- Chapitre 31 - Départ (1)

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Je descendais les escaliers, le cœur battant, un sourire illuminant mon visage. Trois jours. Ça faisait trois jours que j'avais demandé à Matthias si on pouvait retourner voir mes parents dans le Colorado, et enfin, le moment était arrivé. En bas, il était déjà là, près de la porte d'entrée, calme, serein.

- On part dans une trentaine de minutes, tu as fait ton sac ? Me questionnait-il de sa voix paisible et rassurante.

- Oui, je vais le descendre après ! On prend l'avion, encore ? Je sautillais presque à cette idée.

- Oui, ça sera plus rapide.

Sa confirmation s'accompagnait d'un léger sourire.

- D'accord, j'arrive, je te rejoins à la voiture ! Lançai-je, l'excitation me poussant à grimper les escaliers deux par deux.

Dans ma chambre, j'attrapai ma valise gigantesque. Elle était si lourde que je peinais à la descendre, chaque marche me demandant un effort surhumain, mais peu importe, j'étais trop excitée pour m'en soucier. Une fois en bas, je la fis rouler jusqu'à la voiture où Matthias m'attendait, toujours aussi détendu. Il m'aida à soulever la valise dans le coffre.

- Merci ! on y va ? J'ai trop hâte d'arriver.

Je pouvais à peine contenir ma joie. Ce voyage était plus qu'un simple retour à la maison ; c'était une chance de présenter Matthias à mes parents sou un jour nouveau, une chance de nous reconnecter, tous ensemble. La première fois qu'il était venu, je le haïssais presque... Mais aujourd'hui, beaucoup de choses avaient changés.

- Je ferme à clé, et on est parti.

Je m'installai sur le siège passager, le cœur léger. Derrière, Miel s'était blotti confortablement dans son sac de voyage, une petite maison douillette rien que pour lui. Matthias s'installa au volant, et démarra. Le moteur ronronnait doucement alors qu'on s'éloignait de la propriété, direction l'aéroport. Je l'avais déjà fait quelques fois, ce voyage en jet, mais à chaque fois, je me demandais combien de zéros il fallait pour s'offrir ce luxe. J'avais déjà du me poser une ou deux fois la question, mais Matthias n'en parlait jamais, de cet argent, de sa provenance, et moi... moi non plus. Contrairement à l'aspect plus violent de cette vie, la question de l'argent n'avait pas été mise sur la table.

- On va leur dire quoi, à tes parents ? Demanda soudainement Matthias, me tirant de mes pensées.

- Comment ça ? Je fronçais les sourcils, intriguée par sa question.

- Eh bien, tu veux rester vivre avec moi, ou bien tu veux retourner au Colorado, près d'eux ? Tu pourrais reprendre tes études, retrouver tes amies...

Je ne m'attendais pas à cette question. Mon silence se fit lourd, les mots se coinçaient dans la gorge. Que voulais-je vraiment ?

- Je ne sais pas, articulais-je enfin. Je ne veux pas te quitter, je veux rester avec toi. Je ne suis plus une enfant, je peux vivre loin d'eux, tant que je peux les revoir de temps en temps.

Matthias hocha la tête, un sourire subtil et probablement incontrôlé orner ses lèvres. Un sourire qui faisait battre mon cœur un peu plus fort. Il posa sa main sur ma cuisse, un geste qu'il n'avait jamais eu avant. Mon visage s'empourpra instantanément.

- tu veux les appeler pour les prévenir qu'on arrive ? Proposa-t-il.

- Je pensais que leur faire la surprise serait chouette, non ?

- Appelle-les, au cas où. Peut-être qu'ils ont déjà quelque chose de prévu.

Il était tôt, 5h30 du matin, et malgré ma fatigue, l'excitation m'empêchait de ressentir quoi que ce soit d'autre. Après m'avoir tendu son téléphone, je composai le numéro. La sonnerie résonna plusieurs fois, mais aucune réponse.

Le démon de CalifornieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant