Macabre est mon macadam.

28 - Je l'aime à mourir.

LE LENDEMAIN.

Je me réveille en douceur dans les bras de mon homme, que je peux enfin qualifier comme étant mon mari, qui vient de se réveiller aussi. On se regarde pleins d'étoiles dans les yeux. Maintenant c'est plus lui et moi, c'est nous directement. Ouais c'est nous contre eux tous, nous contre tout le monde, contre le monde entier.

« So : Bien dormi?
Moi : Comme un bébé, et toi?
So : Ouais ouais.
M : P*tain So, c'est ouf, j'réalise pas !
So : Quoi ?
M : On est marié ça y est..
So : J'réalise pas non plus je crois. »

J'avais le sentiment d'être enfin heureuse, mais ce sentiment là, j'ai tellement pas l'habitude de le ressentir que je le ressent bizarrement..

C'est une sensation bizarre en fait, mais que j'aime bien.

« - So' ?
- Ouais ?
- J'ai envie d'toi.
- C'est toi qui vient de dire ça là ??
- *rires* Ouais.
- *sourire* Pas besoin d'me l'répéter une deuxième fois j't'assure. »

Bah maintenant qu'on est marié j'vois pas pourquoi on devrait se retenir..

Quelques semaines sont passées, et ma fatigue s'accentue avec des maux de tête, des vertiges et mal de ventre. J'vois bien que j'inquiète du monde, mais ça va passer. Ça doit être l'enchaînement des évènements qui m'ont menés à me sentir comme ça.. Ce qui m'énerve, c'est qu'avec Sofiane on s'engueule parce que j'prends pas de médicaments et que j'suis pas allée voir de médecin non plus. C'est juste des douleurs passagères, lui crois que le médecin va dire des trucs de ouf, nan il va juste me dire de me reposer c'est tout.

« Moi : Mais Sofiane je vais bien p*tain !!!
So : Tu t'fou d'moi ? Arrête tes c*nneries, demain on va voir le médecin j'rigole pas !
M : T'iras tout seul j'te prévient.
So : Ouais c'est ça.
M : Aïe .. »

J'venait d'avoir une putain de douleur au ventre et quand elle venait à peine de partir j'suis partie en courant au toilette pour vomir. Sofiane était venu me tenir les cheveux, j'étais toute tremblante je sais pas pourquoi, j'suis allée me rincer la bouche mais en sortant de la salle de bain j'ai eu des vertiges et j'sais pas ça m'a soulé donc j'me suis mise à pleurer.

« So : *en me prenant dans ses bras* Mais qu'est ce que t'as ?
Moi : Je.. Sais pas..
So : Pleure pas, calme toi..
M : *je pleurais encore plus*
So : Hbiba calme toi, arrête de pleurer.
M : ...
So : C'est bon ?
M : Hm..
So : Va mettre tes chaussures on y va. »

J'lai écouté sans rien dire cette fois.. Dans la voiture c'était calme. Il était nerveux, parce qu'il tenait le volant très fermement.. *souffle* J'aime pas le voir comme ça.

Arrivé à l'hôpital on passe à l'accueil qui nous a redirigée vers la salle d'attente.. Y'avait pas un monde énorme mais voilà y'avait quand même beaucoup de gens je trouve. On a trouvé deux places et on est partis s'asseoir.. J'avais sa main dans la mienne et de l'autre main je la caressait. Il a sourit et m'a fait un bisou sur la joue. Un médecin est venu nous chercher, on l'a suivit et une fois dans son cabinet je lui ai expliqué ce que j'avais.. Il m'a donné un test de grossesse, je l'ai fait donc j'attendais avec Sofiane.

« Moi : Sofiane ?
So : Alors ? C'est bon ? T'es enceinte alors ?
M : Regarde sur la boite ce que ça veux dire quand c'est rose rouge bizarre
So : C'est écrit que si c'est cette couleur c'est que t'es enceinte.

*gros blanc*

So : Ness ?
M : On va être parents hobi.. »

Je vais être maman. Moi, je vais être maman, j'attends un enfant. Encore une fois un événement improbable.. J'vous laisse deviner que Sofiane était au plafond tellement il était content, rien qu'il m'faisait des bisous. Le médecin nous a félicité et m'a donné rendez-vous pour faire une échographie et une prise de sang..

[Passage de quelques mois] - 5e mois de grossesse.

J'ai déjà un ventre tout rond et bien marqué, je galère un peu à m'habiller alors la plus part du temps je mets des longues robes avec une veste comme il fait chaud en ce moment.

Aujourd'hui je rejoins Céphora au café. On se met à notre place favorite, en terrasse et on parle de tout et de rien.. C'est devenue une vraie amie pour moi, sérieusement, c'est comme une soeur on est très complice toutes les deux..

*téléphone*

« Moi : Allô ?
So : Omria t'es où ?
M : Hobi, au café pourquoi ?
So : Parce que j'suis rentré et t'es pas là..
M : Tu veux que je vienne maintenant ?
So : Nan c'est pas grave t'inquiète, rentre pas trop tard hein, n'brik
M : Ouais t'inquiète pas, nbrik.

***

Céf : TROP MI-GNOOOON HANLALA !
M : *rires* On est marié j'te rappel ! Et si tu crois que Soso il était comme ça au début tu tfourre le doigt dans l'oeil
C : *rires* Ouais j'me doute ! »

On continuait de rigoler et tout, comme d'hab je voyais pas l'heure passer, et Sofiane m'a encore appelé..

« Moi : Ouiiii ?
So : Tu comptes dormir là bas ?
M : Nan j'arrive là promis
So : Nan mais t'arrive, t'arrive, téma l'heure j'dehek pas là
M : J'me dépêche promis !
So : Tu veux que j'vienne vous prendre ?
M : Nan depuis taleur j'suis assise j'veux marcher un peu..
So : Tu fais attention alors
M : Oui promis omri

***

M : Bon ma chérie t'as entendue hein, faut que j'y aille..
C : T'inquiète, allez vas-y parce que Jilel se fatigue.
M : Jilel ?
C : Ouais, mon neveu, ton fils !
M : *morte de rire* Mais c'est une fille déjà !
C : *rires* Chut ! »

Il était dix-neuf heures, c'était l'été alors le soleil était encore au rendez-vous, mais les rues étaient toutes étrangement vides..

J'appréhendait sérieusement.

« Tout mes voeux de malheur, kiffe bien. »

POINT DE VU EXTERIEUR.

Ta vie c'est un livre, Sheitan c'est l'éditeur. Fille pauvre à la naissance, père absent durant ton enfance, sentiments rangés dans la violence, poursuivie par la malchance, tu gardes toujours ton arrogance. Après la pluie vient le beau temps ? Après les rires viennent les larmes, après le bonheur vient le malheur. On dira pas que t'es tête en l'air, on sait qu'ta une mère au ciel. Si ton rêve c'est de partir, nous on te laissera sur Terre pourrir. Je sais que j'dérange, j'rêve de ton sang entre mes phalanges. Madame va donner la vie, madame a un fils de coeur et un mari.. Madame à la vie de famille dont rêve son ex copine.

J'suis de retour, mais pour lui jouer le pire des mauvais tours.

« Macabre est mon macadam. »