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~Chapitre 19~

~Froy~

Pourquoi rien ne se passait comme je le voulais ? Pourquoi il fallait toujours que quelqu'un compromette mes plans ? Je vais finir par croire que c'est un complot. Comment est-ce qu'elle est arrivée ici ? Je suppose que c'est quelqu'un qui a dû la conduire ici sans mon accord. Si je retrouve le connard qui m'a désobéi...

- Mais qu'est-ce qu'elle fait là ? Me demande Payne tout aussi étonné que moi.

- Je n'en ai pas la moindre idée, répondis-je désespéré.

J'en avais marre de toujours me retrouver dans des situations imprévues, à quoi cela servait-il de tout prévoir pendant plusieurs semaines pour que finalement, une personne fasse tout tomber à l'eau ? En y réfléchissant, tout n'était peut-être pas bon à jeter, il fallait juste que je la rattrape pour faire en sorte que mon plan réussisse. J'ouvre la portière de la voiture pour sortir, mais Payne m'attrape par le bras.

- Qu'est-ce que tu fais ?! Demandais-je énervé.

Pourquoi est-ce qu'il me retient ? Je dois aller rattraper Hortense avant qu'elle ne soit en danger ! Elle ne connaît pas les lieux, elle va se retrouver bloquée par le feu. Mais qu'est-ce qui lui était passé par la tête ? Je lui avais pourtant bien précisé que c'était hors de question qu'elle m'accompagne et il me semblait avoir été plus que clair. Je savais qu'elle était bornée, mais à ce point-là...

- On ne peut pas aller la chercher. On va finir brûler vif, m'informe Payne.

- Tu te fous de moi ? Tu veux qu'elle meure ? Sérieusement ? M'énervais-je.

Comment pouvait-il me demander de laisser Hortense seule dans un bâtiment en feu, un feu que nous avons nous-même déclenché. S'il lui arrivait quelque chose, ce serait de notre faute.

- Je veux juste te protéger. Si tu meurs, on meurt tous Froy.

- Si je meurs, tu prends la tête du gang. Ça te va ? Dis-je pressé.

Il ne répondit rien. Sérieux, tout le monde sait que c'est ce qu'il veut depuis le début. Il veut devenir le chef du gang pour venger ses parents, car il sait que ce n'est pas ma première préoccupation actuellement.

- Si tu ne veux pas venir, je m'en moque. Mais laisse-moi y aller, le suppliais-je.

Après quelques secondes de réflexion, Payne me lâche le bras. Je sors de la voiture et pars en courant vers le bâtiment. J'entre et avance de quelques pas.

- Hortense ? Criais-je.

Pas de réponse. Je l'appelle plusieurs fois, mais rien. J'avance vers les escaliers et l'appelle de nouveau. Rien. Toujours rien. Où est-ce qu'elle a bien pu aller ? Une poutre en feu tombe devant la porte dans un bruit sourd et bloque la sortie. Tant pis, je trouverai un autre moyen de sortir. Je monte les escaliers et arrive à l'étage. Certaines fenêtres sont ouvertes pour laisser s'échapper la fumée, ils ont sûrement dû tenter d'éteindre le feu.

- Hortense ?! Où est-ce que tu es ?!

Toujours pas de réponses. Peut-être que j'ai rêvé. Peut-être qu'elle n'est pas ici. Peut-être que ce n'était pas elle. Je devrais faire demi-tour. Oui, c'est ça. Je vais faire demi-tour. Ce n'était sûrement pas elle. Comment est-ce qu'elle aurait pu venir ici ? Elle ne savait même pas ce que je comptais faire pour me venger, ni même où je voulais le faire. Mais peut-être que quelqu'un le lui avait dit ou que j'en avais parlé devant elle sans m'en rendre compte, pourtant, j'ai vraiment fait attention pour éviter qu'elle soit impliquée plus qu'elle ne l'est déjà dans cette histoire. Peut-être que finalement elle était au courant sans que je m'en rende compte. C'était peut-être elle. Je suis sûr que c'est elle. Je l'ai vue entrer. Mais si ça se trouve je me trompe. Je viens peut être de me condamner. Tout ça parce que je veux sauver une fille. Mon « père » avait peut-être raison au final. Être amoureux c'est dangereux, être attaché à quelqu'un est dangereux, avoir des sentiments est dangereux. Peut-être qu'à cause de ce que je ressens pour Hortense je vais mourir ici. Non, c'est même sûr. Je vais mourir parce que je me suis laissé guider par mes sentiments. Même si mon « père » était un connard, il avait au moins raison sur un point. Aimer c'est mourir. Et je venais d'en avoir l'exemple parfait aujourd'hui.