BOUM BOUM !
BOUM BOUM !
POLICE !
OUVREZ !
A TROIS ON DEFONCE LA PORTE !
Sept heure du mat' les keufs frappent à la porte, maman leur ouvre, les yeux collés, en se demandant ce qui se passe. Ils lui expliquent qu'ils viennent prendre son fils à cause de ses actions illicites. En parlant de son fils, d'Issam donc, on l'entends crier, provoquer les policiers et se mettre à rigoler.
Mais il est con ou quoi ?
Comment il fait pour rire alors que maman est entrain de pleurer ?
Moi j'regarde la scène dans mon coin. Il dit qu'il nous aime et qu'il faisait ça pour nous, il a aussi ajouté qu'il reviendrait vite.
Le tout c'est pas de revenir un jour, ce qu'il faut c'est jamais partir.
En silence mon cœur hurle sa douleur.. Tous les voisins viennent nous voir à la maison, on s'effondre dans les bras de ceux qui nous réconforte.. J'finit par me laisser tomber au sol quand j'réalise que y'a plus d'homme chez moi. Sur qui verser toute cette haine, cette peine ? Sur toi papa. Tout est ta faute. Si t'avais était là, rien ne se serait passé comme ça.
Je rage dans mon coin jusqu'à ce qu'Elyna vienne me voir.
Elyna ? C'est ma pote de hess. Y'a pas une connerie que j'ai pas faite sans elle.. On s'cottoie depuis les couches. Inséparable, insupportable, on a le même caractère, elle et moi on fait la paire.. On pourrait dire que c'est ma meilleure amie, mais je la qualifierait juste d'amie.
Pourquoi ajouter "meilleur" ? C'est déjà suffisant qu'elle soit ma pote, pas besoin d'être la meilleure. A quoi ça servirait d'ailleurs ? On a déjà du mal à s'faire des amis c'est pas pour les classer dans un ordre précis..
J'me réveille en sursaut en espérant vivement que tout soit un rêve. Mais Ness, wake up, c'est pas un rêve. Tu rêves pas, tu vies. C'est la réalité et t'es hospitalisée.
La porte s'ouvre, et j'voit Elyna entrer avec son frère. Elle me raconte le pourquoi du comment j'suis ici en mangeant ce qu'elle a acheté au distributeur. Sincèrement je l'écoutais sans trop l'écouter parce que j'étais plutôt entrain de réaliser qu'Issam allait forcément passer par la case prison et qu'il fallait quelqu'un pour prendre sa place à la maison. Dans les films ils ont toujours un plan B pour jamais être embêté et nous dans la vie notre plan A il est même pas encore terminé..
FLASHBACK.
« Issam : Tu gardes ça pour toi, t'en parle pas à la daronne j'rigole pas !
Moi : Ton bac tu l'as pourquoi tu cherche pas un taf bien ?
I : Tu crois que j'ai pas essayé ? J'sais c'que j'fais évite tes morales aussi !
M : T'es décevant.
I : Ness, de l'argent c'est de l'argent faut pas faire le difficile quand c'est le déficit..
M : Et si tu t'fais prendre on fait quoi nous ?
I : Si par malheur ça arrive, promet moi de rester forte et de pas pleurer parce que..
M : *en le coupant* Ça marche pas à tout les coups ton truc là.. »FIN DU FLASHBACK.
J'ai pas tenu ma promesse. J'suis pas un soldat. J'suis Ness. Et Ness quand elle craque, elle craque. Là c'est trop, beaucoup trop, donc je craque. J'suis un tout petit être blessé qui déverse sa rage contre ceux qui ont le courage de m'accoster. Issam tu pars, papa est parti, y'a que maman. En plus elle aussi un jour elle partira. Maman t'inquiète pas, je ne te laissarais pas. Maintenant c'est toi et moi contre le reste du monde.
La nuit tombe. Il se fait tard, mon ventre crie comme un crevard. Je bricole deux trois trucs à me caser sous la dent pendant que la daronne fait semblant de regarder la télé. Quand ton sel est pas salé, que ton sucre est pas sucré, que tout ton frigo c'est que des aliments "satisfait ou remboursé" putain mon frère t'as honte. Tu te demande ce que tu fous là, t'as l'impression que t'as pas ta place, tu te sens minable, t'as l'air faible, au bout de ta vie, tu te sens fragile. Ça fou un putain de coup dans l'ego, dans l'orgueil, dans la fierté.
J'avais même plus faim. Rien que le fait de faire ce constat, ça m'avait coupé l'appétit, j'avais plus envie..
Ni de manger, ni de vivre, envie de rien.
« Macabre est mon macadam. »
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Macabre est mon macadam.
General FictionJ'ai troqué mon âme contre des lovés, mes larmes contre des armes. Ma vie c'est le résultat d'un tas de choix que j'ai eu le malheur de prendre, et crois moi que les mauvais je les ai payés très cher. Comment coffrer autant de haine dans un si petit...