*Pour les personnes n'ayant pas lu le chapitre précédent :
Otsu a apprit qu'elle allait devoir accompagner Monsieur, l'époux de Dame Yukari, dans une mystérieuse course. D'après Emi, tant que c'est la première fois qu'Otsu part avec lui, elle ne risque rien. Mais pour les filles qui y sont allés deux fois, et bien, on ne les a jamais revus. Et après une nuit peu agréable pour elle, voilà que le Caporal Chef Livaï fait son entrer à l'Oeillet, et demande expressément à la voir.*
Chapitre 8
Cette nuit ressemblait déjà à un cauchemar, ça ne pouvait plus être pire.
Otsu avait rêvé de cet homme la nuit dernière. Quand sa culpabilité ne la torturait pas, c'était lui qui venait dans son sommeil pour la punir.
Et maintenant, il était là, pour de vrai.
Pourquoi ? Que pouvait-il bien lui vouloir ?
Otsu était chez elle ici. C'était son antre. Son terrain de jeux. Qu'il ne s'imagine pas pouvoir la malmener, la jeune femme n'allait pas se laisser faire.
Il y avait quelque chose d'amusant, de tordu, à le voir là, assis par terre sur le plus épais coussin du petit salon. Il regarda autour de lui d'un air dédaigneux, promena un doigt sur les surfaces et le porta à ses yeux, sans rien dire.
Otsu le dévisageait. Il la dévisagea. Il allait ouvrir la bouche, mais la serveuse le devança, un sourire de circonstance aux lèvres. Celui de la comédienne.
« Que puis-je vous servir, mon ami ?
- Je t'ai déjà dis. Pas de ces trucs là avec moi. »
Otsu sourit encore plus, et l'ignora superbement
« Désirez vous du thé, comme la dernière fois ?
- Un thé noir oui. »
Quand la jeune femme revint avec le plateau de thé, Livaï avait retiré sa veste noire et replié une jambe. Ses yeux cernés fixaient la table. Il avait l'air plongé dans ses pensées, pourtant, son regard ne perdit pas un geste de la jeune femme. Elle se sentait écrasée sous ces yeux d'acier. Un manteau bien trop lourd semblait peser sur ses épaules.
« Merci. Pas de poison j'espère ? Demanda-t-il en portant la boisson à ses lèvres.
- Je n'en avais plus sous la main. »
Livaï stoppa son geste et la dévisagea. Mais il n'ajouta rien et bû une première gorgée. Puis une deuxième.
« Votre thé est bon. »
Un compliment. Otsu le prit en souriant. Qu'est-ce qu'il croyait ? Le bouge à la con avait des produits de qualités, servit par des serveuses de qualité.
« Souhaitez-vous autre chose pour l'accompagner ?
- Oui. Du silence. Merci. »
La jeune femme sourit de plus belle, et murmura :
« Si on pouvait me demander ça plus souvent... Exactement ce dont j'ai besoin ce soir. »
Otsu rangea son sourire de vendeuse pour un plus sincère, et s'installa confortablement. De toute évidence, il n'était pas là pour admirer son maintien et sa grâce. Le caporal chef finit par reposer sa tasse, qu'il tenait d'ailleurs par le haut.
« Ressers moi. Merci. Bon, on va pas y passer trois heures. C'est le Major qui m'envoie. Il a une requête à te faire.
- Une requête ?
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Bienvenue à l'Oeillet
MaceraA la frontière entre Rose et Sina, les riches s'amusent parfois au dépend des lois. Et pour les avertis, L'Oeillet est bien plus qu'un salon de thé. C'est un lieu de libertés, d'effluves d'alcool, de rires, de chants et de danses. Depuis son départ...