Partie 13

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Il m’a emmené dans un snack-resto’ orientale dans une ville à coté. Je n’étais jamais allée dans ce genre d’endroit. Un des serveurs nous a installés à une table dans un coin de la salle.

J’étais un peu gênée, mal à l’aise. Je n’avais pas le droit de prendre cette place, la place de sa future femme, j’étais vraiment mal et je regrettais aussi tôt de lui avoir dit oui.

-Moi : Nasser, je suis désolée
-Nasser : pourquoi ?
-Moi : j’aurais dû te dire non, je n’ai pas le droit de prendre la place de ta future femme
-Nasser : Sarah je peux te confier un secret ?
-Moi : euh oui dis-moi
-Nasser : j’ai personne et ma future femme elle sait même pas encore que ça va être ma future femme, elle sait même pas que je la kiff !
-Moi : ah ! Mais t’as pas peur qu’elle te dit non ?
-Nasser : non
-Moi : pourquoi ?
-Nasser : parce que je suis sur de moi comme je suis sur d’elle
-Moi : mais je ne te comprends pas moi Nasser, elle ne sait même pas et si elle te dit non, où même si elle trouve un autre homme ?
-Nasser : c’est impossible Sarah
-Moi : pourquoi ?
-Nasser : parce que je m’assure de la garder pour moi, proche de moi sans qu’elle s’en rende compte et tout me prouve qu’elle me dira oui le jour où je lui avouerai mes sentiments
-Moi : mais c’est qui, je peux au moins savoir son prénom ? Promis je ne lui dirai rien.
-Nasser : Sarah t’es trop curieuse, parlons d’autre chose. Tu veux toujours pas me dire que t’es pas heureuse avec ta belle famille
-Moi : mais de quoi tu parles ? bien sur que je suis heureuse, ma belle-mère ne m’enferme pas, la preuve je suis ici avec toi
-Nasser : je te le répète Sarah, tôt ou tard je saurais la vérité
-Moi : parlons d’autre chose Nasser !

On a parlé d’autre chose, il me parlait de ses projets d’avenir et quand il me demandait les miens, je ne savais pas quoi lui répondre, je n’avais pas de projet, mon seul but était d’être la bonne de ma belle-mère mais ça, je ne pouvais pas lui dire.

1h ça passe vite, très vite même. Me voilà de retour à la maison, ma belle-mère me regardait méchamment mais elle ne m’a rien dit.

Le lendemain matin, j’ai eu le droit de me lever tôt pour faire le ménage et préparer le petit déjeuner. C’était dimanche alors ma belle-famille partait chez leur famille. Rare les fois où j’y allais et ça m’arranger car je n’aimais vraiment pas y aller. Les femmes de leur famille sont toutes pareilles et elles me prennent toutes pour leur bonne. Ça m’use à la longue.

J’en ai profité pour voir Melissa.

-Moi : Melissaaaa, j’ai un téléphone, on va pouvoir s’envoyer des messages et tout
-Melissa : youyouyouyou Sarah est à la page, qu’est-ce qu’il se passe, t’es en liberté ou quoi ?
-Moi : moque-toi ! T’es pas gentille avec moi mdrr
-Melissa : je plaisante, je sais que c’est Nasser qui te l’a passé
-Moi : comment tu sais ?
-Melissa : il me dit tout
-Moi : c’est qui alors sa future femme, il ne veut rien me dire !
-Melissa : alors là par contre je n’en sais rien, même à moi il veut pas le dire
-Moi : tant pis ! Alors dis moi avec Rayan comment ça va ?
-Melissa : il veut qu’on se pose à deux mais tu vois en cachette pour pas que Nasser le sache comme Nasser c’est un peu comme mon grand-frère il risque de m’exploser le crâne au sol s’il sait ça
-Moi : ah euh ben bon courage à vous deux alors. Tu vas lui dire oui ?
-Melissa : sérieux je sais pas, je réfléchi mais j’ai un peu peur de Nasser. J’ai que 17 ans, il va me tuer
-Moi : à toi de voir alors, même Rayan il n’était pas chaud
-Melissa : oué ! Mais maintenant il a changé d’avis.

Bref, on a continué de parler de son indécision. Je suis rentrée à la maison, et j’ai profité qu’il n’y avait personne, pour me poser un peu devant la télévision. C’était trop rare les moments que je passais devant la télévision. J’ai envoyé un message à Nasser, un petit « salam », ensuite j’ai rangé mon téléphone dans ma poche et je me suis assoupie.

Je me suis fait réveiller par les cries de ma belle-mère.

-Belle-mère : Sarah, Sarah réveille toi, qu’est-ce que tu fais là ? Et le diner il n’est même pas prêt. Tu n’es qu’une bonne à rien. Lève-toi et va préparer le diner.
-Moi : désolée maman, je suis désolée, je vais tout de suite le faire.
-Inès : pfff sérieux Sarah, je sais même pas ce qui pousse ma mère à te garder, tu fou rien

Ces quelques mots me font mal, mais parfois je me demande aussi ce qui pousse ma belle-mère à me garder. De la main d’œuvre gratuite non déclarée peut être… Il y a des jours où je me dis que ça aurait mieux pour moi de ne pas naitre, de ne pas être sur cette terre ou bien qu’il serait mieux que ma belle-mère me mette à la porte. Dans le fond, peut-être que vivre dans la rue ça ne serait pas si mal que ça, en comparaison avec ma vie actuelle. Mais je n’ai pas le cran, non je n’ai pas le courage de les quitter, de partir là où bon me semble. Alors je prends sur moi, je me dis qu’elles ont raison et je me rattrape en leur faisant un bon diner.

Après avoir fini mes tâches, je suis partie me coucher en pensant à Nasser. Je regarde le téléphone et il veut m’appeler, mais c’est impossible, il ne faut pas qu’elles se doutent de quoi que ce soit, si jamais elles m’entendent parler ça craint pour moi…

-Moi : je suis trop fatiguée Nasser, je vais aller dormir bonne nuit
-Nasser : bonne nuit à toi aussi.

Quelques jours passent, je parle un peu avec Nasser par message, on s’appel quand je suis seule, je l’aime de plus en plus mais lui à le cœur ailleurs.

Melissa m’envoie un message également.

-Melissa : sa y es, je suis avec Rayan !

Chronique: c'est l'histoire d'une cendrillon des temps moderneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant