Il est différent.

Entêtement

        La blonde, allongée sur son lit, les yeux fermés, repensait à ce qu'elle venait de faire quelques instants plutôt. Ses oreilles brûlaient, elle avait tellement honte. Pour qui se prenait-elle pour frapper les gens comme ça ? Elle enfonça un peu plus sa tête dans l'oreiller, regrettant un peu ce qu'elle avait fait. La nuit était bel et bien présente, le ciel était dégagé, tout semblait parfait.

-Témari ? Demanda sa meilleure amie en entrant pour ensuite essayer de la réveiller.

Elle n'ouvrit pas les yeux, n'ayant envie de parler à personne. La brune se disait qu'elle dormait, d'où elle arrêta de la secouer et revint sur ses pas. En entendant la porte se fermer doucement, elle soupira et ouvrit les paupières. Tout était calme... Même un peu trop calme pour un mariage si attendu. Décidée à voir ce qui clochait, elle se leva de son lit pour vérifier.

Boom!

Elle eut le sentiment désagréable comme si ses viscères s'étaient tous échangés de places. C'était le bruit d'un feu d'artifice, et elle savait très bien que ce n'était que le début. En essayant de rester calme, elle posa ses fesses sur le matelas et prit la couverture. Elle pensait à appeler sa meilleure amie, mais ce serait lui gâcher la soirée. Son téléphone émit du bruit, un message.

-Ça va ? Ne t'en fais pas j'arrive tout de suite ; lut-elle.
-Oui, reste là où t'es et amuse-toi ,on entend pas grand chose dans la chambre ; lui répondit-elle.

Elle reposa son portable, qui d'ailleurs était à plat. Un deuxième feu d'artifice retentit. Elle regarda par la fenêtre, le ciel était magnifique. Pourtant, même si ses yeux étaient éblouis, elle ferma. Au moins comme cela, personne ne la verrait. Le volume n'avait diminué qu'un peu, mais elle en était tout de même reconnaissante. Elle prit sa couverture et s'y enroula en boule. Sans qu'elle ne s'y attende, une suite d'explosions jaillirent. Elle hurla dans l'oreiller. Elle avait des sueurs froides, ses muscles n'arrêtaient pas de trembler, ses larmes ne voulaient pas s'arrêter. N'importe qui qui la verrait ne croirait jamais que c'était bel et bien elle qui était en train de pleurer. Elle respirait calmement, du moins essayait, car sa meilleure amie n'allait pas tarder à entrer en trombe. Elle ferma les yeux, son cœur battant toujours aussi vite. Elle se couvrit doucement, se préparant à faire semblant de dormir. Parce que même si la brune n'avait aucune arrière pensée en l'aidant, elle ne voulait pas. C'était une question de fierté, elle ne voulait plus être couvée par son amie comme un enfant.
Comme elle avait prévu quelques instants plus tôt, la brune entra dans la chambre en trombe. Par contre, cette dernière ne fit aucun bruit en la rejoignant sur le lit. Elle était face au mur, donc dos à sa meilleure amie, et ne faisait plus aucun mouvement. Durant cinq minutes, une des cinq minutes les plus longues de sa vie d'ailleurs, la brune lui tapota l'épaule. Sûrement convaincue par sa comédie, la demoiselle s'en alla, fermant la porte doucement. Elle entendit un grand bruit mais se retint de crier, d'où elle se mordait la lèvre inférieure férocement. C'était vraiment dur de rester immobile, car elle savait que sa meilleure amie la regardait, elle avait entendu la porte se rouvrir. Une autre explosion.

-Témari ?  Demanda encore la brune.

Mais elle s'entêtait, elle voulait se débrouiller toute seule, quoi qu'il en coûte. Après un moment, elle entendit la porte claquer, elle soupira. Une autre suite de feux d'artifice. Sa voix ne voulait plus sortir, autre chose que ses larmes humidifiait le coin de ses lèvres, ses membres ne faisaient que trembler, son cœur pompait son sang trop vite... Misérable... Elle se sentait vraiment misérable.

Dans un coin de la chambre, assise contre le mur, la tête posée au-dessus des bras qui étaient croisés sur les jambes, ces dernières ramenées vers la poitrine, et une couverture sur le dos; Témari attendait. Elle attendait que les feux d'artifice se terminent. Pourtant, depuis leur début, il ne s'était écoulé qu'un quart d'heure. Le temps était si détestable dans ces moments.

-Témari ; dit-on en entrant.

Ce n'était pas la brune, ce n'était ni sa voix ni sa façon de marcher.

-Fille galère... réponds-moi... je suis désolé ok? Allez, arrête de bouder...

Elle aurait aimé lui dire d'aller se faire voir, mais elle n'arrivait vraiment pas à parler. En plus, elle ne voulait pas qu'il la trouve maintenant, dans cet état. D'ailleurs, elle ne voulait que personne ne la dérange, mais apparemment la vie n'était pas du même avis qu'elle, car à ce moment précis elle sentit une main sur son dos. Elle ne savait pas comment réagir, et elle savait que ce bougre allait sûrement appeler la brune.