- Chapitre 5 - Le balais

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La gorge sèche, je me réveillais lentement, gardant les paupières closes. Il ne faisait pas encore jour. Je mettais quelques secondes à émerger, avant que les souvenirs de la veille ne refassent surface. j'ouvrais les yeux et tournais la tête vers le réveil. 4h du matin. Je reposais ma tête sur l'oreiller en soufflant. Je ne pouvais pas passer une nuit entière sans que je ne me réveille, surtout que depuis l'enlèvement, je pouvais enfin dormir dans un véritable lit. Peut-être que mes réveils à répétition n'avaient finalement pas grand chose à voir avec le confort. Une masse près de moi se mouvait, je ne bougeais plus, pétrifiée. je tournais lentement la tête vers la droite, ma bouche s'entre-ouvrait en découvrant le corps d'un être humain à mes côtés, dormant paisiblement. Il ne pouvait s'agir que d'une seule personne, Matthias. Une pensée meurtrière me vint en tête, et si je l'assassinais dans son sommeil ? Non, bien trop risqué, je ne voulais pas le voir se réveiller. Je voulais partir. Sa présence me dégoutait. Je m'extirpais doucement du lit et marchais jusqu'à la porte sur la pointe des pieds. Ma main passa sur la poignée afin de l'ouvrir et de sortir de cette chambre. J'avais besoin de m'hydrater, ma gorge était sèche.
Je descendais doucement les escaliers, veillant à ne pas faire trop de bruits. Arrivée en bas, je me dirigeais vers la cuisine. J'allumais la lumière afin d'y voir plus clair puis me servait un verre d'eau. La nuit était calme et reposante, il n'y avait ni violence, ni meurtre, ni même de menace. Je me sentais apaisée, avoir dormi dans un vrai lit m'avait fait du bien.
Du coin de l'oeil, je remarquais la porte du bureau de Matthias. Je me tournais vers elle, l'observant avec nombre d'arrières pensées. Il fallait que je trouve mon sac pour envoyer un appel à l'aide à mes parents ou à la police. Je posais le verre sur l'ilot central puis m'avançais vers la porte. Le stress montait en moi, j'avais peur de me faire prendre. J'ouvrais la porte sans difficulté, la lumière de la pleine lune me permettait d'y voir à peu près clair. J''avançais jusqu'à arriver derrière le bureau. Ce dernier était plutôt bien rangé, à l'exception de quelques documents qui traînaient et d'un pc portable trônant en son centre. Je ne voyais aucune trace de mon sac à main. J'ouvrais les tiroirs afin de le trouver, la plupart étaient fermés à clé, je me redressais en soufflant. J'en avais marre de cette situation. Quelque chose de familier attirait mon attention en dessous du bureau. Mon sac ! il était juste là. Je me baissais pour le récupérer mais ma tête se heurtait au bureau lorsque je me redressait.

- Aie. Je me massais la tête, espérant apaiser la douleur, en vain.

Un raclement de gorge me fit lever les yeux. Il se tenait là, une épaule appuyée sur l'encadrement de la porte, les bras croisés. Merde. Nous restions là, à nous fixer bêtement pendant une longue minute. N'osant plus bouger, je baissais même la tête. Je me sentais coupable et regrettais aussitôt cet élan audacieux dont j'avais fait preuve.

- Je suis somnambule. Mentais-je dans l'espoir de me sortir de cette situation embarrassante.

- Tu ne sais pas mentir. Sa voix était grave, une voix à peine réveillée.

Sans prévenir, il s'élançait à m'arrachait des mains mon précieux sac. Il m'attrapait ensuite le bras et me tirait de force en dehors de son bureau.

- lâchez-moi !

je me débattais comme je le pouvais, mais il me poussait jusqu'à la porte noire et s'immobilisait devant elle.

- Tu aurais dû rester dormir bien sagement à l'étage, mon ange.

Je le maudissais, si j'avais pu tuer d'un regard, il serait déjà six pieds sous terre, et je serais libre. Malheureusement, ce n'était pas le cas. Ma façon d'être semblait l'amuser et ça m'énervait d'autant plus. J'avais l'impression de n'être que le simple jouer d'un pervers.

- Je vous déteste.

- Je sais.

- Laissez-moi partir.

Le démon de CalifornieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant