partie 2

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Le matin, nous étions partis du campement dès que nous avions pris de quoi manger. Le petit-déjeuner avait été sommaire, de l'avoine dans de l'eau, mais cela suffirait pour ce qui nous attendait. La base des trafiquants était immense. Comme Asna me l'avait expliqué, les gardiens faisaient des rondes régulières, ce qui laissait peu de moments où agir. Nous nous étions ainsi répartis l'action : pendant que je faisais le guet, elle partait à la recherche de la petite lors d'une première absence de gardes. Elle revenait à la suivante avec la petite, j'intervenais pour casser le collier, et elles sortaient toutes les deux. Cela nous paraissait simple et efficace. Asna n'eut aucun mal à rentrer, habituée à ce genre d'opérations. J'attendis, Alex non loin de moi. Une heure passa. Puis une deuxième. Asna ne revenait pas. Je commençai à m'inquiéter. Un tour de garde où elle aurait pu sortir était déjà passé et le deuxième n'allait pas tarder, mais Alex ne me disait toujours pas qu'elle était là. Soudain, j'entendis un cri. Sans attendre, je me levai brusquement et me précipitai vers l'origine du cri. Les gardes, tout aussi affolés que moi, suivaient le même chemin. Là, Asna était à terre, le genou d'un garde sur son dos. La petite, le visage en sang, était également au sol, évanouie d'après ce que je voyais.

— Saleté, cracha un des gardes. T'as cru que tu pouvais nous avoir comme ça ?

Le garde à côté de moi remarqua alors ma présence et alerta ses collègues. Je ne sus que faire à ce moment-là. Devais-je laisser Asna et sauver ma peau ? Ou la sauver mais risquer notre peau à tous les deux ? Ni une ni deux, ma décision fut prise et Alex qui venait de me rejoindre s'était mit à attaquer. En quelques minutes, ils étaient tous par terre et je pus aider Asna à se lever. Une fois de nouveau à son campement, nous avons immédiatement pliés bagages, sans savoir que nous n'étions pas au bout de nos peines et que la fuite ne serait pas une solution suffisante.

Nous avions tant bien que mal réussi à embarquer la petite fille avec nous, mais nous n'avions pas le temps de la soigner, il fallait fuir de toute urgence. Axel la portait, tandis qu'Asna nous montrait le chemin, quelques pas devant nous. Elle semblait savoir où aller, et comme nous étions en train de courir, je ne voulus pas gaspiller du souffle pour lui demander où elle nous emmenait. On finit par s'arrêter. Le soleil était haut dans le ciel. Elle nous fit signe d'être silencieux, et nous montra un buisson dont elle s'approcha. Elle déblaya la terre qui se trouvait dessous, découvrant une trappe qu'elle ouvrit. Elle nous fit signe d'entrer. Je m'exécutais et Axel me suivit avec la petite, non sans réserves. Asna passa derrière nous et referma la porte, après avoir tant bien que mal remis la terre sur la porte. Nous étions descendus dans une pièce ronde comprenant un lit et de quoi stocker et faire chauffer de la nourriture.

— Pose la petite sur le lit. dit Asna à Axel en traversant la pièce en direction d'un couloir caché.

Mon lycan me jeta un regard et je lui fit signe de poser la petite. Il fallait la soigner, et arrêter de la trimballer partout. Il la déposa alors avec le peu de délicatesse dont il était capable à ce moment-là. Asna revint avec de quoi soigner l'enfant, soit des herbes et de l'eau. Elle vérifia qu'elle respirait encore puis entreprit de déshabiller et de nettoyer la petite avec de l'eau. Visiblement la petite n'avait pas plus de six ans. Asna inspecta les blessures avec une inquiétude grandissante qui se dessinait sur son visage.

— Ouh la, c'est pire que ce que je pensais. murmura-t-elle

— Comment ça ?

— Elle a vécu des horreurs encore pire que ce que je pensais.

Elle inspectait les blessures, et l'enfant ne branchait pas. Si elle avait été consciente, je pense qu'elle aurait hurlé de douleur.

— Dis moi, elle est humaine ? demandais-je soudainement.

C'est ici qu'on parle encore de moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant