Quelques jours sont passés sans avoir de nouvelle de Nasser. Un jour j’ai du aller à la boucherie où il travail. Il y était, le hasard à fait que normalement il devait me servir mais au moment de me servir il dit :
-Nasser : Houcine, il y a moyen que tu me remplace vite fait ?
-Houcine : oué t’inquiètes
-Nasser : merci
Il est parti mais avant il m’a lancé un regard très noir, très méchant…
J’ai baissé la tête, j’ai donné ma commande, pris mes sachets et je suis repartie.
J’étais triste d’avoir pu lire dans son regard autant de mépris, c’était vraiment dur à accepter que Nasser ne voulait plus me parler. Mais c’était de ma faute, je n’avais pensé qu’au bien-être des miens avec le mien.
De toute façon dans cette vie je n’avais pas le droit d’être heureuse et je ne m’en plaignais pas jusqu’à présent. Je me disais al hamdulillah, cette vie ici-bas n’est qu’une prison pour un croyant et je gouterai au bonheur au paradis inchaAllah.
Malgré tout, Nasser me manquait, sa présence me manquait et j’avais besoin de lui parler alors au soir, au moment de descendre les ordures, j’ai pris mon téléphone, celui qu’il m’avait offert et je l’ai appelé.
-Nasser : Bonjour, vous êtes bien sur le répondeur de « Nasser » il est absent pour le moment…
La haine, son téléphone était éteint, je ne pourrais pas lui parler, je suis dégoutée, je pensais réellement qu’il aurait décroché et qu’il serait descendu. Je suis donc remontée et j’ai fait la vaisselle.
Elles regardaient la télé à trois, j’avais encore le droit de regarder la télé avec elles mais j’étais fatiguée alors je suis partie me coucher mais avant j’ai parlé un peu avec Melissa par message.
-Moi : salam ça va ?
-Melissa : salam oui et toi ?
-Moi : oui ça va. Nasser va bien ?
-Melissa : oui enfin toujours dans un autre monde, pourquoi ?
-Moi : non comme ça
-Melissa : Sarah tu sais tu peux tout me dire
-Moi : non mais je n’ai rien à dire
-Melissa : tu kifferai pas un peu mon cousin par hasard ?
-Moi : non ! Pourquoi dire ça
-Melissa : je sais pas. Sans t’en rendre compte tu me demandes souvent des choses à propos de lui
-Moi : c’est juste comme ça, on est amis c’est tout
-Melissa : amis ? C’est tout ? Pourquoi il s’énerve quand je parle de toi
-Moi : ah euh on s’est un peu disputé et je voulais arranger les choses mais son téléphone est éteint.
-Melissa : oui il a perdu son chargeur
-Moi : tu peux lui passer un message de ma part ?
-Melissa : oué vas-y
-Moi : dis-lui que je l’attends demain dans le hall d’entré vers 20h
-Melissa : ok je le lui dirais. Bon ma belle je te laisse bonne nuit
-Moi : merci toi aussi
Voilà, je n’avais plus qu’à attendre jusque demain 20H en espérant qu’il vienne…
Le lendemain, c’était ma routine quotidienne. J’étais pressée d’être au soir pour voir Nasser. J’espère que Melissa lui a passé le message. Je guette l’heure, chaque minute me parait insupportable, c’est trop long à attendre.
A 20h, je suis descendue, à la sortie de l’ascenseur il n’y avait personne, je suis allée jusqu’au local à poubelles et je suis revenue dans le hall mais toujours personne. Alors j’ai attendu un peu, une dizaine de minutes environ, mais Nasser n’est pas venu alors je suis rentrée chez moi, triste et dégoutée.
Une fois dans ma chambre, j’ai envoyé un message à Melissa.
-Moi : tu lui as dit à Nasser ?
-Melissa : oui. Il est pas venu ?
-Moi : non
-Melissa : ah désolée
J’essaye de me rassurer et me disant qu’il se moquait de moi et que je n’éprouvais aucun sentiment. La réalité était tout contraire pour ma part, car j’éprouvais d’énorme sentiment dont je n’avais pas mesuré l’ampleur jusqu’à présent.
Quelques jours plus tard Melissa m’envoie un message pour me dire que Nasser n’avait pas voulu venir me voir car il n’avait rien à me dire. J’étais très déçue, pour la première fois de ma vie, j’ai voulu pleurer.
Les seules fois où je le voyais, c’était à partir de ma fenêtre quand il partait ou rentrait.
Deux semaines sont passées ainsi.
Ma belle-mère m’a envoyé à la boucherie où Nasser travail. Je n’avais vraiment pas envie d’y aller, je ne voulais pas le croiser, j’avais peur de son regard, car en un seul regard les sentiments que j’avais, devenais de plus en plus important. Mais je ne pouvais pas, je n’avais pas le droit. J’ai quand même dû y aller. Il était là, et il était seul, cette fois, il n’avait aucun moyen de se défiler.
-Nasser : salam
-Moi : salam
-Nasser : qu’est-ce que je peux te servir ?
-Moi : (je lui donne ma commande)
-Nasser : tiens, ça fait 57,28 €
-Moi : tiens
-Nasser : bonne journée
-Moi : merci toi aussi
Wahou, ce n’était plus froid mais glacial. Ça se voyait qu’il n’avait vraiment pas envie de me parler et j’étais bien dégoutée.
Tant pis… La vie suit son cours… Jusqu’au jour où Melissa m’a invité chez elle, car ses parents n’étaient pas là. J’ai demandé l’aide d’Assia pour qu’elle force un peu ma belle-mère à me laisser passer une nuit hors de chez moi. Ce n’est quand même pas un monstre ma belle-mère, elle peut bien me laisser une nuit hors de chez elle… Mais non, elle n’a pas voulu alors Melissa est venue la voir à la maison pour lui demander directement. Je savais d’avance qu’elle allait me le faire regretter mais passer une vraie nuit de filles avec une copine, elle pouvait me le faire payer pendant des années, au moins j’aurais pu en profiter. Devant les gens, ma belle-mère est gentille donc elle a dit oui à Melissa.
Me voilà donc partie chez Melissa, c’était la première fois de ma vie que je dormais hors de chez moi, qu’une copine m’invitée. Je découvrais les « joies » d’être une fille à part entière.
Vers les coups de 22h, quelqu’un à sonné à l’interphone.
-Melissa : attends j’arrive
Elle est partie décrocher à l’interphone tandis que moi j’étais restée dans la chambre. Quelques minutes plus tard, je l’entends ouvrir la porte, de loin je n’entends pas les voix jusqu’à ce que Melissa arrive dans la chambre.
-Melissa : euh Sarah, Nasser est là et il voudrait te parler
-Moi : mais il ne voulait plus me parler, je pensais qu’il n’avait plus rien à me dire
-Melissa : il a dû trouver des choses à te dire, il est là dans la cuisine, il t’attend
J’ai hésité quelques secondes avant de rejoindre Nasser dans la cuisine…
