-Le juge : Mademoiselle, compte-tenu que vous n’êtes pas dépendante financièrement, que votre tutrice légale, c’est-à-dire votre belle-mère est contre ce projet, mais surtout que vous n’allez plus à l’école et que vous ne faites aucune formation, j’ai le regret de refuser votre demande d’émancipation…
Coup de massue sur le crâne, je m’effondre en larmes, ça doit bien lui faire sourire à ma belle-mère.
Je sors du tribunal pour retrouver Nasser. A la simple vue de mes larmes, il a comprit ce qu’il venait de se passer entre ces 4 murs. Il a comprit que ma demande avait été refusé. Il m’a pris dans ses bras pour me réconforter, c’était très rare que je craquais, mais parfois ça me faisait du bien.
-Nasser : chuu, ne t’inquiètes pas Sarah, aller, on va dire que quoi, dans 3 mois ? Ouais, dans 3 mois tu auras tes 18 ans, tu seras majeur et tu pourras quitter ce foyer et me rejoindre chez nous.
-Moi : (tout en suffoquant) mais… mais, c’est du.. dur, Nasser c’est, c’est long, j’en peux plus d’être loin… loin de toi
-Nasser : chuuu, je continuerai à venir tous les week-ends inchaAllahJe n’ai pas su répondre et je l’ai serré fort dans mes bras.
Mais pourquoi ? Pourquoi le destin s’acharné ainsi ? Pourquoi ma belle-mère me pourrissait autant la vie ? Pourquoi elle ne me laissait pas tranquille ? Je fus saisi de mes pensées par mon assistante sociale.
-A.S : tu sais Sarah, t’avais des chances mais tu n’es pas dépendante financièrement, tu ne fais pas de formation c’est surtout ça que le juge à retenu, il s’en foutait de l’avis de ta belle-mère. Tu as bientôt 18 ans, encore un peu de patience et tout sera fini pour toi
Pour une fois, tout était de sa faute, tout était de la faute à ma belle-mère. Pour la première fois de ma vie, j’étais dans une colère, j’avais la rage et ma belle-mère qui était là à sourire, heureuse de sa victoire pour me nuire. Je n’en pouvais plus, c’était de trop, j’ai passé trop d’années dans le silence, j’explosais, il fallait que je lui dise, oui il fallait que je vide ce que j’avais sur le cœur, alors je suis partie la voir, il n’y avait que quelques mètres à faire.
-Moi : tout est de ta faute, c’est de ta faute tout ce qu’il m’arrive, t’as toujours voulu mon malheur (en applaudissant), je te félicite car tu as très bien réussi, mais sache que tout se paye un jour, j’ai été patiente, voir très patiente, mais au jour du jugement tu le payeras, moi je te pardonne, mais je n’oublie pas chaque grain de mal que tu m’as fait. Tu m’as fait déménagé loin d’ici mais sache que ça ne nous empêche pas de nous voir, tu as refusé mon émancipation mais sache que dans 3 mois j’ai 18 ans. Tu as été une mauvaise belle-mère, tu n’es pas mieux en tant que mère, Assia à su ouvrir ses yeux et tracer son chemin seule, j’espère qu’Inès fera la même chose, que tu te retrouve seule, et que tu comprennes ce que j’ai vécu pendant plus de 3 ans à tes cotés depuis que mon père Allahy rahmo nous a quitté. Je suis sur que de là haut il voit tout et regrette son mariage avec toi. Crois-moi, la roue tourne, je ne sais pas pourquoi tu m’as fait subir tout ça, mais la roue tourne. Tu ne mérites même pas qu’on t’appel maman, tu n’en es pas à la hauteur, moi non plus je ne te porte pas dans mon cœur, je-ne-t’aime-pas !!
Elle était outrée de ce que je venais de dire, elle avait l’habitude de ce que je venais de dire.
-Belle-mère : je t’avais dit que tout allait changer
-Moi : oh oui mais maintenant, c’est à mon tour de te dire que tout va changerJe me suis retournée aussitôt, ça m’a fait un bien fou de lui avoir dit tout ce que je pensais d’elle. Je suis retournée prés de Nasser qui était fière de moi, fière que face à elle je m’affirme un peu.