- Chapitre 10 - L'avion

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Je me réveillais en sursaut quand l'alarme de ma tablette se mettait à sonner. Je me relevais lourdement, j'avais eu l'impression que la nuit s'était écoulée à vitesse grand V. Dehors le soleil commençait déjà à se lever. Je partais directement sous la douche. Je laissais l'eau chaude couler pendant un petit moment sur mon corps. Ça me réveillait et me faisait un bien fou. Une fois ma douche faite, je m'habillais avec un haut à col roulé noir et un jean noir, ses vêtements faisaient parties de ceux que j'avais commandés sur internet. Une fois prête, je descendais accompagné de mon sac où j'y avais rangé la tablette, j'en aurais besoin pour ne pas m'ennuyer pendant ce long voyage. Matthias était déjà près de la porte, les mains dans les poches, il avait troqué son costume pour un jean et une chemise. En me voyant arriver, il ouvrait la porte, je passais devant lui afin de sortir la première. Il refermait à clé derrière lui puis nous montions dans la voiture. Nous nous échangions aucune parole, pas même un bonjour. Je regardais la route défiler sous mes yeux. On ne serait jamais à l'heure pour le repas du midi. J'avouais que le stresse montait peu à peu à l'idée de revoir mes parents en compagnie d'une brute pareil, d'autant plus que j'allais devoir mentir, encore. Je regardais le paysage défiler sous mes yeux, nous étions passés par le centre-ville, puis nous nous engagions sur une route bordée de forêts. Qu'est-ce que j'aimais ses paysages.

Une trentaine de minutes s'était écoulée. Le conducteur tournait à gauche sur une plus petite route. De grands bâtiments et plusieurs portails de sécurités se dressait devant nous, dépassant les contrôles, nous arrivions sur le parking et c'est là que je le voyais, et que je comprenais où nous étions. Mes yeux auraient pu sortir de leur orbite, je passais mon regard de cet avion à Matthias. Il n'était pas sérieux tout de même ! Il arrêtait la voiture près du jet et j'en sortais en même temps que lui. Je la contournais rapidement pour arriver à sa hauteur.

- Si tu crois que je vais monter là-dedans tu te mets le doigt dans l'oeil !

- Tu n'as pas le choix.

Il sortait de sa poche intérieure une petite boîte métallique contenant des cigarettes. Il en prenait une dans son bec.

- Mais ça coûte une fortune ce truc-là !

- c'est toi qui payes peut-être ?

Il marquait un point, et heureusement car je ne débourserais pas un sous pour monter là-dedans. Je préférais encore et de loin me taper quinze heures de route en voiture.

- T'as peur de l'avion ou quoi ? Me demandait-il en recrachant sa fumée.

- Non, je ne crois pas...

- Tu n'as jamais pris l'avion en fait ?

Je baissais le regard vers le sol. Je n'avais jamais eu l'occasion de prendre l'avion, je n'étais jamais partie en vacances là où on pouvait aller sans une voiture.

- Fais pas cette tête, ça va bien se passer.

Je relevais mes yeux et les posais sur lui.

- Je n'ai pas peur.

Il haussait les épaules puis jetait son mégot de cigarette par terre. Il se mettait en marche vers le jet, je le suivais de près et montais après lui. L'intérieur était spacieux et luxueux. Il y avait quelques sièges et au fond, une porte menant surement à l'arrière du véhicule volant.

- Assieds-toi je reviens.

Matthias disparaissait à l'avant de l'avion, sûrement pour discuter avec le pilote. Je m'avançais entre les sièges puis m'asseyais sur l'un d'eux. Je ne réalisais pas que j'allais prendre l'avion pour la toute première fois. Je m'étais mise à côté d'un hublot afin d'avoir une vue sur l'extérieur, je n'allais certainement pas louper mon premier vol. Si j'avais eu mon téléphone, j'aurais fait de magnifiques photos. J'allais devoir me contenter de la tablette. Matthias revenait quelques minutes après et s'installait sur le siège face au mien. Une seconde plus tard, l'avion commençait déjà à s'avancer. je regardais par le hublot l'engin faire un demi tour puis accélérer jusqu'à commencer à se surélever légèrement, puis de plus en plus, jusqu'à décoller complètement. Je regardais Matthias, il était sur son téléphone. Je détaillais une fois de plus son visage endurci puis détournais les yeux.

Le démon de CalifornieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant