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~Chapitre 17~

~Froy~

*Une semaine plus tard*

Mon plan était simple. Alvin a une planque à l'ouest de la ville. A environ 16km d'ici. Là-bas, plusieurs membres de son gang s'y cachent. Ils sont au moins une dizaine. Nous serons cinq à nous rendre à sa planque. On s'introduira à l'intérieur du bâtiment puis on mettra le feu à deux endroits. Près de l'entrée principale et au deuxième étage. On fera en sorte que l'issue de secours reste accessible. Je ne veux pas que tout ceux qui seront à l'intérieur meurent. Je veux qu'il en reste au moins un pour qu'il puisse faire passer le message à Alvin.

Assis derrière mon bureau, je regarde les plans de la planque d'Alvin. Avec un feutre rouge, j'inscris les endroits par lesquels nous rentrerons, ceux où nous déclencherons les incendies et enfin ceux par lesquels nous sortirons. Plus je réfléchis, plus je me dis que mon plan est trop simple. C'est quasiment impossible que tout se passe comme je l'ai prévu. Il y aura forcément quelque chose qui va arriver auquel je n'aurai pas pensé. Par exemple, le feu pourrait se propager plus rapidement que prévu et nous bloquer à l'intérieur. Pendant plus d'une heure, je continue de travailler en essayant d'évaluer toutes les possibilités, de la plus probable à la moins probable. Quelqu'un toque à la porte. Il me semblait pourtant avoir précisé que je ne voulais pas être dérangé. Mais je lui dis d'entrer, c'est peut-être important. La porte s'ouvre sur Payne. Que fait-il là ? Il est sensé être à l'entraînement avec Hortense.

- Payne ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Demandais-je légèrement inquiet.

Payne ne vient quasiment jamais me voir à l'improviste. Il doit y avoir un problème.

- Tu promets de ne pas me tuer ? Dit-il avec un sourire gêné.

- Qu'est-ce que tu as fait encore comme connerie ? Dis-je en souriant, soulagé que ce ne soit pas quelque chose de grave.

Il se décale et laisse apparaître Hortense dans l'encadrement de la porte. Payne s'en va et referme la porte derrière lui en me laissant seul avec elle et sans aucune explication supplémentaire. Elle s'avance, timide. Elle porte l'uniforme du gang. Un jogging noir avec un débardeur de la même couleur et une veste en cuir noir avec le signe du gang dans son dos. Je la détaille de haut en bas. Cet uniforme lui va à ravir.

- Arrête de me regarder comme ça, dit-elle en posant ses mains sur mon bureau.

Elle se penche et me regarde dans les yeux.

- Je te regarde comment ? Demandais-je un sourire au coin des lèvres.

Elle soupire et me tourne le dos. Elle marche dans la pièce en l'inspectant du regard.

- Qu'est-ce que tu veux ? Tu sais très bien que tu n'as pas le droit de venir ici, dis-je.

- Je n'ai le droit d'aller nulle part de toute façon, répond-elle.

Je soupire. Il y a deux jours, j'ai fait une annonce pour présenter les nouveaux membres du gang. Hortense en fait partie. Elle peut donc se balader à sa guise dans toute la Villa, sauf dans le bâtiment D, là où sont stockés les armes et les explosifs. Il y a également la Cage...

- Bien sûr que si, mais si on te voit systématiquement dans mon bureau ou dans l'appart', les gens vont trouver ça suspect et je n'ai pas envie qu'ils s'imaginent des trucs, expliquais-je.

- J'ai beau avoir une chambre à moi depuis deux jours et suivre les entraînements comme tout le monde, je pense que beaucoup ont compris qui j'étais, rit-elle.

Elle s'assoit dans le fauteuil en face de moi, un sourire moqueur sur le visage.

- Ils ont tous vu les infos. Ils savent tous que tu m'as « kidnappée ». Ils sont pas bêtes tu sais, continue-t-elle.