Chapitre 11

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Cette odeur. Tu la reconnaitrais entre mille.

Une odeur âcre, écœurante. L'odeur si particulière de l'hôpital.

Une odeur désagréable, causée par le mélange des médicaments, des désinfectants, et empreintes de différentes émotions. La tristesse, la joie et évidemment : la douleur.

La première sensation à accompagner ton réveil. Trop aimable, tu t'en serais bien passé.

Légèrement redressée, tu te lances dans l'analyse de ta petite chambre blanche aux surfaces stériles, réactivant tant bien que mal tes pauvres neurones comateux.

Les pâles rayons rosés du matin illumine le ciel, les nuages et les contours de la chambre, donnant une allure poétique à ce lieu de souffrance. Un bouquet est posé sur une petite table, à côté d'une caméra qui a plus l'air oubliée que posée là par intérêt.

L'image du jeune homme au sweat jaune s'impose à toi et tu ne peux pas empêcher un sourire niais d'étirer tes lèvres.

- C'est le fait d'avoir failli crever qui te fait sourire ?

- Stefan ?

En effet, tu ne l'a pas remarqué plus tôt mais ton ami est bien là, réveillé lui aussi, quoique mal en point. Autant dire qu'il tient plus de la momie que du léger blessé.

- T'es réveillé depuis...longtemps ?

- Deux heures ? ...grand max. Enfin je me suis réveillé quasiment dès que j'ai été pris en charge.

- Hm.

Il faut croire qu'il n'a jamais été un grand dormeur. Même évanoui, il est réveillé bien avant toi.

- Stef'. Quand tu as dit "Il est pas loin"...tu parlais du Slenderman, hein ?

Ton compère te regarde quelques secondes sans rien dire puis détourne le regard, murmurant dans un souffle, comme s'il s'agissait d'un secret.

- Évidemment.

Nouveau silence. Cette fois, c'est lui qui te regarde.

- Je crois qu'il m'aime bien, il ne me lâche plus.

Il lâcha un petit rire, nerveux, comme s'il s'agissait d'une blague.

- C'est pour ça que tu saignais du nez ?

- Ouais. Une conséquence de ses visites. Tout comme pour Tim qui crache du sang.

- Mais...huh, moi aussi je l'ai déjà croisé. Et ça m'a rappelé que je l'ai vu aussi dans la forêt. Alors pourquoi, moi, j'ai rien.

- Va savoir...

Mon dieu, pourquoi c'est aussi difficile de parler à ton ami. L'ambiance tendue ne semble pas décidée à partir, préférant instaurant une sensation de malaise dans la chambre. Tu as beau faire de ton mieux pour lancer des conversation, Stefan ne semble pas vouloir les éterniser. Il a plutôt l'air d'avoir extrêmement envie de te dire quelque chose d'autre, et en même temps, de garder le silence.

Après quelques minutes qui te paraissent une éternité, durant laquelle tu en profites pour profiter de la douleur causée par chacune de tes blessures en train de se réveiller, il finit par ouvrir la bouche, même si ce n'est pas pour dire ce que tu veux entendre.

- Dans quelques heures les parents vont arriver. Ils vont certainement m'envoyer en internat et nous feront couper tout contact.

- Qu'est ce que-

- [T/P], tu vas devoir prendre ma place de leader. Toi, tu n'as qu'à faire semblant d'avoir oublié et ce sera relié à ta précédente amnésie. Il n'y aura plus que toi maintenant. Toi et une poignée de gamin face à cette...ce monstre et le Village entier.

Chasse à l'homme [HoodiexYou]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant