Chapitre 20

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"Il n'y a pas de réussite facile ni d'échecs définitifs." Marcel Proust

Je me prépare tranquillement le lendemain, alors que mes parents sont encore au lit. Aujourd'hui je n'ai pas à aller à l'entrainement, juste à faire mon match. Je prépare le petit déjeuner à ma famille. Quel plaisir de faire les corvées pour trois, car je sais qu'ils sont là avec moi pour les fêtes de fin d'année. Je leur prépare donc un petit déjeuner très complet et attend qu'ils émergent. Mon portable m'indique un sms.

« Et bien si tu as vraiment gagné cette confiance ça se verra lors de ton match, pour m'assurer que c'est vrai je viens te voir catcher. A tout à l'heure. Matthew »

Je souris en voyant ce message, quand mes parents arrivent dans la cuisine. Dans l'après midi Randy vient nous chercher. Il embrasse mes parents et fini par m'embrasser timidement. C'est marrant la pudeur et la retenue dont nous faisons preuve. Une fois arrivés sur le lieu du combat, j'installe mes parents aux meilleures places pour voir le match, il y a peu de monde et la salle est petite, la FCW c'est comme ça mais on y est bien pour faire ses gammes.

Je rejoins Randy au vestiaire, il reste dans l'ombre car il fait partie de ces superstars reconnues et préfère visionner mon match de derrière le rideau. Je lui dis que Matthew devrait venir, il sourit et me dit qu'il est courant. Que c'est prévu depuis que James lui a demandé de m'encadrer.

Effectivement comment ai-je pu penser une seule seconde que Matthew ne viendrait pas voir mon match alors qu'il a participé à mon entrainement, lui qui est si perfectionniste et si travailleur, l'aboutissement parfait de mon encadrement est pour lui l'analyse de mon match. Je me mets en tenue et réalise que mes parents vont voir mon match mais aussi le volet qui me plait le moins, l'exploitation de mon corps, car il est vrai que ma tenue est plutôt légère. Je me demande alors comment ils vont réagir, que vont-ils penser de moi ? Un short extrêmement court et un haut qui l'est tout autant... tant pis après tout je n'aurais qu'à leur dire la vérité, ici on ne perce pas si on ne vend pas aussi un « régal pour les yeux ».

Je m'échauffe alors que le show commence. Au milieu du match précédent le mien, je vais au rideau voir comment sont mes parents. Ils ont l'air d'apprécier le spectacle. Je fais face à Naomie, je la salue avant que ce soit notre match. Elle me demande si mes parents sont bien là, je lui confirme en lui faisant voir où ils sont placés. Le match se termine c'est à nous.

Je rentre la première, car Naomie est beaucoup plus attendue que moi. Je suis mauvaise, comme d'habitude mais j'aime ça. Je suis dans mon rôle dans mon jeu. Une fois sur le ring quand Naomie entre je sais que les regards sont moins braqués sur moi, alors je jette un rapide coup d'œil à mes parents pour voir leur réaction. Leurs yeux pétillent et cela me réconforte. Mon adversaire grimpe sur le ring et je cherche la provocation, l'arbitre est obligé de me maintenir dans un coin du ring pour que je la laisse saluer les spectateurs.

La cloche sonne, elle prend le dessus, me faisant subir des prises de soumission. Ces prises sont pour elles un point fort. Mais hargneuse comme jamais je me défends par tous les moyens. Retournant les prises, attrapant les cordes. A un moment j'arrive à retourner une de ses prises et lui envoyer un kick magistral en pleine face. C'est à ce moment que je peux déployer mon jeu et ma technique. Après ce kick je monte sur la troisième corde et quand elle se relève j'en profite pour faire un crossbody. Nous revenons au sol toutes les deux. Ce n'est pas mon domaine mais je maitrise un minimum, nous enchainons ce qu'il y a de plus basique, coups de corde à linge, kick, manchettes... quand vient pour moi le moment salvateur !

Je lui envoie un dropkick du ring, un de ceux que j'ai travaillé dur. Je suis plutôt petite mais le réalise avec une détente impressionnante à partir du sol du ring, ce qui me fait monter très haut. Puis profitant de son étourdissement je monte sur la troisième corde, attendant qu'elle se relève sonnée, j'exécute mon nouveau finisher, lui attrape les jambes pour maintenir ses épaules au sol. L'arbitre annonce le trois, je suis tellement fière de moi que j'en oublie presque mon personnage. Je me rattrape à temps en effaçant rapidement le sourire qui commence à apparaître sur mon visage. L'arbitre me lève les bras pour signifier ma victoire, je fais face à mes parents qui sont debout en train de m'applaudir, les seuls sûrement de cette salle.

Je sors du ring et retourne en coulisses. Derrière le rideau, Randy et Matthew me sourient.

- Ca y est tu l'as effectivement trouvée la confiance, beau match petite amatrice. Me dit Matthew.

- Merci ! lui dis-je. Merci pour tout !

Je me glisse dans les bras de Randy et il dit : « Petite amatrice deviendra grande Diva un jour ».

Je sais que les sentiments de Randy à mon égard faussent son jugement mais j'estime énormément ce qu'il vient de dire et me prend à y croire. Je suis tellement fière de les avoir régalés de ce spectacle. Naomie en passant me félicite en confirmant les dires des garçons, elle trouve que je me suis améliorée.

De retour à la maison, Randy file rapidement car il doit voir sa petite puce. Ca y est je suis en vacances, je vais profiter de mes parents. Nous allons préparer les fêtes de fin d'année ensemble. Cela me rappelle la magie de Noël de mon enfance. Je suis certes fille unique mais nous passions toujours des fêtes avec notre grande famille. Oncles, tantes, cousins, cousines étaient réunis dans la maison des grands-parents pour partager ces moments privilégiés.

Je cherchais toujours mes cadeaux dans notre maison, histoire de savoir ce que j'allais recevoir. Arrivés le réveillon, je ne tenais plus en place, demandais à ma mère de me maquiller comme une grande et une fois adolescente, je prenais toujours l'après midi pour me préparer. Arrivés à la maison de mes grands-parents, c'est avec joie que cousins et cousines se retrouvaient. Nous laissions les adultes tranquilles et étions dans une partie de la maison à déconner, rire, jouer. Lors du repas nous passions plus de temps à rire qu'à manger, imaginant les cadeaux que chacun pourrait recevoir, faisant la liste des bêtises des autres. Les grands charriaient toujours les plus petits. Puis arrivée l'heure de se mettre au lit, nous prenions tous le soin de déposer nos chaussons au pied du sapin pour ne pas être oublié. Et nous dormions à même le sol dans des duvets ou sur des matelas pneumatiques. Les choses simples de la vie ont illuminés mon enfance et c'est avec bonheur que je vais reproduire cette magie pour ce Noël américain.

Amour de rodageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant