10 - La hess n'est pas c'que j'aime.

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Encore une fois j'avais peur. J'suis vraiment une tafiole, j'flippe tout le temps. Ça veut jouer les boss du biz mais ça s'chie d'sus quand ça s'fait cambrioler frère.

Lyes est arrivé quand j'avais déjà commencé à ramasser quelques trucs, il était surpris du bordel aussi.

Il m'aidait et en même temps on parlait.

- Ness c'est quoi ça ?
* De quoi ?
- Le truc bizarre en bas de ton dos
* Ça ?
- Ouais
* Ma tâche de naissance
- Viens voir
* J'arrive
- Nan mais viens cette année aussi
* Mais t'es chiant j'arrive jt'ai dit

J'lai rejoint, il voulait me montrer ma table basse (qui était en bois). Dessus y'avait de dessiné ma tâche de naissance. Exactement la même. Trait pour trait. C''était taillé dedans carrément. Sauf que ça là, ça y était pas avant et ça j'en suis sûre et certaine. Mon frère et moi on était les seuls à avoir cette tache là.. La personne en qui est derrière tout ça est très bien informée à ce que je vois.

Lyes m'avait aidé à tout rangé après il a bougé, j'étais à nouveau seule. Toutes ces conneries m'ont donnée envie de fumer. J'suis allée au balcon et parterre j'ai trouvé un papier chiffonné.

« Ness ma vie,

Bah écoute si toi ça va, moi ça peut qu'aller même si le hebs c'est dur je sais que la sortie c'est sur t'inquiète pas.

Il me reste plus longtemps à tenir tavu j'suis pressé de revenir à la maison wallah, j'ai trouvé quelqu'un qui cuisine encore pire que toi ici ptdr. Fais attention à toi, aux autres tout ça, j'reviens bientôt prendre ma place.

Issam le King »

Déjà que tu fous le bordel chez moi en plus de ça tu lis mes lettres ? Faut oser, sérieux faut oser, là c'est trop.

Un goût de nostalgie traîne dans l'air.

J'regrette mon ancienne vie, j'la pleure. J'reveux ma mère et mon frère, j'veux plus être seule, j'veux plus de ça, j'veux plus être grande, j'veux redevenir un bébé.

J'fouille mon sac j'trouve un bédo, dans les placards une bouteille de Jack.

L'alcool pour faire passer ma haine, et le joint pour me réconforter.

Maman t'as vu t'es partis, mais mentalement j'ai continué grandir. J'suis pas comme tu le voulais j'le sais, j'te promets qu'un jour j'me rangerait. De là haut tu me vois, peut être que t'es pas fière, ma sale vie me rapporte trop d'maille pour que j'puisse l'abandonner, j'ai tout à y perdre si j'lache le business que j'ai galéré à monter. Ton départ maintenant j'le pleure plus tu sais, mais c'est pas l'envie qui me manque j'dois l'avouer. Quand j'pense à toi j'ai les yeux humides, mon souffle qui se coupe et les mains tremblantes. Ton départ m'a choquée, t'es plus là pour me guider. J'ai trop d'ego, trop de fierté, mais comme tu m'as toujours appris, j'lai laisse sur le pallier avant de rentrer. Si tu savais, si tu savais comme mes journées sont pleines de haine, elles sont grisées par ma tristesse, rongées par les regrets.

Ma vie à perdu ce peu de goût de joie qu'elle avait, elle est devenu amère. J'ai le coeur éteint, restreint.. J'ai pas attendu Stromae pour chanter Papaoutai. Je savais à peine parler c'était déjà la seule chose que j'disait. J'avais beau espérer, hurler ma haine, ma rage, mes peines, t'es jamais revenu. Papa a laissé tomber ses yeuks, il a fait le pd, il a mis une femme en cloque et s'est barré, il est revenu la remettre en cloque et il est encore partis. Il a laissé une femme élever deux enfants, il a laissé une femme s'occuper d'un foyer seule avec un salaire de femme de ménage, il a laissé son fils allé en prison, laissé sa fille devenir le mâle de la maison..

Et puis il a aussi laissé sa femme, celle qu'il a quand même dû aimer à un moment de sa vie, celle avec qui il a eu ses deux enfants, oui elle, il l'a laissée mourir ici. Dans un pays qui n'est pas le sien, là où les traditions sont différentes des siennes, où les coutumes n'ont rien en commun.. Il l'a éloignée des siens et de ses proches pour l'abandonner ici sans aucun bien.

Même après avoir assisté à plusieurs enterrements, la mort de maman ça reste encore un point sensible, j'men suis toujours pas remise. Et je suis sure qu'il le savait, il le savait qu'elle était à l'hôpital, qu'elle allait bientôt nous lâcher. Non monsieur n'a pas notre temps, monsieur ne s'occupe plus de sa vie d'avant, des personnes de son passé il s'en fout comme le vent, lui il ne s'occupe que de son présent..

Je me suis réveillée le lendemain avec un putain de mal de crâne, pour bien commencer la journée. J'ai trop de chose à faire aujourd'hui pourtant j'ai vraiment pas envie de faire d'effort du tout, j'ai la flemme de tout, pas d'effort vestimentaire pour aujourd'hui comme d'habitude à vrai dire, un jogging et un tshirt ça fera largement l'affaire, ça changera pas des autres jours mais ça fera l'affaire c'est sur.

« Macabre est mon macadam. »

Macabre est mon macadam.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant