ASALContrairement à hier, mon réveil est accompagné de sueurs, de tremblements et d'un mal de gorge terrible. Aurais-je crié dans mon sommeil ? Pourtant il ne me semble pas que le contexte amenait à hurler. Je soupire.
J'ai bien l'impression que tout se complique depuis quelque temps. Je n'arrive plus à faire la part des choses, déceler le vrai du faux, à reprendre mes esprits ou organiser un plan pour pouvoir sortir de là et tenter de sauver la planète sur laquelle nous nous rendons ou du moins essayer de trouver une solution pour arrêter Hippias. Je voudrais me concentrer mais mon esprit est sans cesse tiraillé par des souvenirs, des cauchemars, des images choquantes... Il est impossible de se retrouver dans un tel chaos.
Ce sont de véritables vagues destructrices qui noient mon esprit. Elles ne m'épargnent pas, elles s'acharnent. Je n'avais même pas remarqué que le jour n'était pas levé ou du moins je n'y avais pas fait attention. Peut-être parce que les Lunes sont particulièrement lumineuses ce soir. Je lève les yeux au ciel, le jour ne peut pas se lever dans l'espace... Je suis juste épuisée.
Je me lève difficilement, les bras et les jambes engourdis par le sommeil. Je titube jusqu'au hublot et j'observe, comme je le faisais à la maison, les étoiles et toutes ces choses formidables, qui je le sais, ne sont pas apparues dans un hasard.
Il y a beaucoup trop de beautés dans ce vaste monde pour n'être seulement que le fruit d'une réaction hasardeuse.
Le vaisseau franchit une zone de turbulences. Je peux entendre quelques machines s'affoler, mais aucun cri, ni d'ordre, ni pas pressants. Puis soudain, le calme plat, le vaisseau se tait, les lumières se tamisent lentement, sa vitesse ralentit. Il tourne légèrement vers la droite, je n'aperçoit plus les Lunes.
Une crampe à la mâchoire me rappelle à quel point je suis stressée et sur les nerfs. Sans prévenir, les lumières gagnent en intensité, mon flux les suit mais je suis incapable de le laisser s'exprimer pour autant, mon mouchard est actif.
Les moteurs vrombissent de nouveau, quelques machines bipent puis tout s'éteint. Je sursaute. Le vaisseau est redevenu calme. J'allume une petite veilleuse qui n'a que pour but de créer une ambiance reposante et propice au sommeil. Ils m'ont au moins donné ce luxe. Je décide de me recoucher. Je n'ai pas envie de penser, pas maintenant, je souhaite juste que mon esprit se taise et qu'il me foute la paix.
Je voudrais dormir paisiblement, sans cauchemars, sans réveils brutaux... Un nouveau soupir. Je ferme les yeux et tente de me détendre. Mes mains agrippent doucement ma couverture, cela me rassure.
**
«Ÿahst äzçe bęakse »
Ce sont les premières pensées à mon réveil. Une phrase. Trois mots. Je ne peux pas l'enlever de mon esprit. Mais que peut-elle bien vouloir bien signifier ? Et surtout comment est-ce que je la connais ? Je ne me suis jamais intéressée à cette langue et aucune des personnes que j'ai croisées sur Thumos n'a parlé cet ancien dialecte sauf Skepsi quand elle a appelé Hippias, preÿi. Je sursaute quand quelqu'un tourne la poignée de ma porte. Je me redresse immédiatement. Plus aucun bruit, personne n'entre. On frappe. Je me lève et m'empresse de mettre tout mon poids sur cette porte. Mon épaule est appuyée contre cette dernière et mon pied bloque le bas.
- Asal ? demande la personne derrière la porte, sa voix est étouffée. Nous sommes arrivés. Tu es priée de te préparer et de descendre.
- Je ne viendrai pas, dis-je, qu'on me laisse.
Je ne suis pas parvenue à reconnaître la voix trop transformée par l'isolation de ma porte et les bruits des machines. Je n'entends plus aucune parole pendant quelques minutes avant que mon interlocuteur ne reprenne.
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THUNDER FATES
FantasyLa Terre a disparu depuis bien longtemps. De nouvelles civilisations ont vu le jour. Hippias, roi de Thumos, assoiffé de conquête et de pouvoir veut soumettre la galaxie à son régime. Thane, jeune fils du tyran, tente de trouver sa place dans cet...