Avec Smaël on file le parfait amour, ou plutôt le parfait thug love. On est ensemble, on se sent invincible. Personne nous comprends, mais qu'est ce qu'on s'en fou que vous nous compreniez ou pas, on s'aime, c'est tout ce qui compte, c'est tout ce qui nous importe. Notre keaf c'est de faire des courses sur le périph, on prends le temps de rire de nos délires maléfiques, même si on sait que notre amour trempe dans de sales trafics, il reste tragique mais surtout magique..
Aujourd'hui c'est dimanche, c'est pas le jour de mariage mais celui du grand ménage.. J'ai pas l'choix c'est le seul jour où j'suis chez moi de toute façon.
J'étais tellement bien dans mon lit, que j'avais pas envie d'en sortir. Quand faut y aller faut y aller, et puis vu que je suis presque jamais là j'en aurait pas pour des heures et des heures à nettoyer normalement.
Après avoir finit j'ai compris pourquoi les riches payent une femme de ménage, ça soule de nettoyer, ça soule et ça donne faim.
*sonnerie du téléphone*
« Moi : Allô ?
Smaël : C'est moi, t'es chez toi ?
M : On est dimanche j'sort j'vais où ?
S : Vas-y j'arrive alors
M : Prends moi un truc au grec avant stp
S : *rires* Elle a toujours faim celle là »Quand il est arrivé on a mangé, on a rigolé, on a regarder la télé et on a finit par s'endormir comme des gros.. A mon réveil il était plus là, et j'ai moyennement apprécié ça d'ailleurs, j'voulais l'appeler pour l'engueuler mais bon, les délires mystérieux comme ça c'est vraiment du Smaël tout craché donc je me suis faite à l'idée de la chose on va dire. J'ai pris mon paquet de clope et j'me suis mise au balcon. Fumer en observant la tess, c'est mon keaf.. Y'a rien de mieux j'vous assure. Garrot à la bouche, j'observe mon quartier, ce quartier qui m'a vu grandir, ce quartier qui fait des morts chaque mois, ce quartier qui me pourrit d'argent sale.. Ce même quartier qui m'a vu naître, et peut être même qui me verra mourir..
J'y réfléchis et j'me dit que j'préfère mourir de bicrave que de n'importe quel autre chose. Au moins j'serais morte en ayant laissé mon nom dans toutes les bouches, toutes les têtes, j'aurais existé, j'aurais vraiment prouvé que j'existe, j'aurais vécu ma vie. On se souviendra de moi comme un Aigle chez les indiens. J'aurais marqué les esprits, j'aurais marqué la rue.
BVBVV. *vibreur*
Lyes > T'es séepo avec Sml ?
Pourquoi il m'demande ça lui ?
Conversation sms :
Moi > Prk ?
L > Ft belek
M > Ts fou toi
L > Jle connait + que tu nle pense ft belek jte ditJ'sais pas vous mais j'men fou moi personnellement. J'suis du genre à croire que c'que j'vois, c'que j'entends. Et puis me méfier de Smaël quoi, putain mais gars Smaël il est derrière moi depuis que mon frère est en taule il aurait pu m'en faire des coups dans le dos depuis tu crois pas ? Je prête pas trop attention à cet espèce d'avertissement mais j'le range dans un coin de ma tête en dessous de deux trois affaires de mecs qui m'doivent du biff. Ça commence à m'prendre la tête ces petits pisseux qui pensent me qua-rna parce que j'suis une gonz. *rires* Je les laisse filer une à deux semaines, comme des clebs en liberté, j'envoie mes gars les rattraper et bim. Une balle dans la tête. Quoi ? On m'encule pas moi, j'te mange ta vie sinon, c'est ça la loi.
Il devait être quoi, aller, quatre heure à tout casser.. Et je m'ennuyait déjà. Je pars enfiler un jogging un pull et des baskets et je file direction la villa.
Arrivée là-bas j'ouvre la porte pour rentrer. Je sens une odeur de j'sais pas quoi m'attraper le nez et j'vois un bordel de ouf mais vraiment de ouf. Limite j'me suis demandée si je m'étais pas trompée de porte. Y'avait des boites à pizzas, des pastas box, des bouteilles de Jack, de Sky, de la Grey Goose, du jus, tout était par terre. La cuisine j'en parle même pas, c'était horrible. Tu marches et c'est limite si tes chaussures elles restent pas collées au sol. Y'avait même des habits.Putain je vais les tuer. Comment tu peux faire ça à une maison en seulement un week-end ?
J'ai pas cherché midi quatorze heure, vous voyez dans le salon y'a des boutons pour régler les volets électroniques, j'ai appuyé pour que ça ouvre ceux de toutes les chambres. Ils ont mis une dizaine de minutes avant de descendre et j'ai applaudi ironiquement.
« Moi : Je préfère pas m'énerver, j'vais juste vous prévenir. C'est simple, à vingt heure je repasse si c'est pas niquel tout le monde dégage. »
Quand j'y suis retournée, c'était niquel et y'avait intérêt pour eux en vrai. J'ordonne et mes hommes exécutent derrière, ça m'plait beaucoup ça. C'est la force de la femme, faut qu'on s'impose les meufs, faut qu'on s'impose.
Tous les jours qui avaient pu suivre l'envoi de la lettre que j'avais écrit à mon frère je guettais à la fenêtre avec l'espoir de voir le facteur, dès que je vidais la boite au lettre y'avait surtout des putains de factures mais pas de réponse de mon frère. J'étais déçue d'avoir rien reçu. Je peux pas lui en vouloir en vrai, je l'ai laissé quinze mois sans nouvelles et genre là c'est limite si je reviens comme une petite fleur.. Faut que j'me rentre dans la tête que tout ne peux pas se faire comme je veux. Faut que j'me l'ancre gueh.
Cette fois, en revenant de la villa, je montais les escaliers pour rentrer chez moi, ou plutôt ce qui restait de chez moi.
La porte était déjà ouverte (pour pas dire défoncée), je suis rentrée pour voir et tout avait été retourné, mais vraiment tout. Toutes les assiettes ont été cassées, les verres et les tasses pareil..
Y'avait rien de récupérable quasiment.
La télé était cassée, comme tout le reste de l'appartement.. La seule chose qu'il me restait du salon c'était les sédaris.. Même les photos ils les avaient bousillées. Dans la cuisine ils avaient tout foutu par terre. Ça franchement c'était juste histoire de mettre le bordel c'est pas possible autrement. C'était comme si un fou avait tout retourné.
Je pars voir les chambres en m'attendant au pire, mais ça va elles étaient comme je les avait laissé. Pourquoi niquer mon salon et ma cuisine mais pas les chambres ?
J'étais énervée parce que je savais que je pouvais rien faire, voilà. Ouais face à ça j'étais complètement impuissante, ça me tuait de l'intérieur, ça m'rendait folle. J'aime tout contrôler, savoir que c'est moi aux commandes, que c'est moi qui dirige et là c'était pas le cas. On jouait de moi là, et j'aimais pas ça. Je voulais me venger, ça c'était sur j'allais pas en rester là, mais de qui ? J'avais aucune idée de qui ça pouvait être sérieusement. C'est du taff de groupe j'en suis sûre. Qui va s'amuser à faire ça tout seul ? Un échappé d'asile ?
J'étais perdue, je savais pas ce que je devais faire. Je savais pas si je devais rire ou pleurer, ou même si je devais réagir ou pas carrément. J'appelais Smaël et ça tombait sur la messagerie, alors j'ai appelé Lyes.
« Macabre est mon macadam. »
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Macabre est mon macadam.
General FictionJ'ai troqué mon âme contre des lovés, mes larmes contre des armes. Ma vie c'est le résultat d'un tas de choix que j'ai eu le malheur de prendre, et crois moi que les mauvais je les ai payés très cher. Comment coffrer autant de haine dans un si petit...