Chapitre 12 (1-2) : "Ce n'est pas la destination mais la route qui compte"

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« Ne regardez pas en arrière avec colère, ni de l'avant avec peur, mais autour de vous avec conscience. » Sagesse Amérindienne

Cela faisait mal, même très mal de dormir sur un sol dur. Je m'étirai dans tous les sens grimaçant de douleur. Le soleil commençait son ascension, qu'est-ce que cette journée allait encore me réserver ? L'air s'était rafraîchi, je continuais mes petits étirements du matin, quand ma main toucha un corps inanimé. Non, impossible de regarder, il ne pouvait pas se trouver encore là ! Combien de temps m'avait-il observé avant de sombrer également sur le sol de mon jardin ? Sérieusement ! C'était flippant. Je détestais que l'on me voie endormi, qui aimait ça d'ailleurs ? Je jetai vite fait un coup d'œil, son visage tourné vers moi, il roupillait profondément. Comment faisait-il pour être aussi beau dans les bras de Morphée ? Pas de bouche ouverte ni de position farfelue, agaçant même dans son sommeil. Sûrement, le silence le rendait attirant, un seul mot et la magie serait rompu. Une petite pointe de plaisir m'envahit lorsque je le secouai plusieurs fois avant qu'il ne pousse un grognement.

- Jayden, tu dois partir !

Il répondit par un autre gémissement. L'idée de le réveiller avec une bonne bouteille d'eau me traversa l'esprit comme quoi le matin, je retrouvais toutes mes facultés. Il ouvrit difficilement les yeux, le regard plissé, sans prononcer aucune phrase. Il était vraiment mignon, merde ! Il s'étirait un long moment ce qui me fit pouffer, je n'étais pas la seule pleine de courbatures.

- Tu as dormi avec moi ! Sérieux !

- À côté de toi, rectifia-t-il.

- C'est pareil !

- Hum... Pas tout à fait.

Voilà, il commençait à m'agacer. Note pour plus tard, le voir uniquement avant le coucher du soleil. Un demi-sourire servit de réponse. Le visage de tous les mecs incapables de ne pas penser au sexe toutes les trois minutes. Re demi-sourire, OK toutes les trois secondes ! Je me levai d'un bond, le bras toujours sur ses yeux, il murmura :

- Un café et je te dis tout ce qu'il me passe par la tête...

Les mains sur mes hanches, c'était mon pied qui atterrit sur sa cuisse.

- Aie ! Je m'attendais à autre chose.

- Tu sais parler aux filles aussi bien que Jason.

Il déroula ses bras derrière sa nuque.

- Qui est-ce Jason ?

- Un copain de classe de ma petite sœur. Un jour, il lui a soulevé la jupe et lui a dit que sa culotte était jolie. Elle lui a répondu : « merci toi aussi ».

La comparaison pas spécialement flatteuse le fit grimacer. Il n'était clairement pas du matin, je connaissais maintenant une de ses faiblesses et pour mon petit bonheur personnel, je lui offris un café. À l'allure où il bougea de mon jardin, je ne risquais strictement rien. Ses répliques étaient aussi rapides que le paresseux Flash dans le dessin animé Zootopie.

Enfin assise sur les chaises hautes de ma cuisine, je rajoutai une musique bien dynamique, histoire de continuer à agacer mon hôte. Il fronça les sourcils et ne piper toujours pas un mot. Wouldn't it Be Nice des Beach Boys raisonnait dans la maison. Ce matin, écouter de la musique m'apaisait... Autant le rythme semblait parfait pour embêter le principal concerné, autant les paroles allaient signer ma perte. Il retrouva rapidement son sourire narquois à la dernière goutte de son breuvage.

- Cette musique est juste énorme dans le film « Amour et amnésie ».

Ouf, il parlait cinéma.

Cette vie et celle d'après... Tome 2 (Premier Jet) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant