Pour les 4 ans j'avais lancé sur Voldemot un concours où 5 personnes devait tour à tour écrire la suite du texte précédant de l'autre participant, le premier démarrant avec une phrase de son choix parmi plusieurs proposé. Je n'ai eu qu'un groupe participant que je remercie énormément et du coup je poste leur texte ici pour plus de visibilité. Mercie encore à Lysadieux , Atonila , mondeencouleur , Solivelle et PartiWeed pour ce long texte dont voici la partie 1 !
« Il ne devait pas le tuer, pas encore. Ça ne pouvait pas s'arrêter ici. Il fallait attendre. Attendre n'importe quoi. Un moment de plus. Arracher chaque seconde supplémentaire. Entre deux souffles, la réalité de cette affirmation transparaissait. Un affrontement ne peut se solder que par une fin, si fort soit-on, si déterminé soit-on à le prolonger. Il est certes des histoires qui valent la peine la peine d'être vécues tout en sachant qu'elles ne seront pas éternelles. Ce n'est pas une raison pour oublier de savourer chaque minute passée à respirer. Chaque instant où la tête hors de l'eau, un être vivant peut aspirer à des moments de grâce, tel un bateau à la dérive s'approchant d'une chute d'eau qu'on ne distingue jamais avant la chute. A chaque instant, pour moi qui savait la défaite certaine depuis si longtemps, qui la voyait venir de si loin comme à chaque instant de ma folle vie, j'espérais. J'espérais que le combat dure encore. Je savais que je ne pourrais plus jamais aimer ce combat insensé après ce soir. Et pour croire encore qu'il ne se finirait pas ici et maintenant, je me rappelais intérieurement d'une époque ou je pouvais encore y croire...
* * *
Alex aimait dominer ses combats. Il dominait celui-ci, et tout son être le clamait. Il se balançait d'un pied à l'autre, d'une patte à l'autre, en secouant la tête et ses gigantesques bras en rythme. Un sourire carnassier se dessinait sur sa gueule d'humanoïde canidé de deux mètres aux oreilles dressées. Pour tous les spectateurs, c'était un rictus, une provocation. Moi seule savait que c'était le sourire satisfait d'un loup qui se sent bien, parfaitement à sa place. Son pelage brun sur lequel roulaient des larmes de sueur se soulevait avec régularité au niveau du torse. On ne pouvait pas en dire autant de son adversaire, dont le souffle et le corps clamaient une bien triste condition physique trop longtemps bridée, cachée par un faux corps humain. Alex était resplendissant et l'autre comptait ses dents : un bonheur.
Je regardais en souriant mon partenaire déchaîné dominer son combat, appuyée contre la rambarde qui séparait le ring de sable central du reste du bar. Il ne lui fallait vraiment pas grand-chose pour être heureux. Un verre dans la main, mais loin d'être tranquille, je balayais des yeux l'ensemble de la salle moite. Quiconque serait entré sans y être préparé se serait sans doute enfui en courant, bien que l'établissement soit moderne et accueillant. Des espaces aux sièges gigantesques côtoyaient des salles miniatures, et sur ces sièges, des géants à la peau verdâtre discutaient gravement, des gnomes et autres gobs s'agitaient inutilement. Des mages, des élémentaires ou des vampires devisaient avec des airs de poètes maudits en sirotant leur chope ou fumant leur clope. Enfin, des lycans patientaient pour entrer sur le ring afin d'étancher leurs instincts bestiaux les uns après les autres.
Ces bars agréés sont les seuls endroits publics ou les individus « para-humains » ont l'autorisation légale d'afficher leur véritable apparence, et de quitter les sortilèges de camouflages que les mages de l'État vendent une fortune. A l'extérieur, l'apparence humaine est de mise. Ainsi, le beau blond que vous avez croisé dans la rue l'autre soir pourrait très bien ici ressembler à un gobelin de 1 mètre de haut ou un géant quatre fois plus grand. Cet endroit était tout ce que nous abhorrions : une cage dorée, une liberté codifiée et autorisée par des hommes qui ne se soucieront probablement du sort des para-humains que le jour où un vampire aura transformé l'ensemble de leur famille... Tout le monde ne reprend pas pour autant son apparence ici : certains jugent moins problématique de vivre en acceptant totalement leur camouflage et de ne plus le quitter. Il est aussi difficile de distinguer certaines espèces hominidés au premier regard. Par exemple, je n'ai jamais su reconnaître un sorcier d'un revenant tant le teint cadavérique, le physique pathétique, l'odeur et le manque de sommeil sont communs aux deux races...
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C'est ici qu'on parle encore de moi
RandomVoilà mon Randbook numéro 3 ! Comme toujours vous y trouverez des tags et des tas d'autres catégories selon mon inspiration.