❀ Les pleurs de la salle d'eau

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Osamu frappa trois coups à la porte et entra sans attendre dans la chambre. Pourquoi frapper si c'était pour entrer directement ? Simplement pour avertir Suna de son arrivée. Oui, les Miya avaient la mauvaise habitude d'entrer sans permission.
Le jeune homme chercha Suna du regard, et regarda naturellement son lit. Mais il n'était pas là. Le lit était défait, la couette était négligemment retournée et pendait dans le vide. La fenêtre de la chambre était grande ouverte, les pans du rideau battaient l'air, pris dans le vent. Des rayons du soleil se dessinaient dans la chambre, formant une diagonale brumeuse de lumière blanche et de poussière.
   Suna n'était pas dans sa chambre.
   Sans réfléchir, Osamu se précipita à la fenêtre de la chambre. Il s'agrippa au rebord en plastique, qui commençait à se détacher, usé par le temps, et se pencha vers le vide. Il regarda le sol en bas de l'hôpital. Il n'y avait personne.
   Soulagé, Osamu s'écarta de la fenêtre.
— Suna, appela Osamu.
— ... suis là, marmonna Suna depuis sa salle de bain.
Osamu referma la porte de la chambre derrière lui et rejoignit Suna dans la salle de bain. Il était assis sur le sol, contre le mur de sa salle de bain, à côté d'une balance. Ses jambes étaient ramenées contre son torse, il les serrait étroitement. Suna portait un sweat-shirt que Osamu avait dû oublier lors de ses nombreuses visites. Il était bien trop grand pour lui, ses mains disparaissait dans les manches, et la capuche qu'il avait mise lui tombait complètement sur les yeux. Toute l'attention de Suna était porté sur son téléphone, sur lequel une série américaine défilait.
   Osamu plissa les yeux en se demandant pourquoi Suna était ici et dans cette position ? Il se cachait des médecins pour regarder sa série en cachette ou... ?
— Qu'est-ce que tu fais, demanda Osamu en fronçant les sourcils.
   — Hm..., répondit Suna d'une toute petit voix.
   Osamu fronça un peu plus les sourcils. Il tapota doucement le sommet de la tête de Suna et il leva son visage vers lui, en rejetant sa tête contre le mur. Osamu vit alors ses yeux rouges et des sillons brillant sur ses joues pâles.
   — Hé pourquoi t'es tout triste ?
   — Hm...
   — Tu pleures ?
   — Hm...
   — Qu'est-ce qu'il t'arrive, demanda tendrement Osamu en s'agenouillant près de lui.
   — Hm...
   Suna reporta son attention sur l'écran. Osamu le regarda avec peine. Il écarta un pan de sa capuche, qui cachait son visage, et déposa un baiser sur sa joue. Il prit ensuite la tête de Suna et le força à la poser sur son épaule. Son ami se laissa faire, et se blottit contre lui.
   Le jeune homme passa sa main sous sa capuche et gratouilla ses cheveux. Il ne savait pas pourquoi Suna pleurait, mais s'il le fallait il resterait avec lui autant de temps que nécessaire, même si pour ça il fallait rester assis sur un carrelage froid, en face d'une cabine de douche.
   — Suna, ça va hein ?
   Cette question pouvait paraître stupide, mais il fallait l'interpréter comme un « pas de mauvaise nouvelle ? ». Suna comprit et secoua négativement la tête. Rassuré, Osamu déposa un baiser sur son front et posa sa tête contre celle de Suna, en continuant de le caresser. Il porta son regard sur l'écran du téléphone et regarda la série. Il ne l'a connaissait pas mais peu importe.
   Au bout d'un moment, Suna mit en pose la série et montra l'écran à Osamu. Suna avait mis pause sur un plan de l'acteur principal, mais Osamu ne comprenait pas où Suna voulait en venir.
   — Quoi ?
   — Il est beau, dit Suna à mi-voix.
   — Et ?
   — Pas moi.
   Osamu cligna des yeux plusieurs fois puis il comprit. Son ami était en pleine crise existentielle. Il devait être dans une de ces périodes dans lesquelles on se trouve nul, affreux et moins que rien.
   — Tu l'es aussi, dit-il.
   — Non.
   Suna s'écarta de lui et se leva. Il se dévisagea un instant dans le miroir de la salle de bain.
— Regarde, dit-il à voix basse.
Il porta les mains à son visage et posa ses doigts sur ses joues. Elles étaient creusés, mais Osamu ne le remarquait pas vraiment. Voir Suna tous les jours l'empêchait de se rendre compte de son importante perte de poids. Mais maintenant qu'il y prêtait vraiment attention, il voyait à quel point les joues de Suna s'étaient creusés depuis leur rencontre. Ce n'était pas non plus horrible à voir, ni même choquant. C'était juste différent d'avant. Pour l'instant en tout cas.
— Tu as vu, s'exclama Suna avec horreur.
— Oui, mais ce n'est pas grave tu sais, rassura Osamu.
— Pas grave ? Je suis en train de devenir horrible... Regarde.
Suna se tourna vers Osamu et souleva son sweat-shirt pour montrer son torse à Osamu. Sa peau laissait voir ses côtes, et sa taille était aussi fine que celle d'une guêpe. Si en général, Osamu appréciait plutôt les tailles fines, là c'était plus inquiétant qu'autre chose.
— Avant, là il y avait des abdos, précisa son ami.
   Le jeune homme chercha dans ses souvenirs la première fois qu'il avait vu Suna. Il s'en souvenait très bien, c'était son premier jour à l'hôpital. Quand il avait vu Suna, il ne portait pas de t-shirt. Et effectivement, ce jour-là, Suna avait bel et bien quelques restes de muscles visibles. Aujourd'hui il n'en avait presque plus.
   — Là il n'y a plus rien, et en plus j'ai l'impression que ma peau fond sur mes os. Je deviens un squelette, je m'en suis rendu compte en me douchant ce matin. C'est horrible...
Bien que Suna disait ça d'une façon qui pouvait paraître amusante, Osamu devina que Suna était vraiment affecté par le changement de son corps. Il avait du mal à accepter son nouveau poids, même s'il ne le disait pas clairement. Osamu le comprenait, ça devait être dur de voir son corps changer de cette manière, sans pouvoir rien faire.
— Tu es aussi beau que la première fois où je t'ai vu, dit alors le jeune homme, de nouveau pour le rassurer.
C'était vrai. Il avait toujours trouvé que Suna était très beau, et son avis n'avait pas changé. Qu'il soit maigre, mince ou gros, il serait toujours beau. Et son regard de jade resterait le même.
   Suna ne répondit pas et se retourna vers son miroir. Il fixa son torse avec tellement de répulsion que Osamu sentit son cœur se serrer. Il détestait qu'il se regarde de cette manière. Il était vraiment magnifique, et son poids insuffisant n'était que temporaire. Il redeviendrait comme avant.
   ... Jusqu'à retomber dans une nouvelle crise.
— J'ai de quoi remédier à la situation, dit soudain Osamu en levant la boîte de taiyakis, qu'il avait totalement oublié.
— Qu'est-ce que c'est ?
   — De quoi t'engraisser.
   Les yeux de Suna s'écarquillèrent d'émerveillement dans le reflet du miroir. Il attrapa la boîte de nourriture plus vite que son ombre et se rassit aussitôt en se recroquevillant sur lui, comme un enfant. Osamu le regarda faire avec un léger sourire sur les lèvres.
Suna ouvrir délicatement la boîte et aussitôt, une douce vapeur, emportant l'odeur de la nourriture, s'éleva au-dessus des taiyakis. Ils étaient encore tous chauds heureusement.
— Oh, s'exclama Suna en prenant un petit gâteau en forme de poisson. C'est toi qui les a fait ?!
— Oui, juste avant de venir.
Les yeux de Suna se mirent à briller. C'était comme s'il voyait de la nourriture pour la première fois depuis une éternité. C'était assez amusant à voir.
— Tu les a fait pour ta famille ?
— Non, juste pour toi, répondit Osamu comme si c'était évident. Tu m'en avais demandé, tu ne t'en souviens pas ?
— Si, mais je ne pensais pas que tu les ferais aussi vite.
— Mieux vaut les faire maintenant avant que..., commença Osamu avant de s'arrêter, sans oser finir sa phrase.
— Que je ne puisse plus du tout manger, oui tu as raison. Même si je ne te promets pas de ne pas recracher tout ça.
   — Oh et d'ailleurs Atsumu m'a demandé de te donner sa tablette, pour t'occuper quand t'es à l'hôpital.
Osamu tendit à Suna la boîte renfermant la tablette. Suna ne la prit pas, il tenait déjà un taiyaki dans ses mains. Il fixa la boîte avec incrédulité. Osamu remarqua soudainement que de l'eau remplissait les beaux yeux de Suna.
— Suna tu vas pleurer, demanda Osamu sans comprendre.
   — Non, dit son ami.
   Mais à peine une seconde après avoir dit non, Suna se mit à pleurer. Des larmes dévalèrent ses joues en silence et il les essuya en baissant la tête avec gêne.
— Désolé, c'est mon traitement, il me rend hypersensible, pleura-t-il alors que des larmes continuaient de tomber sur ses joues à toute vitesse.
— Mais pourquoi tu pleures ?
   Suna ne répondit pas tout de suite. Il semblait vouloir se retenir de parler, retenir ses larmes et garder la tête haute. Il semblait essayer de construire une barrière à travers ses larmes, pour les empêcher de dévaler ses joues pâles. Il avait l'air avoir tant de chose à dire, mais sans vouloir en dévoiler aucune, comme si rien ne pouvait sortir dans sa bouche.
   — Hé Suna, dit doucement le jeune homme.
   Il ne voulait pas interpréter le silence que Suna lui imposait. Il ne le voulait pas, parce que s'il le faisait, cela lui ferait plus de mal qu'autre chose. Le silence laissait entendre des choses bien trop blessante, et Osamu refusait de les entendre.
   — Suna...
— Parce que vous prenez soin de moi alors que je deviens un cadavre, dit son ami tandis que ses épaules se secouaient. Tu me fais à manger et Atsumu me donne sa tablette, et moi je ne fais rien pour vous... et parce que je suis plus beau...
   Ce n'était probablement pas le réel problème. Mais Osamu remercia silencieusement Suna pour avoir donné cette excuse et non une autre, et d'avoir rompu de silence assourdissant.
— L'amitié ce n'est pas attendre quelque chose en retour de ce que l'on offre, assura Osamu en posant sa main sur l'épaule de Suna. Et je te l'ai dit, tu es magnifique.
Il était gêné, il ne savait pas comment réagir. Il aimerait prendre Suna dans ses bras, mais il ne voulait pas le brusquer ou faire redoubler ses pleurs d'intensité. Et puis il avait peur de lui briser les os s'il le serrait trop fort.
Suna continua d'essayer de se calmer en essuyant ses larmes, et il baissa les yeux.
   — Oui je sais. Mais je ne veux juste pas vous laisser sans rien.
   « Mais je ne veux juste pas vous laisser ». C'est ce que comprit Osamu malgré lui.
   — En plus, dans les films, les séries et les histoires, les personnages malades restent fort tout le temps et ne craque jamais, moi je suis même pas capable de garder la tête haute plus de deux jours, continua Suna alors que ses épaules se secouaient.
   Osamu était partagé entre le rire face à cette argument pour expliquer sa tristesse, et l'envie de serrer Suna dans ses bras face à tant de mignonnerie. Il avait vraiment l'impression qu'il était un petit garçon qui pleurait parce qu'il n'était pas le plus beau de la classe.
— Allez mange, ça va refroidir, dit Osamu avec un petit sourire.
Suna hocha la tête en reniflant. Il commença à manger, croquant à petites bouchées le taiyaki. Osamu surveilla ses moindres mouvements, veillant à ce qu'il ne s'étouffe pas. Mais rapidement, de nouvelles larmes virent rouler sur les joues de Suna.
— C'est trop bon, expliqua-t-il en pleurant de nouveau.
— Arrête de pleurer, demanda doucement Osamu.
— Je le fais pas exprès, c'est tout ces médicaments...
   — Suna...
   Ne pouvant plus résister, Osamu passa son bras autour des épaules de Suna et l'attira contre lui pour le serrer dans une délicate étreinte. Suna se laissa faire, il se rapprocha même de Osamu, en se décalant vers lui. Il posa sa tête au creux du cou de son cou et se calma rapidement.
   — Je ne t'ai même pas demandé comment est-ce que tu allais, dit Suna en essuyant ses joues.
   — Tout va bien pour moi tu sais.
   — Hmm... je pensais que tu viendrais moins souvent me voir, avoua Suna en prenant un autre taiyaki.
   — Pourquoi ? Tu ne veux quand même pas déjà te débarrasser de moi ?
   — Non je ne m'appelle pas Atsumu, répliqua Suna. Mais comme tu es guéri, et que les cours ont repris, je pensais que tu viendrais moins, et que tu irais plutôt t'entraîner au volley.
   — Oh... je n'ai pas encore repris le volley, expliqua Osamu en caressant de nouveau les cheveux de Suna.
   — Pourquoi ? Je croyais que tu étais un joueur important dans ton équipe.
— Oui, mais je préfère un peu attendre avant de reprendre.
— Ce n'est quand même pas pour rester avec moi que tu ne reprends pas le volley tout de suite, s'exclama Suna en relevant vivement la tête.
— Non, c'est juste ce qu'on m'a conseillé. Tsum n'a pas repris non plus. Et de toute façon nos parents nous ont punis, répondit Osamu en attirant de nouveau Suna vers lui.
— Hmm... ok, dit Suna en se repositionnant.
En réalité, c'était totalement pour Suna qu'il ne reprenait pas le volley. Oui, il était vraiment puni et on lui avait conseillé d'attendre pour refaire du sport, mais s'il voulait vraiment jouer, il jouerait. Mais entre rester avec Suna et faire du volley, la question était vite réglée.
— Et toi, comment tu te sens avec tous ces traitements qu'on te donne ? À part ton hypersensibilité, demanda Osamu.
— J'ai l'impression qu'on me drogue. J'ai jamais été drogué mais je suppose que c'est un peu la même sensation. Des fois on me donne tellement de pilule que je suis totalement à côté de la plaque, raconta Suna avec fatigue.
— Et à part ça ?
— Hmm... j'ai perdu trois kilos, quand on a vu mon poids sur la balance, l'infirmière m'a regardé comme si j'étais atteint d'un cancer stade terminal et que j'allais mourir dans la seconde. C'était génial.
— Elle est au courant que tu ne vas pas mourir ?
Si Osamu demandait ça, c'était surtout pour avoir la confirmation que Suna n'était pas mourant. Il le savait, mais il avait besoin que Suna lui rappelle.
— Oui, mais tu sais les infirmières ici... à part Naomi, elles sont un peu graves. Bref c'est pas la joie ici.
   — Donc si je résume, tu as perdu trois kilos, sachant que la dernière fois que je t'ai vu tu pesais environ cinquante-sept kilos, tu pèses à présent cinquante quatre kilos, tes infirmières pensent que tu vas y passer, et tu es triste parce que tu te trouve moche, récapitula Osamu.
   — Hm..., dit tristement Suna.
   Il se redressa et passa ses bras autour de ses jambes, pour les serrer un peu plus contre son torse. Il continua de manger ses biscuits en silence, le regard perdu dans le vide. Osamu le regarda en souriant. Il n'arrivait pas à dire pourquoi, mais il trouvait Suna tellement mignon comme ça. Même s'il était à deux doigt de pleurer de nouveau, Osamu le trouvait tout simplement irrésistible.
   Il leva sa main et gratouilla la tête de Suna par dessus sa capuche. Suna leva le menton en l'air, pour pouvoir voir Osamu (sa capuche lui tombait toujours sur les yeux), et lui lança un regard interrogatif.
   Osamu se contenta de sourire, n'ayant pas envie de mettre mal à l'aise Suna en lui disant qu'il le trouvait mignon.
   Il baissa son bras et regarda Suna terminer de manger. Ils restèrent plusieurs minutes plongés dans le silence. Osamu avait un peu mal aux fesses à cause du carrelage, mais il se sentait bien ici. Certes c'était bizarre d'être assis dans une salle de bain, et près des toilettes, mais il était avec Suna donc tout ça n'avait pas d'importance.
   Osamu et Suna étaient de nouveau dans leur bulle, une bulle qui n'appartenait qu'à eux, et dans laquelle ils se sentaient infiniment bien. Osamu n'avait pas besoin de parler, et Suna non plus, leur simple présence suffisait. Cette amitié pouvait paraître étrange, mais plus le temps passait, plus Osamu se rendait compte qu'il y tenait.
   Au bout d'un moment cependant, il entendit un bruit sourd, et une voix vint briser leur bulle.
   — Ben qu'est-ce que vous faites là, demanda Sakura en entrant dans la salle de bain.
   Osamu et Suna levèrent la tête vers Sakura. Contrairement à la dernière fois où Osamu l'avait vu, elle avait l'air en meilleure forme. Ses cheveux étaient soigneusement coiffés cette fois, et elle n'avait pas de cernes.
   — Rin t'as pleuré, s'inquiéta Sakura.
   — Hm...
   — Oh mais mon petit grand frère, qu'est-ce qu'il t'arrive, dit Sakura en prenant son frère dans ses bras.
   — Hm..., répondit de nouveau son frère.
   — C'est pour ça que vous êtes par terre ?
   — Hm...
   — Oooohhhh...
   Sakura serra son frère dans une étreinte étouffante et le couvrit de baiser, ce qui amusa Osamu.
   — Comment ça va Osamu, demanda Sakura comme si elle venait de remarquer sa présence.
   — Ça va, ça va...
   — C'est quoi cette odeur... oh mais c'est des taiyakis, s'exclama Sakura avec émerveillement. C'est toi qui les a fait ? Je peux en prendre ?!
   — Oui bien s-
   — Non pas touche.
   Suna referma précipitamment la boîte de taiyaki et la serra contre son torse, comme pour la protéger.
   — Non mais quel égoïste, tu as vu ça Osamu ? Tu pourrais partager.
   — Non Osamu les a fait pour moi pas pour toi, donc va au distributeur si tu veux quelque chose, dit Suna.
   Osamu ne put s'empêcher d'éclater de rire en voyant que Suna protégeait ses taiyakis comme si c'étaient de précieux trésors.
   — Mais je veux goûter, supplia Sakura.
   — Et moi je veux que les chiffres de la balance augmentent au lieu de diminuer à chaque fois que je monte dessus, donc laisse moi ma nourriture, répliqua Suna avec un regard noir.
   Sakura soupira et finit par abandonner face aux arguments bien trop convaincants de son frère. Elle se releva et épousseta ses vêtements.
   — Quand tu seras guéris je ne te laisserais plus être aussi égoïste, prévint Sakura.
   — C'est ça.
   Suna avait dit ça comme si ça n'était pas près d'arrivé.
   — Bon qu'est-ce que j'étais venue faire déjà ? Ah oui, Osamu tu n'as pas ton téléphone ?
   — Si pourquoi ?
   — Atsumu veut te parler je crois, mais tu réponds pas et comme je l'ai croisé dehors il m'a demandé de te livrer un message. Il m'a dit de te dire...
   Sakura sortit un petit papier de sa poche et regarda ce qui était écrit dessus.
   — « Ramène ton chéri, paps et mams veulent faire une inspection », lut Sakura sans parvenir à retenir un éclat de rire.
   Osamu ferma les yeux afin de garder son self contrôle. Vingt-et-un ans qu'il supportait cet individu qui était apparement son frère, ce n'était pas le moment de craquer et de commettre une meurtre (même s'il avait déjà essayé... en le poussant dans les escaliers).
   — Je suppose que ton chéri c'est Rin, en déduit Sakura en éclatant de rire.
   Osamu allait vraiment tuer son frère.
   — Pourquoi il-
   — Il dit n'importe quoi, assura Osamu en coupant Suna. Il lui manque une case faut pas chercher.
   Osamu sortit son téléphone de sa poche et composa rapidement le numéro de son frère. Il mit le haut-parleur et attendit patiemment. Atsumu ne tarda pas à décrocher.
   — Quoi, demanda Atsumu en décrochant.
   — Qu'est-ce qui ne va pas chez toi, demanda calmement Osamu.
   — Rien, pas comme chez toi où tout ton système dysfonctionne... sans aucune blague sur Suna, ajouta précipitamment Atsumu. D'ailleurs en parlant de lui. Maman nous a entendu tout à l'heure dans la cuisine, elle a tout répéter à papa et résultat elle veut rencontrer Suna ce soir.
— Ils sont graves, dit Osamu avec dépit.
— De toute façon c'est pas possible, je ressemble à rien en ce moment, dit Suna.
— N'importe quoi. Et de toute façon tu n'as pas le droit de sortir de l'hôpital, dit Osamu.
— Si j'ai le droit !
— Non.
— Tu as le droit tant que tu rentres avant vingt heures, expliqua Sakura.
— Oui mais ce serait prendre des risques inutilement, dit Osamu. On ne va pas te faire sortir maintenant de l'hôpital alors que tu es en pleine rechute.
— Mais si allez ça sera cool, dit Atsumu. Faut le faire maintenant avant que... ça soit plus possible. Allez vient Suna on s'occupera bien de toi.
— Vos parents savent ce que j'ai, demanda Suna avec perplexité.
— Non on leur a rien dit, tu veux qu'on le fasse, demanda Atsumu.
Sa voix semblait légèrement saccadée, il avait l'air de courir.
— Non dites rien.
— Bon alors t'y vas, demanda Sakura avec impatience.
— Si vous voulez, répondit Suna.
— Parfait, s'exclama joyeusement Atsumu.
— Bon... vient on va demander la permission aux médecins, dit Osamu en se relevant.
Si Suna quittait l'hôpital, il allait devoir faire très attention à lui et bien prendre soin de lui.

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