- Chapitre 6 - Le contrat

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Tout était clair à présent. Je savais ce qu'il me restait à faire, et après ça je serais enfin libre. Libre de rentrer chez moi, libre de retrouver mes amis, ma famille, mais surtout, libre de porter plainte contre tout ce désordre inlassablement horripilant. J'étais assise sur le rebord du lit de mon kidnappeur lorsqu'il entrait enfin dans la pièce, des vêtements dans les bras et un regard aussi cassant que d'habitude. J'avais passé une horrible nuit dans ma petite cage à l'air frais. Juste après avoir fini de passer le balai, j'étais redescendue, jusqu'à ce que Matthias revienne me voir le lendemain, pour me demander de prendre une douche. Je savais pertinemment que ce n'était pas pour être gentil qu'il m'ordonnait ça, mais pour pouvoir effectuer ma mission comme il se doit. Il déposait les vêtements sur le lit sans me lâcher du regard. Ce fameux regard vide et dénué d'émotion.

- Change toi.

Il m'avait expliqué ce que je devrais faire plus tôt dans la matinée, je me sentais prête, sans me douter de l'enjeu qu'il y avait derrière, de la dangerosité auquel j'allais devoir m'exposer. Pour moi, ce n'était qu'une formalité à remplir pour que je puisse enfin être libérée. Je prenais les vêtements et les regardais un instant. Il s'agissait d'une jupe en tailleur et d'un chemisier très classe. Je n'avais jamais porté ce genre de vêtement, ce n'était pas mon style.

- J'aimerais être seule pour me changer. C'est possible ? Demandais-je dans l'espoir que cette fois, cet homme laisse flotter son regard autres part que sur ma peau nue.

Matthias poussait un grognement puis se décidait enfin à sortir de sa propre chambre, me laissant mon moment d'intimité. Je faisais glisser la serviette beige au sol, puis je me regardai un instant dans le miroir incrusté au mur. Je laissais le bout de mon index parcourir les courbes de ma poitrine nue, chemin se faisant jusqu'à mon épaule, tout aussi dénudée. J'attrapais le soutien-gorge et la petite culotte qu'il m'avait fournis avec la jupe et le chemisier, puis les enfilais agilement. Je ne savais pas pourquoi il avait des sous-vêtements féminins chez lui, et je ne voulais pas le savoir, mais il s'avérait qu'à cet instant, ça m'était bien pratique. Ses sous-vêtements me mettaient totalement en valeur, ça me faisait un bien fou de me sentir belle, même si ce sentiment n'était qu'éphémère. J'enfilais rapidement la jupe, suivit du chemisier que je rentrais. Je dégageais une aura assez impressionnante, jamais je n'aurais pensé que ce style vestimentaire m'irait aussi bien. Des coups à la porte me firent sursauter. Il était resté derrière cette porte tout ce temps... Et s'il avait regardé par le trou de la serrure ? Non, ce gars est tordu, mais peut-être pas à ce point. Du moins, je l'espérais.

- Entrez.

Il franchissait sans plus attendre le pas de la porte et s'arrêtait à seulement quelques centimètres de moi. Nous restions là à nous regarder pendant de longues minutes. Qu'avait-il, à ne pas réagir ? Ses yeux parcouraient chaque parcelle de mon corps maintenant habillé, comme s'il n'avait jamais vu de femme vêtue ainsi.

- Tu es parfaite pour ce que tu as à faire.

Je n'en attendais pas moins de lui. Un réel compliment lui écorcherait les lèvres. Je me contentais de hocher la tête et de dévier mon regard vers le sol. Il m'intimidait et je n'avais pas autant confiance en moi que d'habitude. Un effet de circonstances probablement. Ce sentiment d'insécurité ne m'avait toujours pas quitté.

- Allons-y.

Nous sortions enfin de la pièce et marchions en silence jusqu'à monter dans un 4x4 noir aux vitres teintées. Mes yeux parcourèrent chaque parcelle de la cour intérieure de mon ravisseur. Le jardin était clôturé de partout par un grand mur en pierre, comme s'il voulait se barricader à l'intérieur de sa villa. Il démarrait et roulait doucement jusqu'à la sortie de sa propriété. Je regardais le paysage défiler, en silence. je relevais les yeux vers Matthias quand son téléphone se mit à sonner. Sans quitter la route des yeux, il décrochait. La voix de la personne au bout du fil résonnait dans toute la voiture grâce à la fonctionnalité bluetooth.

Le démon de CalifornieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant