- Chapitre 20 - La rousse

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Je me réveillais brutalement, prise d'une atroce douleur à la cuisse. Je grimaçais et lâchais des gémissements de douleur. J'ouvrais les yeux, mais ne voyais rien.

- Putain ! Jurais-je en me redressant.

La douleur persistante me rendait grossière. Soudain, une odeur particulière s'infiltrait dans mes narines, une odeur que j'aimais, elle me rappelait Merlin, cette boule de poile attendrissante que j'affectionnais étant petite. C'était ma madeleine de Proust, mais ce n'était pas Merlin qui se trouvait à côté de moi, c'était Matthias. Les souvenirs de la veille me revenait en mémoire progressivement. J'avais probablement du boire un peu trop et avais exprimé à Matthias le fond de ma pensée concernant ma peur de dormir seule après ce que j'avais fait. J'espérais ne pas l'avoir trop embêté.

- Aaah... Bordel !

Une masse mouvante se tournait près de moi. Je fermais aussitôt ma bouche, il était là. Merde. Je pensais être seule.

- Putain mais qu'est-ce qu'il se passe ? Il est 5h du mat. Marmonnait-il dans son oreiller.

- Matthias ? J'ai super mal...

Une seconde plus tard, Matthias se redressait brusquement. La lampe de chevet s'allumait. Il avait une tête que je n'avais jamais vu auparavant, des petits yeux et le front légèrement plissé.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Me demandait-il d'une voix rauque, à peine réveillée.

- Ma cuisse me fait hyper mal.

Je posais une main sur celle-ci, sans trop appuyer. La douleur se propageait dans ma jambe, c'était tellement désagréable.

- Fais-moi voir.

Je hochais la tête puis soulevais la couette. Je me mettais sur le côté, de dos à Matthias, pour qu'il puisse observer l'état de ma blessure.

- Putain, il y a du sang partout sur les draps.

Je sentais son souffle sur ma cuisse, à l'endroit de mon mal.

- Ça s'est rouvert ? Demandais-je sans espoir.

- Oui, les points de suture sont à moitié arraché, je comprends pourquoi ça te fait mal. Il faut aller à l'hôpital.

- Et si on appelait Enckell ? Il ne pourrait pas recoudre ça vite fait ?

- Mais t'as vu l'heure ? Non on va à l'hôpital.

Il paraissait saoulé de la situation, ce que je comprenais puisque je l'étais également.

- Ça à dû arriver quand tu courais, tu n'as surement pas ressenti la douleur à cause de l'adrénaline.

Je hochais la tête, je n'avais pas pensé à ça. Pourtant, Enckell avait été formel, je ne devais pas courir ou faire d'activité physique.

- Enckell m'avait demandé de le prévenir si jamais je courais.

- J'en ai rien à foutre, je ne vais pas le déranger. Lève toi on va à l'hôpital.

Sur-ce, Matthias sortait du lit, il s'habillait rapidement avec le premier jean et t-shirt qu'il trouvait, je l'avais rarement vu habillé ainsi. Il était généralement toujours vêtu d'un costume trois-pièces impeccables. Ces vêtements lui allaient bien pourtant. Je sortais moi aussi du lit, je portais le même t-shirt ample de Matthias que j'avais porté la nuit dernière.

- T'aurais un jogging ? Demandais-je en me levant.

Ma jambe ne pouvait pas supporter mon poids, la douleur s'amplifiait lorsque j'essayais de marcher. Matthias me lançait un jogging en pleine tête. Je le récupérais puis essayais tant bien que mal de l'enfiler. Le tissu venait se coller à ma cuisse à cause du sang, je grimaçais de douleur puis abandonnais l'idée. Je l'enlevais puis le posais sur le lit.

Le démon de CalifornieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant