Le camp d'été ~Reibert~

~Épilogue #1~

Avant de commencer, j'aimerais vous dire que si vous n'aimez pas les happy end toutes mignonnes, je vous déconseilles mes épilogues. J'aime les fins quétaine, donc désolée d'avance. X)
********************

~19 ANS APRÈS LE CAMP: Bertholdt~

-Reiner, je t'avais dit de prendre l'autoroute, soupiré-je. On rallonge notre chemin.

-Fais-moi confiance! Je suis venu souvent ici, je connais le meilleur chemin sur le bout de mes doigts.

Dans une grimace, j'éteins mon téléphone qui nous servait de GPS. À quoi bon me forcer à lui indiquer la route s'il n'en fait qu'à sa tête? Depuis que je connais Reiner, j'ai compris que cet homme est têtu comme une mule lorsqu'il est question de prouver un talent inexistant, tel que s'orienter, monter une tente ou faire cuire un steak sur un barbecue. Bien que ce côté de sa personnalité me fasse fréquemment perdre patience, c'est ainsi que j'aime mon mari.

Notre relation a survécu au retour à la réalité malgré toutes les épreuves que nous avons dû traverser. Pendant un moment, il était difficile de nous voir à cause de ses études et mon petit travail. Les jours où il était libre, Reiner acceptait sans réfléchir diverses invitations dans des beuveries avec les autres universitaires. Le voir fréquemment ivre, dénué de ses moyens m'a dégouté de l'alcool.

Heureusement, le blond s'est calmé quand il a commencé ses stages en psychologie et nous avons pu nous louer un petit appartement. Au début, nous ne possédions presque rien, mais notre relation a pu évoluer pour le mieux. Dormir sur un minuscule matelas au sol et avoir comme passe-temps de faire l'amour, ce fut une année de rêve. Désormais, nous vivons dans une modeste maison avec notre fils âgé de dix ans et nous nous sommes passé la bague au doigt.

Contrairement à ce que certains racontent, la passion ne fane pas après le mariage. J'aime toujours autant mon amoureux après 19 ans, même davantage qu'au début. Les sentiments ne font que se métamorphoser avec le temps et il faut apprendre à apprécier cet amour différent. Oui, il n'y a plus les papillons du début. Cependant, tout reste aussi beau d'une autre façon. Reiner est mon ami, mon confident et mon acolyte dans chaque épreuve.

-Jean, j'ai vraiment peur qu'elle organise une fête, chuchote Marco assis sur la banquette arrière. Tu la connais... Elle va oublier de surveiller son petit frère et il sera entouré d'étrangers. Tu imagines s'il s'étouffe? Qui sera là pour l'aider?

-Marco, calme-toi, réplique son mari en tapotant son dos. Dans le pire des cas, si elle organise une fête, on la forcera à tout nettoyer demain. D'accord? Elle a seize ans, c'est normal.

-Mais je préfère être présent!

Marco mord sa lèvre inférieure en fixant son téléphone, hésitant probablement à appeler ses enfants pour voir s'ils vont bien. Jean et lui sont restés nos meilleurs amis au fil du temps, vivant seulement à quelques maisons de la nôtre. Ils ont choisi de se former une famille tôt puisque celui au visage tacheté en rêvait depuis sa tendre enfance. Je ne suis pas pressé que mon fils atteigne la puberté et qu'il commence à se rebeller comme leur fille. Le duo a de nombreux problèmes avec cette gamine.

Reiner pénètre dans le chemin en gravier qui mène au camp. J'en profite pour admirer la vaste forêt qui nous entoure, de plus en plus nostalgique alors que nous approchions de l'endroit où j'ai passé le plus beau des étés. Mon mari doit ressentir la même chose, car il pose une main sur ma cuisse pour la presser tendrement. À quoi ressemble ce Paradis après tant d'années? Tout le monde se tait dans la voiture.

Lorsque le blond stationne le véhicule, d'autres sont déjà arrivés, discutant en cercle près des premiers chalets qui étaient autrefois réservés aux plus jeunes campeurs. Le stress de revoir d'anciens amis m'envahit, mais je tente de contrôler ma peur. Et si je n'avais rien à leur dire? S'ils avaient changé de la mauvaise façon? J'ouvre la portière pour sortir, rapidement imité par les autres.