Le démon de Californie

- Chapitre 27 - Séparation

Ça m'écoeurait, Georgia avait rappliqué aussitôt, dès que Matthias l'avait appelée. J'étais un peu stressée, j'avais peur de ne pas réussir à faire ce qu'il fallait, mais d'un autre côté j'étais déterminée. Du haut des escaliers, je pouvais entendre toute leur discussion, je n'avais qu'une hâte : en finir au plus tôt.

- Je vois que tu t'es vite débarrassé d'elle mon petit Matthou, je suis fière de toi.

- Evidemment, je n'allais pas m'encombrer d'un poids mort comme cette fille.

Mon égo en prenait un coup, ça me faisait tout de même mal d'entendre ça. Malgré le choix que j'avais fait, je ne pouvais plus faire retour arrière, j'avais fait ce choix pour une bonne raison et je devais l'assumer. Je ne savais pas exactement combien de temps j'allais devoir attendre là, entendre la voix de cette catin m'était insupportable.

- Tu m'offres à boire chérie ?

- Tu veux quoi ?

- Du sirop de menthe, tu as encore ça dis moi ?

- J'en ai racheté rien que pour toi.

Cette femme avait le palais d'un golden retriever, à quel moment le sirop de menthe, c'était buvable ?

- Au fait mon amour, tu veux savoir pourquoi tu as rencontré cette fille ? Sa voix étaient joueuse, elle s'amusait avec lui.

Matthias mettait un temps un peu plus à répondre.

- Je ne veux plus parler d'elle, c'est toi que je veux.

- Oui, mais c'est toujours intéressant d'en savoir plus sur les autres, alors je vais te le dire, que ça te plaise ou non. Ce jour-là quand je t'ai ramené dans le Colorado et que nous nous sommes disputés, tu as fait l'erreur de me dire comment tu comptais retourner chez toi, j'en rigole encore en pensant que tu voulais voler une voiture sur le parking d'une boîte de nuit car d'après toi les ados bourrés ne se rendent pas tout de suite compte que leur voiture a disparu. J'ai profité de cette information en payant des jeunes hommes près à tout pour l'argent à draguer et droguer une jeune fille dans toutes les boîtes du coin. Matthias, mon chéri, tu es un homme capable de tuer des tonnes d'hommes justes pour ton bon plaisir, mais laisser une jeune femme sans défense aux mains d'un pervers, ça, je savais que tu ne pouvais pas le supporter. J'ai donc demandé à ses hommes de glisser un collier assez spécial que tu as dû remarquer lorsque tu l'as kidnappée. J'avoue que c'était malin, mais au moins grâce à ça, j'avais la certitude qu'en voyant une autre femme que moi se faire agresser, avec ce même collier que tu m'avais offerte, tu allais avoir des remords et revenir vers moi. Même si au final, c'est moi qui suis revenue vers toi. J'estime que mon plan à tout de même fonctionné, je suis assez fière de moi.

Je tentais de ravaler ma rage, cette femme était un monstre, elle devait se faire soigner. Quand je pense que c'était à cause d'elle que j'étais à deux doigts de me faire violer, c'était une honte, elle ne devrait pas s'en vanter fièrement. Je savais que plusieurs autres filles avaient connues ce funeste destin sans avoir eu la même chance d'être sauvée, enfin, "sauvée", je m'étais sentie moins seine et sauve quand Matthias m'avait kidnappée pour me séquestrer à la cave. Si je pouvais, je descendrais ses marches et je lui viderais le chargeur en pleine tête maintenant. Je gardais la bouche entre-ouverte, choquée par ses aveux.

- Jamais je n'aurais imaginé que tu puisses faire quelque chose d'aussi atroce afin de me récupérer... Georgia, tu m'avais manqué. Avait répondu Matthias, sereinement.

Là, je les imaginais très clairement s'embrasser langoureusement, ça me répugnait. J'avais hâte que tout ça se termine, je n'en pouvais plus, c'était comme subir une torture psychologique.