Chapitre 4

418 35 36
                                    


POV JUNGKOOK

Quand je venais de rentrer dans le gang, à l'âge de dix-sept ans, j'avais assisté à mon premier règlement de compte. J'étais là, adossé, les mains croisés dans le dos, à un mur sale et crasseux. À mes côtés se trouvait Doyun. Il semblait calme et serein tandis que j'avais du mal à respirer tant la vue du sang m'effrayait. Mr. Kim, le bras droit de l'ancien boss du Bangtan, commença à arracher les dents du traître assis sur sa chaise en bois.

Plus j'entendais ses hurlements de douleurs, plus j'avais l'impression que je les lui arrachais moi-même. J'avais tellement peur et j'étais tellement désolé que je n'avais pas remarqué que tous les yeux étaient tournés vers moi. Des larmes coulaient sur mes joues sans que je m'en sois rendu compte. Mr. Kim s'approcha de moi et, tout en souriant d'amusement, il me tendit un pistolet.

Je voulus refuser, il me dit alors ses quelques mots qui changèrent mon comportement du tout au tout : "Dans la vie, comme dans le sexe, Jungkook, il y a les actifs et les passifs. Les actifs baisent, les passifs se font baiser. Tu ne veux pas être un passif, Jungkook ?". Ce n'était pas une menace à proprement parlé, simplement une leçon de vie. Sois je suis le meneur, sois je passe toute ma vie à être traîné dans la boue.

Mes larmes s'arrêtèrent, je pris l'arme et avançait vers la chaise. À deux mains, je tenais le pistolet fermement, sans aucun tremblement, pointé sur son front. Assis sur la chaise, le traître me regardait avec terreur. Il avait compris que me supplier ne servirait à rien. Je le regardai dans les yeux et appuyai sur la détente sans sourciller.

Après ça, je me retrouvais à vomir abondamment dans les toilettes, je me précipitai ensuite devant la lavabo pour rincer mes mains. Du sang, toujours et toujours. Ce liquide rouge qui témoignait du crime que je venais de commettre. Il ne voulait pas partir, j'avais beau rincer encore et encore, mes mains ne se lavaient pas. Je me mis à pleurer de désespoir, je paniquais complètement. J'entendais les hurlements de l'homme que je venais de tuer dans le creu de mes oreilles. J'avais l'impression de sombrer dans les profondeurs de l'enfer.

À partir de cet instant, je sus que mon destin était scellé.

~~~Actuellement ~~~

Il meurt quelques minutes après.

Je me précipite vers les toilettes afin de vomir, mais rien à part de la salive et des larmes ne sort. J'enfonce mes doigts dans ma gorge afin de me forcer à exprimer du dégoût face à mon acte des plus atroce, mais rien n'y fait. Finalement, je sors des toilettes afin de laver mes mains ensanglantées. À ma grande surprise, le sang part aussi vite que l'eau qui s'écoule sur mes mains. Rien. À présent, il ne reste plus rien de mon meurtre.

Je relève la tête vers mon reflet. Je deviens un monstre. Tuer ne me laisse à présent qu'une vague nausée que je ne peux expulser, j'arrive à me débarrasser facilement du sang et ne fais plus de crise d'angoisse après avoir commis l'impardonnable. Je ne le regrette pas. Doyun méritait d'être tuer tout comme il l'avait fais sans scrupules à mes enfants. Néanmoins, j'ai la vague impression d'avoir fait une erreur.

~~~

Je suis assis dans mon bureau. C'est une grande pièce entièrement blanche avec une baie vitrée dos à ma chaise roulante en cuir noir, depuis laquelle on voit la piscine rectangulaire du jardin. Il y a une simple table blanche qui supporte la masse innombrable de documents confidentiels. En face se trouve deux fauteuils de la même matière que la chaise. Sur le mur droit est accroché un tableau de moi qui me fait sourire à chaque fois que je le vois.

Bref, je tris la paperasse depuis plusieurs heures déjà quand on frappe à la porte.

Moo : Entrez !

𝖯𝖱𝖮𝖬𝖨𝖲𝖤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant