Chapitre 17

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Stef', le premier à te rejoindre dans cette histoire folle, était là, à se vider de son sang sur le sol pavé du Village.

Son visage, son corps, tout avait changé. Il semblait plus maigre, plus fin et pourtant sa force, de ce que tu avais vu, semblait avoir décuplée. Son teint était maladif, et de lourdes cernes creusaient son visage fatigué.

Il ne bougeait plus et une part en toi, espérait qu'il ne bougerait plus pendant un petit moment.

Dépassée par les événements, tu te laisses tomber à ses côtés. Tu tends ta main tremblante vers lui pour le secouer mais Charlemagne t'en empêche, te poussant sur le côté. Ton chien continuait de contourner ton ami blessé tout en grognant, prêt à l'attaquer de nouveau.

Personne n'était sorti au son du conflit, que ce soit l'étagère détruite ou le bruit sourd du pied de biche s'éclatant sur les pavés, rien ne semblait pouvoir réveiller ce petit Village si indifférent.

Difficilement, tu te relèves et passes tes mains sous les épaules du garçon, malgré les grognements de Charlo.

Tu n'allais certainement pas l'emmener chez toi, mais tu ne pouvais pas non plus te permettre de le laisser au beau milieu de la rue. Que ce soit par respect pour ton ami, ou pour ses parents qui pouvaient rentrer à tout moment.

Tout en le trainant, tu parvins à l'éloigner de la route pour le cacher derrière les arbustes et buissons qui se dressaient tout du long.

Avec ta veste, tu te dépêchas de l'attacher au tronc d'un jeune arbre, et de t'assurer qu'il l'était solidement avant de jeter un regard vers sa blessure.

Sans même une once de connaissances en médecine tu pouvais affirmer que son traumatisme cérébral était bien plus lourd que le poids de ton avenir. Le problème principal était surtout le fait que le coup avait non seulement engendré une importante hémorragie mais aussi que la boîte crânienne devait être bien fissurée, voir ouverte.

Honnêtement ce devait être stupide de ta part de penser qu'il pouvait s'en sortir mais son cœur battait, il respirait, et ça suffisait à entretenir un stupide sentiment d'espoir.

Après avoir recouvert un maximum la blessure avec ce que tu avais sous la main, tu as attrapé ce stupide masque que Stefan portait et malgré ta raison qui te hurlait de ne pas le faire, tu composes 'son' numéro.

Le contact de Brian s'afficha à l'écran, illustrant l'appel qui était en cours.

Étonnamment, il décroche. Tu ne lui laissas pas le temps de dire quoi que ce soit.

- Tu dois venir, j'ai besoin de ton aide.

Et sans rien dire de plus, tu raccroches.

C'était dur de faire appel à lui, et la seule raison qui te poussait à le faire était uniquement parce que ça impliquait le bien être de Stef.

Quand bien même, ce n'était pas assez pour que tu utilises des formules de politesse toutes faites ou même que tu penses à lui préciser où il devait venir.

C'était stupide, l'ensemble de l'idée et son exécution était stupide.

Mais au point où tu en étais, ce ne serait qu'une idée stupide parmi les autres.

Ramassant le pied de biche, tu te postes au coin de ta maison. Folle, peut-être, mais pas assez pour être désarmée face aux esclaves du Monstre Sans Visage.

Lorsque Brian est enfin arrivé, ta silhouette à l'écart de la bâtisse suffit à le faire te suivre jusqu'au corps inerte de Stef'.

Lourdement, tu jettes le masque aux pieds de Brian.

Chasse à l'homme [HoodiexYou]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant