Un mauvais pressentiment

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Voilà, à présent, dix minutes, que je suis assise dans l'un des chars. Tout le bataillon se dirige en file vers les portes du mur.

Je me prépare mentalement.
Quand nous serons hors des murs, il faudra que je reste à l'affût et il faudra surtout que je sois au top de ma concentration pour ne pas me faire tuer.

Aujourd'hui, je vais pouvoir tuer plus de titans que je n'en ai jamais tué en une journée auprès de la garnison et c'est exactement ça que je recherchais...

- Violette.

Je redresse légèrement la tête pour voir le caporal sur son beau cheval noir. À part les conducteurs des chars et moi-même, tout le monde est sur un canasson.

- ouais, qu'est-ce qu'il y a ? Je demande intrigué.

- Durant cette première expédition, je veux que tu m'écoutes attentivement si je te donne un ordre, tu l'exécutes. Je veux aussi que tu restes avec les autres de l'escouade pendant qu'il y a des titans et surtout que tu nous suives sans faire n'importe quoi.

- d'accord.

Livaï m'examine une minute pensant sûrement que je ne vais pas faire un mot de ce qu'il a dit alors pour le rassurer, je décide de continuer en disant cela :

- Vous inquiétez pas ! Je suis pas non plus suicidaire je vais vous écoutez et rester avec le reste de l'escouade.

Pour seule réponse, j'ai le droit à un "tch" avant qu'il ne reparte à l'avant de la file.

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Nous venons d'arriver devant les portes du district de trost. Les habitants hurlent, ils nous acclament, nous encouragent pour l'expédition.

Grâce à leurs cris les soldats du bataillon et moi-même nous sentons fort. J'irais même jusqu'à dire supérieur. Supérieur par notre motivation, notre courage, notre audace. Je le ressens nous débordons de confiance.

Malheureusement, cela ne dure pas très longtemps. Dès qu'on passe la porte et qu'elle se referme l'ambiance se transforme immédiatement. Le calme s'installe laissant planer entre nous un malaise.

C'est impressionnant ; il n'y a même pas deux secondes, nous étions invincibles, inaccessibles et la nous somme comme vulnérable, incapable.

Personne ne bouge, nous sommes comme figés. Figés par la peur. La peur de se battre, de mourir. Tout semble beaucoup plus complexe, l'atmosphère est plus lourde, plus pesante, limite palpable.

Ça fait maintenant plus d'une heure que nous sommes hors des murs de Trost. L'ambiance est toujours aussi affligée. Il n'y a pas un bruit, à part celui des chevaux galopant à toute allure.

Avec le conducteur de mon char, nous nous retrouvons derniers. Tout le monde nous devance même les autres chars. Je pense qu'il a peur d'aller trop vite et je le comprends. On pourrait très bien percuter un objet et je pourrais me faire éjecter donc il est préférable d'aller lentement.

Au loin, je vois les chevaux ralentirent et rentrer dans un petit village en ruine.

Quelques minutes, plus tard, nous arrivons. Tout le monde est là.

- Examiner les bâtiments. Tout ce que vous pouvez récupérer prenez le et faites bien attention au titan. Hurle le Major brisant ce lourd silence.

Je saute hors du char et entre dans une des maisons à ma gauche. J'observe l'intérieur.

Tout est poussiéreux, les murs sont fissurés, totalement cassés par endroits. J'avance lentement faisant craquer le parquet. Le salon est dans un sale état. Je continue mon analyse et tombe sur une photo à terre. Je la saisi, renversant avec les débris de verre qui étaient dessus.

Une Alcoolique Dans Le Bataillon Où les histoires vivent. Découvrez maintenant