« 𝓐 𝓵𝓲𝒇𝒆 𝔀𝓲𝓽𝓱𝓸𝓾𝓽 𝓻𝒆𝓰𝓻𝒆𝓽𝓼 [SNK ~ Livaï x OC] »

Chapitre 45

*30 avril 844*

Plus d'un mois s'était écoulé depuis mon entrée au sein du Bataillon d'exploration, le 19 mars. Faragon Darlett, mon chef d'escouade, ainsi que le reste de son équipe (ainsi que tous les Explorateurs), avaient vite été violemment remis à leur place par mes soins, après une énième critique sur nos origines dans les bas-fonds ; je leur avais bien fait comprendre qu'à la moindre nouvelle tentative ils auront de très gros ennuis. Ils le regretteront en périssant non pas de la main des Titans, mais de la mienne, et que je n'hésiterai pas à le faire. Je pense qu'ils avaient réellement flippé en réalisant que je ne plaisantais pas, et qu'ils se tenaient maintenant tranquille pour éviter toutes représailles de ma part.

Faut dire qu'en contraste avec Livaï et son caractère plutôt violent (dû à l'éducation donnée par Kenny), je savais me faire respecter en disant des vérités que personne n'avait envie d'entendre, et là où ils s'y attendaient le moins.

Les vétérans et les soldats du Bataillon d'exploration n'osaient plus critiquer dans notre dos ou devant nous, parce qu'ils savaient qu'ils auront des problèmes avec moi. Nous avions au moins la paix et Isabel m'avait beaucoup remercié. En dehors de cela, des liens s'étaient tout de même tissés avec d'autres membres de l'escouade de Faragaon, qui comprenaient bien que ce n'était pas notre faute si nous avions vécu dans les bas-fonds.

Heureusement que tout le monde n'avait pas que des préjugés vis-à-vis des autres.

J'avais raconté à mes amis mes aventures, après leur départ du 1er mars par les Explorateurs, et comment je m'étais débrouillée pour atteindre la surface, le vol du cheval à Mithras, et le trajet de là-bas jusqu'au District d'Ehrmich (Mur Sina), et du District d'Ehrmich jusqu'au District de Trost (Mur Rose). Tout ça au cours des journées des 9 et 10 mars. Livaï faillit péter un câble lors du passage de l'histoire de ma blessure par balle et de la convalescence pendant neuf jours, mais Furlan et moi l'avions réconforté.

Moi, surtout, j'avais eu un mal fou à calmer sa colère et à le rassurer. Même qu'il s'était assuré si la blessure avait bien été soignée.

Celui-là, alors... Quand ça me concernait, Livaï pouvait se mettre dans une colère noire et fracasser tout ce qui bouge pour me protéger. C'était assez mignon mais étouffant.

Je me demandais comment je faisais pour le supporter depuis ces sept dernières années. Peut-être parce que nous ne pouvions plus nous passer l'un de l'autre ? Parce que je l'aimais, et inversement ? C'est fort probable.

En revanche, Isabel, Furlan et Livaï n'avaient pas caché leur choc en apprenant qu'un membre de ma famille, du côté de ma mère, soit toujours vivant. Je leur avais expliqué qu'il était le fils du cousin germain de ma mère, et qu'il n'était pas un Métamorphomage parce que leurs pères à tous les deux (le père et l'oncle de maman) n'en faisaient pas partie. C'était ma grand-mère maternelle, la Métamorphomage.

Expliqué comme ça, c'est vrai qu'il y a de quoi se perdre et ne pas comprendre. Mais c'était un comportement légitime.

Ma grand-mère maternelle — Marine Blanchett — maîtrisait la terre.

Ma mère — Karen Lilippucia — maîtrisait l'air.

Et moi, je maîtrisais les plantes.

On ne pouvait pas faire plus différent, comme maîtrises, pour trois générations de Métamorphomages, dis donc. Avec la persécution de mon clan depuis 743, ce n'était pas étonnant qu'après, l'héritage des maîtrises à travers les différentes générations se dérègle. Il n'y avait qu'à regarder Erna Rosenberg : de ses quatre enfants (tous possédaient des maîtrises différentes), seule la dernière de ses trois filles avait hérité de sa maîtrise de la guérison, alors, pour le coup, ce n'était pas évident d'enseigner les techniques de combat avec des différences de maîtrises.