Foulard & Pomme [1]

Chapitre 12.

PDV CAISSIERE

Halloween

Je me levais à 7h00, comme chaque matin. Je prenais mon petit déjeuner et mis mon uniforme, comme chaque matin. Je prenais ma voiture et conduisais jusque mon travail, comme chaque matin . Je m'occupais d'abrutis, comme chaque jour. Les gens venaient et sortaient, comme chaque jour. Je devais sourire et paraître gentille, comme chaque jour. Il fallait vraiment que je change de métier, c'était de la pure merde.
Je regardais la queue qui s'allongeait derrière la caisse et remarquait que deux jeunes hommes riaient aux éclats. Je souriais.

- Au suivant. Dis-je.

Un homme d'une trentaine d'année se dirigeai vers moi, une capuche cachait son visage. J'avais hâte de pouvoir encaisser ses deux jeunes amis souriants. Ils avaient l'air si gentils. Malheureusement, mon souhait ne fut jamais exaucé. Un homme, l'homme à la capuche, pointa une arme au plafond et tira. Que ce passait-il ?! Je m'accroupissais derrière le comptoir, dans ce genre de situation c'est chacun pour sa peau. Il nous menaçait avec son arme. J'avais peur, je restais cachée. Les secours arrivèrent et un dialogue entre le criminel et ceux ci commença. Plusieurs heures passèrent et rien avançait. Depuis, j'étais partie m'asseoir à côté d'une jeune femme avec deux nourrissons. Il devait sentir que rien n'allait se passer car il se leva et pris brusquement un otage, un jeune garçon aux cheveux bouclés et en tenu de sport. Il devait avoir à peine 18ans. Il semblait endormi, car il ne réagissait pas. Il cria le nom d'une personne, Louis. Un jeune homme, ça semblait être ce fameux Louis, se levait et venait retirer son ami des bras du trentenaire qui tirait. Miraculeusement, aucun de deux jeunes hommes ne furent touchés. Louis commençait à se battre aussi bien verbalement que physiquement avec le criminel. La dame à côté de moi avait le visage trempé. Je la prenais dans mes bras lorsqu'un coup de feu se fit entendre. Le plus petit des deux s'écroula au sol alors que l'autre le rattrapait. Un autre coup de feu retentit. Louis, il avait essayé de nous sauver. Il venait de ... De se jetter sur l'agresseur pour nous. Enfin pour ce bouclé je pense.

- Harry. Demandait l'homme à terre.
- Lou..Louis! Cria Harry.

Enfin d'après ce que j'avais compris il s'appelait Harry.

- Tu vas bien? Demanda Louis.
- Lou.. Louis, Tu.. Tu ... Essaya Harry d'articuler.

Il détachait le bandana qu'il avait dans les cheveux et, les mains tremblantes, il dirigeait le morceau de tissu sur une des deux plaies de son ami.

- Un médecin! Un putain de médecin je vous en supplie! Hula le bouclé.

Je prenais mon portable discrètement et tentais d'envoyer un message de détresse aux pompiers. Un otage avait été blessé. Il pouvait maintenant tirer sur le criminel.

- Oh Hazz, ne crie pas si fort. Supplia-t-il.
- Louis, oh Louis... Je.. je suis tellement désolé!
- Mais de quoi ?
- Je ... On aurait du aller le soir, j'aurai du t'écouter. Dis Harry à travers un sanglot.

Je ne comprenais pas leur échange, mais je pleurais. Je pleurais toutes les larmes de mon corps. J'avais peur et un jeune homme qui aurait surement du avoir une superbe vie venait de se faire tirer deux fois dessus. Il sombrait. Et moi, caissière qui avait une vie pourrie, je restais là à regarder le dramatique spectacle.
Le bouclé enlevait son sweat et tentait de faire un autre point de pression sur Louis. Il était en très mauvais état. Il posait un doigt sur la bouche du personnage aux yeux verts et celui ci hurlait.

- Lou, NON! Regarde moi Lou! Hurla Harry.
- Je veux dormir. Répondit Louis.

Il allait mourir. Il allait mourir pour un pauvre connard qui voulait seulement de l'argent.

- NON! Reprit le bouclé.
- Harry... Souffla Louis.

Harry criait, le secouait, mais Louis ne réagissait pas. Il le giflait. Durant un instant L'homme aux yeux bleus claires le regardait, puis il referma les yeux presque aussi tôt. Le bouclé cria.

- Je t'aime Louis! Putain mais je t'aime comme un fou! Ne me laisse pas avec tous ses connards! Je t'aime!

C'était beau. Mes larmes doublèrent et un petit cris m'échappait. Harry était noyé dans ses larmes alors que son amoureux souriait. Oui. Oui nous étions tous des connards. Des connards de n'avoir pas réagit. L'homme aux yeux émeraudes déposa ses lèvres sur celle de son compagnon qui lâcha un dernier souffle avant de perdre connaissance ou de mourir. Je priais pour qu'il ne perde seulement connaissance. Harry pleurait, criait, serrait le corps de l'homme qui l'aimait. Il faisait maintenant noir dehors.
L'homme à la capuche avait une cigarette en main et regardait à la fenêtre les secours. Je n'en pouvais plus. Je pris mon courage à deux mains et empoignait une bouteille de vin blanc. Je me dirigeai en essayant de faire aucuns bruits. Je frappais de toutes mes forces le criminel et la bouteille venait s'écraser sur le crâne de celui ci.
Il s'écroulait au sol et tous les otages sortaient en courant. Moi non, je partais en direction d'Harry et déposais une main sur son épaule. Il se retournait les yeux rouges. Il était vraiment très beau.

- Harry... Demandais-je.
- Ou... Oui? Hoqueta-t-il.
- Je vais t'aider à porter ton ... Compagnon jusqu'aux urgences. Il faut qu'ils commencent les soins intensifs avant que... Finis-je par dire.

Il essayait de me sourire, je prenais un bras du corps inerte de Louis et l'enroula autour de mon cou. Nous le transportions jusqu'aux pompiers qui partirent directement à l'hôpital le plus proche. Les médias affluaient et Harry s'écroulait à côté de moi, les mains tremblantes et ensanglantées qui se dirigeai vers son visage.

- C'EST MA FAUTE! Cria-il.

Je me retournais et le prenais dans mes bras.

- Non, ne dit pas ça. Vous vous aimez, c'était évident, il voulait te protéger. Tentais-je.

Maintenant que j'y pensais, ça paraissait en effet évident qu'il s'aimait. Il s'effondrait dans mes bras alors que les journalistes couraient dans notre direction.

_________________________________
Deux chapitres en une soirée pour me faire pardonner !

Love U ❤️❤️❤️