Le Poudlard des Maraudeurs

Chapitre 23

"James...
-Oui Lily?
-Je voulais te remercier pour ton cadeau. Je ne le mérite pas.
-Eh, qu'est-ce que je t'ai dis hier soir? lui rappela le jeune homme en levant les yeux de sa console.
-Mais ce bijou... il doit valoir une fortune.
-Si ce n'est que ça... Ce n'est pas la première fois tu sais.
-Comment ça? Oh!"
La main de Lily se porta au collier qu'elle portait autour du cou. Elle l'avait reçu à Noël l'année précédente, sans avoir jamais découvert la personne qui le lui avait offert.
"C'était toi! Pourquoi tu ne me l'a pas dit?
-Je ne suis pas sûr que l'an dernier, tu étais disposée à accepter quoi que ce soit de ma part. Je te l'ai offert en espérant qu'on jour tu comprendrais et que tu verrais à quel point je t'aime.
-Je le vois déjà, je n'ai pas besoin de bijoux pour le comprendre.
-Je sais, répondit le jeune sorcier en posant sa main sur celle de son amie. Cette année, ma seule intention était de te rendre heureuse."
La tension entre-eux était palpable. Lily se demandait s'il était bien raisonnable d'abandonner sa main à James alors qu'elle lui avait affirmé qu'elle n'était pas prête à assumer une relation avec lui. Pourtant, elle rechignait à la retirer...
"Le bisou! hurla soudain quelqu'un non loin, ramenant la jeune fille à la réalité.
-Sirius! protesta Remus tandis que James lâchait sa main. Ça ne t'arrive jamais de te taire? Désolé Lil's."

La jeune fille ne répondit pas. Elle était soudain devenue toute rouge et regrettait d'avoir été démasquée.

"T'es complètement à côté de la plaque mon vieux, lança alors James en direction de son meilleur ami, détournant l'attention des autres pour permettre à Lily de se reprendre. Bon, Lily, il faut toujours que tu m'explique cette histoire de Père Noël.
-De quoi? s'enquit Marlène, intéressée.
-Le père noël, Marlène, répondit Dorcas.
-C'est quoi un père noël? demanda Alice.
-Une légende moldue je crois, tenta Remus.
-C'est pas le lapin de Pâque plutôt? douta Frank.
-Je vais vous expliquer, les coupa Lily. Le Père Noël est un homme vêtu entièrement en rouge qui vit au Pôle Nord et à qui les enfants envoient des listes de cadeaux pour Noël. Le père Noël les fabrique et, la nuit de Noël, il prend son traîneau qui est tiré par des rênes et il passe par la cheminée de chaque maison pour livrer les cadeaux aux enfants sages. Le soir de Noël, les enfants ont pour habitude de lui laisser un verre de lait et des carottes pour ses rênes. Ainsi, le matin, quand ils se lèvent, ils découvrent les cadeaux au pied du sapin.
-C'est génial! Pourquoi le Père Noël ne passe pas dans les maisons des sorciers? demanda James.
-Parce qu'il n'existe pas, répondit Lily, un peu à contrecœur. En réalité, ce sont les parents qui déposent les cadeaux.
-C'est nul! s'exclama Sirius. C'est décidé, quand j'aurais fini mes études, je deviendrais Père Noël."
Tout le monde éclata de rire.
"Quoi? s'offusqua le jeune homme. Vous me croyez pas?
-J'ai hâte de te voir avec un bonnet rouge sur la tête, s'esclaffa James. J'immortaliserai même ce moment.
-Tu verras je serai tellement beau que tu pourras pas t'empêcher de prendre une photo.
-Je pensais plutôt à quelque chose de ridicule."
Sirius attrapa alors un oreiller et se jeta sur son meilleur ami qui fit de même. Ils furent vite rejoints par Frank, Alice, Dorcas et Marlène pour une bataille de polochon géante et même Remus renonça à les séparer.
"Après tout c'est Noël non? dit-il à Lily en attrapant un coussin.
-T'as raison, répondit la jeune fille en l'imitant. Amusons nous tant qu'on le peut encore."
Et avec un cri rageur, les deux amis se joignirent à la bataille.

Quelques jours plus tard, il leur fallut refaire leurs bagages puis prendre le train pour retourner à Poudlard. Lily et James passaient à présent presque tout leur temps ensemble, à discuter de tout et de rien. La nuit, il leur arrivait souvent de se transformer pour aller jouer dehors sous leur forme d'animagus. Car oui, Lily arrivait à nouveau à se transformer, mais ce n'était plus un lion qui se matérialisait à sa place, c'était une biche. De loin, ils ressemblaient à de vieux amis d'enfance, toujours à se taquiner. Mais quiconque faisait parti de leur cercle proche pouvait remarquer les longs regards passionnés et les conversations sans importance durant lesquelles ils se dévoraient des yeux, qui en disaient bien plus long sur leur relation. Ils étaient trop proches pour être des amis mais pas assez pour être un couple. Et ça leur convenait très bien.

Janvier passa, apportant son lot de neige et de vents froids, vite suivi par février, puis mars. Les habituelles journées de cours étaient entrecoupées d'attaques relatées par la gazette du sorcier. De disparitions inquiétantes en trahison, le monde des sorciers n'allait pas fort et élèves comme parents étaient de plus en plus inquiets. Certaines familles retiraient leurs enfants de l'école pour les garder avec eux, et c'est ainsi que, peu après la mi-avril, les Gryffondors durent dire au revoir à Mary trois mois plus tôt que d'habitude. Ses parents étaient venus la chercher à l'heure du déjeuner, elle et son jeune frère, un Serdaigle de troisième année.

Mais cette ambiance morose ne décourageait pas les maraudeurs. Ils s'entêtaient à enchaîner les blagues, malgré la peur palpable dans tout le château, et le directeur, sans les citer directement, ne cessait de les féliciter. Les matchs de quidditch se poursuivaient également et James faisait s'entraîner son équipe plus dur que jamais. Leur dernier match serait contre les Serpentard et déterminerait le vainqueur de la coupe. Il eut lieu un après-midi venteux, à la fin du mois d'avril. Lily, installée dans les tribunes en compagnie d'Alice, Dorcas, Remus, Frank et Peter, Marlène et Sirius jouant comme poursuiveurs, s'inquiétait des nuages qui s'amoncellaient à l'horizon. Elle avait toujours considéré le quidditch comme un sport dangereux et se demandait s'il était bien prudent de jouer par ce temps. Lorsque le coup de sifflet retentit elle se promit de ne pas quitter James des yeux tout en écoutant le commentaire.
"Et c'est McKinnon qui reprend le souaffle, elle fait une passe vers Black, qui lance la balle à Prewett, qui la renvoie à Black, McKinnon, Prewett, Black... IL MARQUE! Et c'est Malefoy qui le récupère, il fait la passe à Black n°2, on s'y perd quand les deux frères jouent, Malefoy, Crabbe, Mal... Joli cognard envoyé par Weasley et c'est McKinnon qui récupère le souaffle. Black, Prewett, Black, McKinnon, Prewett... Et il marque!! 10 POINTS POUR GRYFFONDOR! Et il me semble que Potter a repéré le vif d'or. Il plonge suivi par l'attrapeur de Serpentard, j'ai oublié son nom. Ils sont à présent au coude à coude, non, Potter reprend de l'avance..."
Lily, qui avait anxieusement suivi la manœuvre de son ami, sursauta lorsque le coup de sifflet de Mme Bibine retentit dans le stade.
"On a gagné! hurla Alice près de son oreille. La coupe est pour nous!"
En effet, les 7 joueurs de Gryffondors, entourant leur capitaine victorieux, s'étaient posés et avançaient à présent vers l'estrade où se trouvait le directeur. Il leur adressa quelques mots qui furent noyés sous les huées des Serpentard vaincus puis leur tendit la coupe sous les applaudissements des Gryffondors. James la prit et ses coéquipiers le hissèrent sur leurs épaules avant de faire un tour du stade en brandissant la coupe. Une marée rouge et or envahit alors le terrain pour aller féliciter les joueurs. Lily se faufila tant bien que mal vers ses amis et se retrouva dans les bras de James sans avoir très bien compris comment elle était arrivée là.
"On a gagné Lily! hurla le jeune homme en l'étreignant. On a gagné la coupe!
-Félicitation! Ta maneuvre à la fin était magnifique.
-C'est grâce à toi que je l'ai réussie. Tu m'as donné le courage dont j'avais besoin.
-Je me disais aussi, intervint Sirius en surgissant derrière son meilleur ami. Tu aurais pu l'attraper beaucoup plus tôt mais tu voulais l'impressionner n'est-ce pas?
-Ne l'écoute pas Lily, il est juste jaloux parce que je vole mieux que lui n'est pas Patmol?
-Alors là, tu peux toujours rêver Bambi!
-Les gars! les interpella alors Marlène avant que James n'ait eu le temps de répondre. Venez, il y a une fête dans la salle commune."
Les trois amis la suivirent jusqu'à la tour de Gryffondor puis James et Sirius prirent congé en affirmant avoir quelque chose de très important à faire. Il ne réapparurent qu'une demi-heure plus tard, chargés d'un nombre incalculable de choses à manger et la fête fût l'une des plus mémorables qui ait jamais existé.