29 - Longueur d'avance.

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Je marchait rapidement, en me retournant toutes les deux minutes parce que j'avais remarqué un 4x4 noir.

Non, non, non, on arrête la paranoïa. *souffle* TOUT VA BIEN.

*rire nerveux* Non y'a rien qui va, je suis suivie, je suis seule, loin de chez moi, je commence à avoir mal au dos, et pour bien finir, Sofiane réponds pas au téléphone.

*souffle* Du calme.. Le médecin a dit qu'il fallait que je me calme, qu'il fallait pas que je stress, et que je fasse pas trop d'effort parce que c'était pas bon pour le bébé.. Il aurait du me dire le contraire et j'aurait vraiment fait attention, parce que moi et les règles on s'aime pas trop. J'fais jamais ce qu'on me dit de faire, j'fais toujours le contraire..

Le 4x4 dont s'était arrêté en n'importe comment devant moi. Tétanisée je m'arrête de marcher et me fige sur place.. Instinctivement je tiens mon ventre.

Voilà mes seuls souvenirs de cette journée.

Un peu plus tard me suis réveillée sur un fauteuil qui était dans une pièce vide.. J'ai mal au crâne et j'ai peur. Tout d'un coup la porte s'est ouverte laissant entrer deux personnes : Elyna et Brahim. Brahim c'est un mec à qui j'ai fait sauté le réseau quand je dirigeait ma zone, j'vois qu'il l'a toujours en travers de la gorge.. Je respire lentement toujours en caressant mon ventre. J'opte pour jouer la carte de l'arrogance, il faut certainement pas qu'ils sachent que j'ai peur d'eux.

« Brahim : Comme on se retrouve.
Moi : À mon plus grand malheur.
B : T'es pas vraiment en position de faire la belle ma grande..
Elyna : C'est.. Quoi.. CE VENTRE ?!

- elle me regardait choquée mais lui s'énervait -

M : T'as jamais vue de femme enceinte ?
E : (à B) ON VA PAS S'EN PRENDRE A UNE FEMME EN CLOQUE P*TAIN !
B : (à E) C'était pas prévu ça !
E : (à B) Appel le !
E et B : *en partant* Putain. »

Je vois que Brahim est toujours aussi bien organisé.. Ce gars il est pas du tout fait pour être dans un réseau, quelque en soit le poste. Il prends pas assez de précaution, il sous estime trop ses adversaires et il a pas de plan B. Ces trois choses là elles sont trop importantes dans ce milieu, c'est la base, si t'as pas ça tu vas à ta perte. Et lui il va pas à sa perte, il y court carrément.

Je marchais dans la pièce parce qu'à force de rester assise j'avais mal au dos. Bon Dieu, abrège ma souffrance. Je m'étais re-assise sur le fauteuil et me suis endormie.

À mon réveil deux hommes étaient là, bien devant moi. Le mec aux yeux clairs que j'vois partout, et un autre plus âgé qui ressemblait.. À Issam. Mêmes yeux verts, même bouche.. Je les regarde à tour de rôle. C'est mon père le vieux, c'est le mec sur les photo avec ma mère..

*souffle* Putain.

« Homme : Peureuse comme sa mère celle là, destress va.
Moi : *fronce les sourcils*
H : Ah, point sensible.
Yeux clairs : Driss arrête.
H : *souffle* Rayan tu la ferme.
M : Tu fou quoi avec lui ?
H : Ah ça y est tu m'reconnais.
M : Ouais on va se passer des présentations ça ira.
R : C'est aussi mon père.
M : Q.. Quoi ?
H : RAYAN SORT SORT SORT !

- il a soufflé et est sortis -

M : Pourquoi ?
H : Tais-toi, écoute moi.
M : *souffle*
H : Fais gaffe à c'que tu fais parce que moi j'men fou qu'tu sois enceinte. Quand ta mère était enceinte de ton frère j'étais là, contrairement à ce qu'elle a pu raconter, j'suis pas un c*nnard j'assume c'que j'fais. Un jour elle a su tout mes trafics et elle m'a fouttu dehors. J'suis partis, j'étais mal mais j'suis parti. Quelques années après j'suis revenu et le lendemain la police est arrivée. À ma sortie de taule elle avait déménagé, changé de numéro, impossible de la retrouver. Entre temps j'me suis remarié, et j'ai eu Rayan. J'ai continué mon affaire, les années sont passées et j'ai remarqué qu'on était entrain de me voler mes terrains, mes alliés, on me coulait en gros. Et qui à la tête de tout ça ? *rires* Ma propre fille que j'cherche depuis des années..
M : Me dit pas que t'as mis Smaël et Sofiane sur mon chemin exprès ?
H : Sofiane j'y suis pour rien, mais Smaël si. J'te pensait pas capable de tuer d'ailleurs. »

Imaginez vous sur un toit d'immeuble d'une centaine d'étages, et que vous venez de tomber au sol. Imaginez un peu la sensation.. C'est exactement ce que je ressent là. Mais comment j'ai pu être aussi c*nne ?

« Alors c’est ça la vie ? Tu fais de ton mieux pour exister, un fils de chien vient t’abattre, et en un mois c’est comme si t’avais jamais vécu ? » - DANS LA PEAU D'UN THUG.

« Macabre est mon macadam. »

Macabre est mon macadam.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant