Dans la peau d'Issam.
1er septembre 20**, maison d'arrêt.
Aujourd'hui j'entame mon quinzième mois de prisonnier, ça fait quinze mois que j'suis posé entre quatre murs, quinze mois que j'bouffe de la m*rde, que jme tue à la muscu et que jme tappe la s*lope d'infirmière, quinze mois que j'suis loin d'ma soeur et d'ma mère. Tout les jours j'compte le temps qu'il m'reste avant ma sortie et tout les jours c'est la même déception sur mon visage quand j'me lève entre les murs de ma cellule pénitencière.
J'entends les gens parler. Parler de ma soeur et Smaël. J'les entends dire avec leurs bouches ce qu'ils n'ont pas vu avec leurs yeux. J'sais que c'que j'entends c'est faux. Ness elle est pas teubé, elle sait c'qu'elle fait. J'la connais par coeur ma ptite soeur, elle a pas confiance envers les hommes et ça depuis qu'elle sait que "notre père" nous a abandonnés. J'la connais en long, en large, en travers.
Ça fait bien longtemps que j'répète "fuck l'amour." J'irais pas de là à dire que vous êtes toutes les mêmes, j'sais que c'est faux. J'vous avoue que j'ai plus trop confiance en vous. Comme pas mal de mes frères j'me suit fait avoir par le mystère féminin. Sihem A*****. Très belle femme. Aujourd'hui encore ça reste une frappe. J'étais fou d'elle, j'voyais que par pourtant plus d'une fois on m'a dit "kho ta meuf elle fait des bails bizarres", jamais jles écoutais, jm'énervais à chaque fois et à force plus personne m'le disait. Un jour j'lai vu de moi même. Ça faisait trois ans qu'on était ensemble, trois putain d'années. J'suis passé de fou d'elle à fou d'haine. J'voyais rouge ouais. Depuis les femmes j'les utilise et j'les jette.
La prison rend fou, c'est pas les vacances là bas. Quand t'es enfermé entre quatre murs, wAllah tu fais que réfléchir et quand tu sors t'as que deux options pas trois cent, soit tu prends le risque de faire le récidiviste donc tu continues d'faire le con et tu reprends ce que t'as laissé mais en plus discret ou alors peut-être que t'as compris et qu'à ta sortie t'arrêtera tes conneries, tu passeras à autre chose, tu sortiras du buisness.
J'viens d'faire quinze mois et il m'en reste encore quinze autres et Dieu seul sait comme c'est auch moralement de rester ici alors j'vais sûrement pas m'amuser à faire le récidiviste c'est sur.
RETOUR DANS LA PEAU DE NESS.
J'préfère pas vous parler de la mort de ma mère, c'est assez sensible.
Les jours et les semaines passaient et ne cessaient de passer. J'avais eu mon permis et je m'étais achetée une jolie Audi, j'vous laisse comprendre d'où venait la thunes, pas la peine de faire un dessin. Donc non j'avais pas arrêté les affaires au contraire, j'étais encore plus dedans qu'avant si jamais vous vous posiez la question. Et plus je m'impliquais dans le réseau plus avec Smaël c'était : fuit moi je te suit, si tu m'suit pas c'est tant pis, en sachant qu'en ce moment c'était plutôt "tant pis" qu'autre chose en vérité.. J'doit avouer que ça me touchait dans mon orgueil. J'étais trop fière pour faire le premier pas, beaucoup trop fière et lui aussi. J'devenais agressive et insupportable.. J'étais insupportable parce que moi même j'avais pas supporté d'me faire mettre de coté.. Et encore moins par Smaël.
Alors comment briser la glace ? J'y pense et la nuit tombe. Au final il finit par faire nuit noire et moi j'suis posée dans mon lit, je regarde mon plafond et je réfléchit.. La problématique de ce soir c'est "Qu'est ce que je vais bien pouvoir faire de ma vie ?"
Est-ce que je continue la bibi ?
J'ai pas vraiment d'autres choix, j'ai pas eu mon bac, quel métier tu veux faire comme ça ? En fait c'est même pas que je l'ai pas eu, je l'ai même pas passé, j'ai fuit, comme une lâche. C'est la réalité, j'ai pas d'autre issue que la rue, j'suis bloquée dans son vice. J'ai pas trop de regrets, j'brasse des sous et j'ferme ma gueule c'est tout. J'ai fais un constat et ma destinée c'est la rue, c'est mal et c'est illégal mais j'men tape : c'est surtout rentable. Et puis quitte à risquer nos vies autant le faire en menant une vie de roi, on est tous des descendants d'immigrés mais on crevera comme Montana.. C'est de là qu'au lieu de la caserne j'ai lancé l'idée de la villa.
Pourquoi s'prendre la tête à rester dans une caserne à peine désinfecté alors qu'on peut se permettre de faire les bourgeois raffiné ?
À la cité mon nom commençait à grandir, plusieurs personnes venaient me proposait des plans plus foireux les uns que les autres. Beaucoup croient que braquer une banque, une bijouterie c'est comme voler des bonbons chez l'épicier du quartier.. Ça se travaille un braquage, tout est calculé, à la seconde près.
C'est un coup monté où la prise de risque est élevée.
* Tellement facile d'ôter une vie, ne trompe pas d'ennemie. Toujours une longueur d'avance,
Mariée à la blanche je n'attirais que la mal chance. Diamant de sang sur mon alliance, six pied sous terre seront mes vacances. *
« Macabre est mon macadam. »
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Macabre est mon macadam.
General FictionJ'ai troqué mon âme contre des lovés, mes larmes contre des armes. Ma vie c'est le résultat d'un tas de choix que j'ai eu le malheur de prendre, et crois moi que les mauvais je les ai payés très cher. Comment coffrer autant de haine dans un si petit...