12 - Chez la psy - 3

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LA PSY : Comment s'est passée votre dernière relation amoureuse ?

ALICIA : Mon ex n'est pas un bon exemple, c'est de loin la plus grosse déception de ma vie. J'étais en dernière année de kiné, il m'a trompé avant de revenir vers moi, et je l'ai accepté, mais je pense dans le fond que c'était uniquement dans le but de pouvoir le larguer à mon tour et lui rendre la monnaie de sa pièce.

LA PSY : Et alors ?

ALICIA : Alors quoi ?

LA PSY : Avez-vous pu lui dire tout ce que vous auriez voulu lui dire, pour clôturer cette relation ?

ALICIA : Honnêtement, on n'avait plus rien à se dire. Je me suis mal comportée avec lui à partir du moment où j'ai su qu'il m'avait trompée. Pour moi il y a des choses qui ne se font pas, autant en amour qu'en amitié...

LA PSY : Qu'est-ce qui différencie vos relations amoureuses de vos relations amicales ?

ALICIA : Je suppose que j'ai toujours placé l'amour au-dessus de tout. Mais j'ai remis cette croyance plusieurs fois en question. Aussi loin que je m'en souvienne, ce qui a toujours compté pour moi, c'était d'avoir des relations fortes et authentiques. Exclusives.

LA PSY : Je vois. Des relations miroirs, sur un pied d'égalité.

ALICIA : Oui, j'ai toujours eu le besoin d'avoir une place spéciale dans le cœur de ceux que j'aimais, une place juste à moi, être unique à leurs yeux.

LA PSY : C'est le genre de relation que vous avez construit avec Roméo : une histoire de complicité, fusionnelle. Vous n'aviez pas la relation amoureuse que vous espériez, et pourtant il y avait cette forme d'exclusivité avec lui, car ce qu'il avait avec vous, il ne l'avait avec personne d'autre.

ALICIA : Pourquoi est-ce que j'ai désiré quelqu'un qui ne peut et ne veut pas de moi ?

LA PSY : Je pense qu'il y a une certitude avec Roméo que vous n'aviez pas avec votre ex.

ALICIA : Laquelle ?

LA PSY : Roméo ne risquait pas de vous tromper un jour avec une femme.

ALICIA : J'ai été prise à mon propre piège en fait. Il ne risquait pas d'en désirer une autre, mais il ne me désirait pas moi-même. Parfois je me dis... que si c'était à refaire, il y a certaines choses que je ne ferai pas. Je fonçais droit dans le mur avec mon pied appuyé sur l'accélérateur. Personne n'aurait pu me faire ralentir ou éviter le mur. J'ai foncé droit dedans pendant ce fameux week-end à Barcelone.

Le syndrome RoméoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant