- Chapitre 21 - Surprise

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- En mémoire à Miel -

J'ouvrais doucement les yeux, je n'avais aucune envie de me réveiller, j'aurais préféré rester dans mon lit toute la journée, bien au chaud. Je me redressais puis me levais afin d'ouvrir les volets, la lumière du jour venait me briser l'iris en mille morceaux. La journée commençait mal, quel merveilleux hasard, je détestais ce jour. Une semaine était passée depuis que j'avais été à l'hôpital refaire mes points de suture. Depuis ce jour, j'avais à peine recroisé Matthias, à croire qu'il m'évitait, ou bien c'était moi qui l'évitais... On était le deux aout et je savais déjà comment allait être cette journée monotone et sans couleur. Je me dirigeais devant ma penderie et décidais de m'habiller un peu mieux pour l'occasion. J'optais pour une robe à cocktail bleu. J'allais ensuite devant le miroir de la salle de bain, j'avais perdu l'habitude de me regarder dedans. En me voyant là, je me reconnaissais à peine. Je piquais le peigne de Matthias et me coiffais rapidement après m'être brossé les dents, je ne voulais pas m'éterniser à observer mon fade reflet. Je descendais les escaliers jusqu'à arriver dans la cuisine où je me servais un verre de lait. C'était avec surprise que je voyais descendre peu de temps après moi Matthias, parfaitement habillé dans son costume de gangster.

- Bonjour Lucie. Me saluait-il en me passant devant afin de prendre une pomme.

- Bonjour.

Je me tournais afin d'être de dos à lui et buvais mon verre de lait d'une seule traite.

- Tu es bien habillée pour l'occasion.

Je me figeais sur place, puis après un temps, je me tournais vivement vers lui et posais le verre sur l'ilot.

- Quelle occasion ?

- Il fait beau dehors.

Mes muscles se détendaient.

- Ah oui, j'ai voulu en profiter pour mettre une robe.

Je me sentais affreusement gênée.

- Bon, tu viens on a des choses à faire. 

Je fronçais les sourcils, l'incitant à continuer car je ne comprenais pas où il voulait en venir.

- Je ne t'en ai pas parlé ? Ah zut, viens.

Il reposait la pomme sans même l'avoir croquée puis se dirigeait vers la porte, j'étais très hésitante quant à ce qu'il voulait faire, je ne comprenais rien.

- Explique-moi de quoi tu parles ? Demandais-je dans l'espoir qu'il veuille bien éclairer ma lanterne.

- Tu viens où je te force à venir ?

- C'est bon, j'arrive.

Je rangeais rapidement le verre vide dans le lave-vaisselle puis le suivais jusque dans la voiture. J'attachais ma ceinture et regardais devant moi la route défilée.

- Ta cuisse, ça va mieux ?

- J'ai moins mal, ça guérit lentement. Où vas-ton ?

- Dans une agence d'adoption. Me répondait-il du tac au tac. 

- Rien que ça ?

Je soufflais puis m'enfonçais un peu plus dans mon siège, sa blague n'était pas drôle.

- Arrête de poser des questions.

Je regardais les bâtiments défiler sous mes yeux, j'avais hâte d'arriver à destination, peu importe où ça allait être. J'aurais largement préféré rester à la maison sous une tonne de couette, même avec cette chaleur. Je me serais rendormie jusqu'à demain matin. Je priais intérieurement pour que cette journée passe le plus vite possible. Une bonne dizaine de minutes plus tard, Matthias se garait sur le parking d'une propriété privée. Je sortais de la voiture et venais me mettre à ses côtés.

Le démon de CalifornieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant