5

489 45 1
                                        

_Terence ! Quel plaisir de vous revoir parmi nous !

— Merci d'être venu, monsieur Wick !

— Je ne suis que de passage ! Je vous laisse entre jeunes !

— Ah ah ! Mais non, vous êtes encore jeune !

— N'est-ce pas ?

— Qui est cette demoiselle à vos côtés ?

— Lena, ma cadette.

— Oh ! Bienvenue à ma soirée, mademoiselle Wick !

— Merci monsieur Byrne, dit-elle timidement en prenant la main qu'il lui tend.

— Et Gary ?

— Il a eu une urgence. Il n'a donc pas pu être présent.

— Je vois. Et Lalla ?

— Dans le coin ! Elle s'occupe de nos invités.

— Ton frère a de la chance ! Cette petite est un bijou, d'une telle beauté. Bien évidemment, ma Lena reste mon plus beau bijou, dit-il en regardant sa fille, qui lui offre un magnifique sourire.

C'est vrai qu'elle est belle, pense Terence, mais à côté de Lalla, elle passe inaperçue. Lalla rend les autres bijoux fades. Ce soir encore, c'est elle qui brille le plus — à ses yeux, et à ceux de bien d'autres hommes.

— Je comptais m'entretenir avec ton frère, mais vu qu'il est absent, je vais m'en aller. Je peux vous confier mon bijou ?

— Bien sûr ! Je crois être de bonne compagnie !

De son côté, Lalla fait de son mieux pour tenir le coup. Entre les hommes qui lui font du rentre-dedans alors qu'elle est mariée, et les femmes qui la scrutent jusqu'au moindre détail...

— Ça fait quatre ans que tu es mariée avec Gary, non ?

— Oui, quatre ans.

— Et toujours pas d'enfant ?

— On ne se presse pas...

— Mouais... surtout qu'il n'est jamais là ! Ça doit être pénible, on dirait que tu es célibataire. Je suis bien contente de ne pas avoir été sa femme, finalement !

— Excusez-moi, je dois m'occuper d'autres invités. Amusez-vous bien ! dit Lalla, impassible, avant de s'éloigner du groupe.

— C'était quoi ça, Isabelle ? Pourquoi tu lui as dit tout ça ?

— Quoi ? Je faisais la conversation. Rentrons, j'étais venue pour lui, mais il n'est pas là !

Isabelle est la rivale phare de Lalla. Cette peste n'a jamais caché qu'elle désirait Gary. Même en public, elle n'hésite pas à lancer des piques.

Lalla accélère le pas, il faut qu'elle s'éloigne. Sa santé mentale est en jeu. Elle est sur le point de sortir par l'arrière quand une voix l'interpelle. Lalla la reconnaît entre mille : Lynne. Une autre "groupie" de Gary. Des rumeurs disent qu'ils ont eu une liaison.

— Lalla ! Où vas-tu comme ça ?

— J'ai des choses à faire.

— Il est où Gary ? Il m'a invitée et il n'est même pas là !

— En voyage d'affaires.

— Ah oui, le Canada. Il m'en a parlé. Je dois le rejoindre là-bas. Mais il était censé partir la semaine prochaine...

— Lynne, tu me cherches, n'est-ce pas ? Tu vas arrêter de tourner autour de lui ou je ne répondrai de rien.

— J'attends un enfant de lui. Tu seras bientôt aux oubliettes. Il m'a dit qu'à son retour, il divorcerait. J'ai hâte d'occuper cette maison.

Lalla se mord la lèvre. Et si c'était vrai ? Elle se rappelle les avoir surpris en train de s'embrasser dans le bureau de Gary, il y a quelques années. Il avait dit qu'elle s'était jetée sur lui. Elle l'avait cru. Mais maintenant ?

Elle s'éloigne sans répondre, le cœur en miettes. Elle ne peut pas y croire. Elle a tout donné dans ce mariage. Pourquoi lui faire subir ça ? Il est froid, distant, refuse toute intimité... Serait-il tombé amoureux d'une autre ?

En pleurs, elle se dirige vers son havre de paix : le jardin de roses. Inaccessible aux visiteurs, elle peut y pleurer librement.

Terence, lui, cherche Lalla du regard depuis un moment. Elle a disparu. Il l'a vue discuter avec une femme, visiblement contrariée. Il aurait aimé la suivre, mais Lena ne le lâchait pas.

— J'ai passé une agréable soirée, mais je dois rentrer.

— J'espère avoir été de bonne compagnie, dit-il à sa cavalière, bien que distrait.

— Vous avez fait de votre mieux. Serait-ce possible qu'on prenne un café ensemble un de ces jours ?

— Avec plaisir. Je vous accompagne à la voiture.

Il s'assure qu'elle est bien installée, puis retourne rapidement vers le jardin. Il aperçoit une silhouette familière s'y diriger : Lalla, une bouteille de liqueur à la main.

— Lalla ! l'interpelle-t-il. Mais elle ne l'entend pas.

Il la retrouve assise près de la fontaine, trois bouteilles de champagne vides à ses côtés. Elle boit à même la bouteille.

— Lalla, ça va ? demande-t-il en s'approchant.

Elle lève des yeux pleins de larmes et secoue la tête.

— Terence... Regardez-moi. Dites-moi franchement... Est-ce qu'il y a quelque chose qui cloche chez moi ?

— Oui. Vous êtes saoule.

— Non... Je vous parle de mon physique. Est-ce que je ne suis pas attirante ? Assez pour faire bander un homme ?

Insoutenable Désir  [ CORRIGÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant