❀ L'enveloppe de papier

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   Les jours qui suivirent la mort de Suna furent les plus horribles de toute la vie d'Osamu. Lorsqu'il était rentré chez lui, en plein milieu de la nuit, le jeune homme s'était immédiatement rendu dans la chambre de son frère. Il s'était écroulé au sol près de son lit, et avait faiblement secoué son épaule. Il avait éclaté en sanglots au moment où il avait croisé le regard endormi de son jumeau. Il n'avait pas eu besoin de lui dire ce qu'il se passait, ses pleurs parlaient d'eux-mêmes, il n'avait pas fallut attendre longtemps pour que Atsumu fonde en pleurs à son tour.
   Le bruit qu'ils faisaient avait alerté leurs parents, qui avaient accouru dans la chambre en panique. Ils avaient passés la nuit à pleurer dans leurs bras.
   Mais tout ça n'était rien comparé à ce que ressentait Osamu.
   Oui, rien était le mot parfait pour désigner ce que devenait le jeune homme. Il n'était plus rien, tout son être était vide, il ne ressentait plus aucun sentiment. C'était comme s'il avait arrêté de vivre, il ne se sentait plus vivant, il ne sentait pas son cœur battre contre ses côtes, ni les larmes qui coulaient sur ses joues. Il ne ressentait même plus de douleur, tellement elle était forte. Son cœur était déchiré en morceaux, écrasé, en miettes. Il n'était plus rien.
   Et s'il devait être quelque chose, Osamu ne serait que de la souffrance. Du tourment, des pleurs, des cris, du malheur. Il était un miroir brisé, et sa mère qui essayait vainement de le réparer ne faisait que se couper en voyant sa douleur. Le voir dans cette état lui serrait le cœur. Il ne se résumait plus qu'à ça. Souffrir.
   Osamu ne voulait pas de cette réalité. Il ne voulait pas vivre dedans, il refusait de vivre dans un monde sans Suna. Il refusait de vivre dans une réalité dans laquelle il avait vu la personne à laquelle il tenait le plus perdre la vie. Cette réalité était trop douloureuse, trop cruelle, Osamu était incapable de l'affronter.
   Il se sentait comme s'il avait échoué. Comme s'il avait perdu quelque chose. Le jeune homme n'avait pas été capable de sauver son ami, Suna lui avait un jour dit que c'était grâce à lui qu'il tenait, mais Osamu n'avait pas rempli son rôle et l'avait laissé partir. Il avait été incapable de le faire vivre, Suna était parti sous ses yeux, sans qu'il ne puisse rien faire. Il n'avait servit à rien du tout.
   Osamu avait pris la main de Suna et l'avait laissé l'entraîner avec lui dans le ravin dans lequel il tombait. Mais à présent il n'était plus à ses côtés et le jeune homme se retrouvait seul au fond du gouffre. Il avait beau regarder autour de lui, la lumière de Suna s'était éteinte et plus rien ne venait l'éclairer. Il était abandonné dans le noir et incapable de remonter à la surface.
   Ses parents essayaient vainement de l'aider et de le soutenir. Ils lui disaient de parler, de dire ce qu'il ressentait mais Osamu ne voulait rien dire car c'était inutile. Parler ne fera pas revenir Suna, ça ne changera pas leur histoire, ça n'atténuera pas non plus la douleur qui l'assaillait de toute part, et ça n'effacera pas ce qu'avait vu le jeune homme. Chaque fois qu'il fermait les yeux, il voyait le corps de son ami, inerte dans ses bras. Il le voyait mourir sans qu'il ne fasse rien, il voyait son corps se soulever violemment sous les chocs électriques. Voir ça l'avait traumatisé, presque autant que de tenir un cadavre contre lui. La façon dont avait été secoué le corps de son ami était horrible, c'était brutale et cette image ne quittait plus son esprit.
   Alors Osamu gardait les yeux ouverts, et regardait plutôt le monde s'agiter autour de lui. Tout bougeait, tout changeait, mais lui rester immobile. Il avait l'impression d'être prit au milieu d'une foule qui bougeait dans tous les sens et à toutes vitesses, alors que lui restait paralysé. Des personnes venaient le voir, ses parents, ses amis, Naomi était même passée. Toutes ces personnes venaient pour lui, elles le prenaient dans leurs bras, restaient auprès de lui, lui disaient des paroles réconfortantes, mais Osamu ne s'en rendait pas compte. Il ne disait rien, ne pleurait pas, ne mangeait pas, ne dormait pas. Il ne vivait pas.
   Son cœur battait à toute allure dans sa poitrine, mais son âme était brisée. Il ne vivait plus.
   Osamu avait l'impression que quoi qu'on lui dise, cela ne servait à rien. Il avait l'impression qu'on lui demandait d'oublier Suna et de passer à autre chose. Il devait apparement se concentrer sur ces amis qui étaient toujours là, mais comment était-il sensé faire sans Suna ? C'était sur lui que Osamu voulait se concentrer et sur personne d'autre.
   Tout ce qu'on lui disait ne l'aidait pas, ça l'enfonçait un peu plus.
   Le pire était qu'Osamu n'avait rien pour se rappeler de Suna. Pas une photo, pas un message envoyé, rien. Son ami était comme un mirage, un rêve, à la fois magnifique et horrible, il était parti aussi vite qu'il était arrivé. Suna n'avait laissé aucune trace sur son passage, seulement des blessures au cœur d'Osamu.
   — Pourquoi tu es parti si vite, demanda Osamu avec détresse.
   Il était assis sur le sol de sa chambre, adossé au bord de son lit. Ses jambes étaient repliées contre son torse, les rideaux de sa fenêtre fermés. Il ne voulait plus voir le paysage de la ville, ça lui rappelait trop son ami et ça lui faisait trop de mal.
   Osamu regarda autour de lui d'un air perdu. Sa chambre... ça faisait longtemps qu'il n'avait plus dormi dedans. Il avait l'impression d'être dans une pièce qu'il lui était étrangère, cette chambre ne ressemblait pas à la sienne. Sa chambre était à l'hôpital, là où se trouvait Suna.
   Maintenant il devait dormir seul. La sensation de vide dans son lit était horrible, la place qu'il avait le dérangeait, il avait froid sans les bras de Suna pour le réchauffer. Être seul dans son lit ne l'avait jamais autant empêcher de dormir. Le sommeil ne lui parvenait plus, les nuits étaient toutes plus longues les unes que les autres.
   Osamu renifla et attrapa un pull qui traînait sur son lit. C'était la seule chose qui lui restait de Suna. C'était le pull, enfin le sweat-shirt, que portait son ami le jour où ils s'étaient rencontrés par hasard dehors. Osamu ne savait plus comment il s'était retrouvé dans sa chambre, mais il avait probablement dû lui voler pour se venger de tous les vêtements que lui prenait son ami.
   Le tissu portait encore l'odeur de Suna. Un parfum frais, peut-être de la menthe, ainsi que l'odeur de leur chambre. Une odeur d'antiseptique, de médicaments et d'air artificiel. Osamu effleura doucement le vêtement de ses doigts. Le coton était tout doux, il lui rappelait la peau de Suna. Il avait l'impression qu'il tenait son ami à la place du sweat-shirt, il pouvait presque le voir. En reniflant, il serra le tissu contre son torse et respira longuement le parfum qui s'en dégageait. C'était comme s'il avait Suna contre lui. Le jeune homme resserra sa main sur la capuche, comme il aurait enfoui sa main dans les cheveux bruns de son ami.
   — J'adorais quand tu portais ce sweat...
   Il se souvenait encore de son ami qui flottait dans ce vêtement. Les manches étaient devenues trop larges pour lui, alors elles tombaient sur ses mains pâles. Et quand Suna portait sa capuche, le tissu noir lui tombait sur le visage, cachant ses beaux yeux. Il était obligé de lever la tête pour voir Osamu...
   Le jeune homme se souvenait qu'un jour, Atsumu avait dit à son ami d'acheter des vêtements plus petits pour qu'ils soient à sa taille, comme ça il ne flotterait plus dedans. Mais Suna lui avait répondu qu'il ne ferait jamais ça car c'était hors de question qu'il s'habille chez les enfants.
   Un maigre sourire se dessina sur le visage d'Osamu lorsqu'il repensa à ça.
   — Tu es vraiment grave..., murmura-t-il en riant tristement.
   Oui, Suna était grave, c'était un garçon têtu qui n'en faisait qu'à sa tête, il avait des principes fondés sur ce qu'il voyait à l'écran, et rêvait d'avoir une vie digne d'un film. C'était un cas spécial, mais qu'est-ce que Osamu l'aimait... Il se sentait tellement seul sans lui...
Il se souvint soudain de ce que lui avait dit Suna le jour du hanami. Qu'il aimerait courir si vite qu'il dépasserait le temps et serait enfin libre. Pourquoi repensait-il à ça maintenant ?
Osamu resserra le sweat-shirt contre lui et renifla.
— Suna... si là où tu es tu peux courir... alors fais-le et dépasse le temps... cours si vite que tu le dépasserait et reviens près de moi..., dit Osamu alors que ses épaules se secouaient. Reviens dans notre chambre, à la maison... si tu cours toujours reviens... reviens juste à la maison...
Osamu ne réussit pas à continuer, les sanglots étouffaient sa voix et l'empêchait de continuer. Suna lui manquait tellement, il le voulait auprès de lui plus que tout au monde. Il voulait le revoir de nouveau, le serrer contre lui jusqu'à lui briser les os, lui faire mal juste pour le voir vivant. Il voulait le retrouver, l'étreindre et l'embrasser, il avait besoin de lui, son ami lui était vital. Comment est-ce qu'il allait faire sans lui à ses côtés... ?
   La porte de sa chambre s'ouvrit soudain et quelqu'un entra. Ça ne surprenait pas Osamu, en ce moment tout le monde venait dans sa chambre le voir, personne ne comprenait qu'il avait envie d'être seul. C'était autour de qui de venir lui parler cette fois-ci ? Le jeune homme tourna la tête et vit son frère entrer.
   Il ne l'avait pas beaucoup vu depuis cette fameuse nuit. Lui aussi restait enfermé dans sa chambre, ou alors il partait pendant des heures dehors pour se défouler sur un ballon de volley. Et lorsque les deux frères se retrouvaient, ils ne se disaient pas un mot, seul un épais silence les entourait.
   Atsumu portait dans ses bras un carton fermé à la hâte avec du papier collant. Il s'avança lentement dans la chambre et Osamu put voir que son frère avait les yeux rougis.
   Son jumeau renifla.
   — Sakura vient de passer, elle a apporté ça, expliqua-t-il en parlant du carton.
   — Qu'est-ce que c'est ?
   — Je ne sais pas, elle n'a rien dit.
   — Hmm, dit Osamu en passant sa main sur le tissu qu'il tenait contre lui. Comment elle va ?
   — Comme une personne qui a perdue son frère.
   Osamu n'ajoute rien. Il avait pensé à aller voir Sakura, mais il n'y arrivait pas pour l'instant. Atsumu l'avait fait, il s'entendait bien avec elle...
   Son jumeau déposa le carton près de lui et s'assit à ses côtés.
   — Je peux l'ouvrir avec toi ?
   Osamu acquiesça. Son frère entreprit d'ouvrir le carton en défaisant le papier qui le fermait.
   — Oh...
   À l'intérieur du carton étaient soigneusement empilés des vêtements, il y avait aussi une trousse. Osamu les reconnu immédiatement, c'était ses vêtements. Tous ceux qu'il avait ramené dans sa nouvelle chambre, tous ceux que Suna lui avait pris... Avec des mains tremblantes, il sortit le premier t-shirt de la pile et le déplia. Il portait aussi l'odeur de son ami.
   Ses bras tremblaient, tout comme ses lèvres. Les larmes embuaient ses yeux. Que Sakura lui renvoie toutes ses affaires rendait la situation plus réelle qu'elle ne l'était déjà. Suna était mort... il ne portera plus jamais ses vêtements...
   — C'était le t-shirt préféré de Suna, dit Osamu d'une voix crispée.
   — Je sais, répondit son frère d'un air douloureux.
   Dans la trousse, il y avait ses affaires de toilette, et à côté se trouvait tous les manuels de cours qu'il n'avait pas récupérer. Osamu les sortit difficilement du carton, tout ça ne servait qu'à lui faire comprendre que tout était terminé. Son histoire avec Suna était belle et bien finie, jamais il ne rentrerait à la maison...
   — C'est quoi ça, demanda Atsumu en sortant deux épaisses enveloppes du carton.
   Elles se trouvaient tout au fond du carton, Osamu ne les avait pas vu en retirant ses affaires. Les deux enveloppes étaient en papier kraft, sur l'une d'elle était marqué « Tsum Tsum » et sur l'autre « Sam Sam ». C'était l'écriture de Suna. Un post-it accompagnait les enveloppes. Osamu le prit et lut ce qu'il y avait dessus.
   — « J'ai trouvé ça dans les affaires de Rin ».
   Il donna son enveloppe à son frère et prit la sienne. Il l'ouvrit avec délicatesse et en sortit un paquet de feuille. Osamu étouffa un sanglot en voyant de quoi il s'agissait. C'était les dessin de Suna. Le premier était précisément le leur.
   Le dessin qu'ils avaient commencés à faire ensemble le jour de la première crise de son ami, et qu'ils avaient continués au fil du temps qui passait. La feuilles était couvertes de dessin. Il n'y avait plus une seule trace de blanc dessus. Il y avait tellement de symbole sur cette feuille que certains se superposaient. Il y avait des couleurs partout, aucunes ne respectaient les traits de démarcation des dessins, elles s'étalaient sur la feuille, se mélangeaient, certaines étaient diluées à l'eau, d'autres grossièrement couvertes de crayon de couleur. Ce dessin n'avait aucun sens, mais il représentait à la perfection la relation d'Osamu et Suna.
   Le jeune homme serra les dents pour ne pas pleurer et regarda les autres dessins. Il ne les avait jamais vu, parfois Suna dessinait quand lui étudiait alors il ne regardait pas ce qu'il faisait. Son ami l'avait dessiné plusieurs fois. En train de jouer au volley, en train de cuisiner, quand il travaillait sur le sol de sa chambre, il avait dessiné ses yeux, ses mains, son torse, sa bouche. Les dessins étaient tous plus beau les un que les autres, mais les plus magnifiques restaient ceux qui représentaient Osamu et Suna. Il y en avait peu, seulement quatre. Un où ils étaient dans le jardin qu'ils avaient un jour visité, un où il ne s'agissait que de leurs mains entrelacées, un où ils étaient blottis l'un contre l'autre, et un dernier que Osamu s'empressa de cacher de la vue de son frère, les joues brûlantes.
   D'ailleurs lui aussi avait reçu ses dessins. Il les avait posé au sol, Osamu pouvait voir que certains le représentaient en train de jouer au volley, comme les siens. Atsumu avait terminé de les regarder. Il s'était adossé au mur de sa chambre, sa tête rejetée contre le mur, il tenait un papier dans sa main et semblait le lire. Une main était posée sur sa bouche, des larmes brillaient sur ses joues.
   Osamu fronça les sourcils. Il ouvrit de nouveau son enveloppe et vit qu'il avait laissé au fond un papier. Il le prit et le déplia avec empressement. Il s'agissait d'une lettre.

Hey,

   Tu te souviens du jour où toi et Atsumu m'avaient emmenés chez mes grands-parents ? Tsum a craqué ce jour-là, et dans un sens nous aussi. Ce jour-là, je crois que j'ai compris à quel point vous teniez à moi, et à quel point vous aviez peur de me perdre. Quand j'ai vu tout l'amour que vous me portiez, je me suis dit que si un jour je partais, je n'avais pas le droit de vous laisser sans rien. Alors si tu lis cette lettre, c'est que je ne suis plus là.
   Je veux que tu saches que je ne regrette rien de ce que j'ai fait, je ne sais pas encore ce qu'il se passera avant ma mort, mais je suis sûr que je ferais tout ce que je veux et qu'en mourant je n'aurais aucun regret. Tu es la chose la plus incroyable qui soit arrivée dans ma vie. Devenir ton ami m'a empêché de mourir trop tôt. Dis Sam, tu sais ce que j'ai demandé ce jour-là au jardin traditionnel que nous avons visités ?
   Je ne savais pas quoi demander, ma santé ne serait jamais sauvée, même par le plus grand des miracles, alors j'ai pensé à toi. Et j'ai demandé à ce que tu restes auprès de moi. Et tu l'as fait, même sans savoir ce pour quoi j'avais prié. Je te serais toujours reconnaissant de m'avoir fait vivre un peu plus chaque jour.
   Tu m'as fait me sentir vivant comme jamais personne avant, tu es la plus belle rencontre de ma vie, et je ne regrette rien de ce que j'ai fait à tes côtés. Tout ce que je souhaitais, je l'ai fait avec toi, tu as réalisé tout mes rêves et tu m'as rendu plus heureux que jamais. Tu m'as aidé à accepter qui j'étais, et ma maladie. Tu m'as fait comprendre que ma différence n'était pas une honte, et que malgré mon corps malade je n'étais pas horrible. Je me suis senti beau à tes yeux et ça m'a rendu plus heureux que jamais. Avec toi j'ai accepté le fait que mon histoire ne se terminerait pas comme celles des films, je n'aurais pas le droit à une belle fin comme tous ces films romantiques que j'ai pu regarder. Mais tu sais quoi ? C'est pas grave parce que ma vie était magnifique puisque j'ai passé cette année à tes côtés, et c'est tout ce qui compte pour moi. Alors peut-être que je n'aurais pas de happy-end, mais j'ai eu la plus belle des histoires grâce à toi et jamais je ne pourrais assez te remercier.
   J'aurais aimé vivre toute ma vie avec toi, parce que tu es tout pour moi. Je suis désolé d'être parti, je ne voulais pas t'abandonner, mais je sais que tu es suffisamment fort pour continuer sans moi. Tu dois te sentir détruit, je me sentirais comme ça à ta place. Si tu aurais du mourir à ma place, j'aurais tout donné pour mourir avant toi, et ne pas vivre une seul secondes sans toi. Tu dois penser que jamais tu ne pourras continuer sans moi, et que tu ne seras pas capable de te relever. Mais je suis persuadé que tu y arriveras. Je serais toujours derrière toi, à te pousser vers l'avant et à veiller sur toi.
   Alors s'il te plaît soit heureux, ne t'enferme pas dans ma mort et vie la vie que je n'ai pas pu avoir. Je ne te demande pas d'être heureux comme tu l'étais avec moi, mais trouve des personnes bien qui sauront s'occuper de toi. Je vivrais à travers toi, alors je veux te voir bouger et vivre, sinon je m'ennuierais là-haut. Je veux te voire sourire mon chéri, et surtout, je veux pouvoir être fier de toi.
   Tu sais quoi ? En y réfléchissant, je n'ai qu'un seul regret. Celui de ne pas avoir pu te voir gagner un trophée.

Ton Suna.

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