'accord.
-Tu ne devrais pas rester là assis par terre trop longtemps. Tu vas attraper froid. Il vaut mieux que tu rentres maintenant. On te promets de te prévenir quand la pierre tombale aura été mise.

Je me relevais au même moment que sont père et nous restâmes encore quelques instants en recueillement avant de repartir dans l'allée en direction du parking et de nous séparer, chacun promettant à l'autre de se donner des nouvelles et d'être présent l'un pour l'autre puis je me dirigeais vers la voiture où ma sœur et son amie m'attendaient.

- C'était son père, c'est ça?
- Oui. On as discuté ensembles
- Et toi, ça va p'tit frère?
- Oui

En réalité je serais incapable de dire dans quel état je me trouvais. J'étais surtout épuisé physiquement et moralement après tous ces jours passés à pleurer et à essayer de remonter la pente.

La discussion que j'avais eu avec le père de Gérald m'avais fait le plus grand bien et il était temps pour moi d'essayer de reprendre goût à la vie, de refaire surface, pour moi, pour lui, pour les gens qui m'aime tout simplement.

Au rythme de nos coeurs[BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant