17 - Et j'ai une bombe à la place du coeur.

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RETOUR DANS LA PEAU DE NESS.

Sérieusement je pense qu'il était fou. Ou genre un peu déréglé mentalement. J'sais pas c'est commun à l'être humain d'être aussi.. Fou ?

J'étais entrain de vider son armoire, je balançais tout dans le sac poubelle mais j'ai vu que j'avais fait tomber une photo. Je la ramasse et je vois que c'est moi dessus. Il avait une pile de photos de moi, prise à des endroits des jours et des heures tous différents à chaque fois..

Qu'est ce qu'il fouttais avec ça ? J'en sais trop rien.

Vous êtes choquée ? C'est pas finit.

Y'avait aussi une sorte de cahier où il avait écrit le jour l'heure et l'endroit où j'étais.. A la fin du cahier, y'avait un calendrier. Et sur ce calendrier, à la date de son anniversaire, il avait prévu d'me descendre. On peut dire que son cadeau d'anniversaire c'est ma mort. J'aurais jamais, mais vraiment jamais pensé un truc pareil venant de lui. J'me pensais folle mais il m'a mis une branlée là. C'était lui le fou, le malade mental en vrai pas moi.

J'sais pas tout ça c'était trop pour moi, j'ai préféré aller dans ma chambre.

Je fumais la fenêtre ouverte et mon frère est rentré. Il est revenu plus tôt que prévu, j'pensais qu'il allait rentrer tard.. Il s'est allongé à coté d'moi et m'a pris ma clope pour la finir. J'avais fermé les yeux parce que je savais que j'allais pleurer, et je lui est dit tout ce qu'il savait pas, ce qu'il avait manqué.

Franchement, quand c'est quelqu'un de ton sang qui te réconforte comme ça, y'a pas mieux. Tu peux qu'être bien. Il m'a demandé de lui expliquer pour Kader. C'est ma fierté, c'est mon bébé, je le lâche plus. C'est le Kader de sa Ness ça marche comme ça, c'est le deuxième frère que j'ai jamais eu, c'est le fils que j'aurais sûrement jamais.

« Issam - Et avec les deux autres il s'passe quoi ?
Moi * Quels autres ?
-  Samir et Sofiane.
*  Bah.. Rien, j'sais pas
- Mytho
* De quoi tu parle mdr ?
- C'est bizarre..
* De quoi ?
- C'est bizarre c'tout.
* Hmm.. »

Après ça il est partis alors j'ai fumé une autre clope. C'est grave comme c'est machinal, dès que j'fais rien j'fume, dès que j'suis zehef j'fume, quand j'suis triste j'fume aussi, même quand j'suis contente j'fume, j'fume tout l'temps quoi. J'fume comme un camionneur, un routier, un chef de chantier même si vous voulez. J'ai vraiment tout le temps une clope à la bouche, au pire des cas elle est dans ma main tu vois.

TOC TOC TOC. (on frappe à ma porte)

J'crie "ouaaais" et c'est Sofiane qui a ouvert. Il est pas rentré il est resté devant la porte. Il est space lui des fois.

« Sof - *il se grattait l'arrière du crâne* Euh.. Ça va ?..
Moi * Bah.. Ouais tranquille, et toi ?
- Ouais.. Euh, ouais si.
* T'es sur So ?
- Hein ? Ouais ouais t'inquiète !
* ..
- Bon bah..
* Tu voulais héja ?
- Ah nan euh.. J'voulais juste savoir si t'allais bien avant d'partir..
* *rires* C'est tout ?
- *sourire* Bah.. Ouais..
* *sourire* Bah t'inquiète ça va.
- ...
* T'es sous fumette ?
- ... »

Il a même pas pu commencer sa phrase, vu qu'il est tombé cash, mais vraiment cash. Sur le coup j'ai pas compris. Son attention elle était juste trop mignonne faut le reconnaître, ça m'a grave fait plaisir dans l'fond. J'ai appelé les ambulances, j'ai aussi prévenu l'équipe aussi et voilà. J'ai pas eu à attendre longtemps ils sont arrivés assez vite ça va, moi jsuis monté avec eux et les autres ont suivit en voiture.

Les médecins faisaient leurs diagnostics depuis déjà plus d'une heure. J'étais grave en stress, j'faisait les cent pas, maintenant pour moi So c'est un frère de plus, c'est la famille. Et voir ma famille à l'hôpital ça j'aime pas. J'aime pas les hôpitaux, j'aime pas. Ça sent la mort à plein nez, et ça me rappel des souvenirs que je voudrais oublier..

« ... : Bon alors voilà, le patient est dans un état stable mais inconscient pour le moment, demain tout ira pour le mieux normalement. Il vient de s'endormir et je n'peux pas vous en dire plus pour le moment. Deux personnes peuvent le voir et une seule pourra rester en sa compagnie. »

« Moi : Qui va le voir ?
Lyes : Moi..
M : Vas-y..
C'est tout ?
Samir : Et toi ?
M : Moi j'reste.
S : Ah bah je vais le voir alors.
M : Azi. »

Jusqu'au jour d'aujourd'hui je sais pas ce qu'il a ou ce qu'il a eu Sofiane, il a jamais voulu me dire. Je sais que le médecin à dit qu'il fallait faire attention à tout ce qui pouvait "divertir intensément" son cerveau. Clairement il voulait parler d'alcool, tabac et les joints qu'il s'fait, si je traduit bien le langage médical c'est bien ça. Le lendemain j'ai passé la journée avec lui à l'hôpital, j'allais pas le laisser tout seul comme un chien.

J'ai finalement finit par comprendre de quoi Issam me parlait la dernière fois quand il me demandait ce qui se passait en So et Samir. J'ai compris ça quand j'étais à la salle de sport de la villa je regardais Kader faire de la boxe et que les deux là, chacun leur tour venaient me dire "Eh Ness ! Téma j'sais faire ça !" on aurait dit deux enfants qui découvraient leurs capacités. Pour moi les loves c'est fini de chez fini, c'est TER-MI-NÉ, pas la peine de vouloir m'impressionner. Surtout Samir monsieur j'me casse quand je sais qu'on a besoin de moi c'est mort. Comme on dit le soleil se lève le matin pas la nuit ou encore après l'heure c'est plus l'heure. C'est dur, c'est cru mais c'est la vie. Et puis ça lui passera bien un jour, des meufs sur terre c'est pas ce qu'il manque franchement. Maintenant j'me concentre que sur mon biff que sur mes affaires, les loves n'sont que de simples artifices et moi j'ai d'autres choses à faire.

« Macabre est mon macadam. »

Macabre est mon macadam.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant