Chapitre 14

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*25 décembre 840*

- Qu'est-ce que c'est que ces trucs ?!
L'étonnement dans ma voix était bien présent, et attira l'attention de Furlan et Livaï qui discutaient vivement entre eux dans le salon. Deux paires d'yeux me fixaient. Trop occupés à échanger toutes sortes de plans pour nous sortir de cette galère, ils ne m'avaient pas entendu arriver. Ils étaient partis chercher des objets rares qui seraient en mesure de nous aider quand on sera enfin capable de remonter à la surface par nos propres moyens, et ça avait dû durer parce qu'ils venaient de rentrer après trois heures de recherches.
Moi, j'étais restée dans notre planque pour garder un œil, au cas où quelqu'un oserait nous cambrioler pendant notre absence. Mais rien de ce côté-là, à part l'un des gars de notre groupe qui m'avait apporté des nouvelles concernant le monde extérieur. Aucun danger.
Mais si j'avais su que les garçons allaient ramener ce genre de choses à la maison, que seuls les soldats expérimentés étaient capables d'utiliser, je ne l'aurais tout d'abord pas cru ! Et ils l'avaient pourtant fait : un assemblage de courroies enserrant le buste et les jambes, l'équipement en forme de harnais de sécurité englobant la quasi-totalité des jambes et du torse, des grappins, de grandes cartouches où était comprimé le gaz pour nous permettre de nous envoler dans les airs... Sur la table de la grande pièce de vie, y étaient posés trois équipements de manœuvre tridimensionnelle.

Comme quoi, la vie nous prouvait qu'on pouvait trouver tout et n'importe quoi, quand nos pas nous dirigeaient vers des chemins donnant sur le hasard

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Comme quoi, la vie nous prouvait qu'on pouvait trouver tout et n'importe quoi, quand nos pas nous dirigeaient vers des chemins donnant sur le hasard... et la chance. La chance véritable. Les courses de Livaï et Furlan en étaient un parfait exemple : la chance leur avait souri.
- Ce sont des manœuvres tridimensionnelles, expliqua Furlan pour donner une réponse à ma surprise. L'armée s'en sert pour se rendre en haut des murs, sur les toits des maisons, bref, sur tous les points qu'aucun être humain ne peut normalement atteindre. C'est très pratique pour aller plus vite. Et des trois corps de l'armée, c'est le bataillon d'exploration qui l'utilise le plus, lors de leurs explorations Extra-Muros : il n'y a rien de mieux pour lutter contre les Titans.
- Merci Furlan, je sais ce que c'est, et à quoi ça sert, fis-je remarquer. Ce que je souhaiterais savoir, c'est COMMENT vous les avez trouvés. Ce n'est pas compliqué à expliquer, si ?
- On est tombés dessus alors qu'un de mes contacts nous filait de quoi manger pendant plusieurs jours. Ces équipements avaient été cachés au fond d'une ruelle. Je pense que des brigands les ont volés à des soldats des Brigades Spéciales et déposés ensuite là-bas pour les récupérer plus tard, sans doute. Malheureusement pour eux, nous les avions récupérés.
- Ouais, bah, je me demande bien pourquoi on l'a fait, rétorqua Livaï. Je ne vois pas en quoi ils vont nous servir dans la vie de tous les jours. Je trouve ton plan complètement foireux, Furlan.
- Eh ! Ce n'est pas foireux, j'ai pensé qu'on les utiliserait pour voler la nourriture et les donner aux plus démunis, se défendit l'intéressé. Bon, bien sûr, il faudra s'entraîner, mais ça sera plus pratique pour nous déplacer.
- Ah, oui ! S'entraîner à l'équipement tridimensionnel ! railla mon petit ami. Et comment tu comptes t'entraîner : en sautant d'un toit à un autre ? Tu crois vraiment que tu y arriveras du premier coup, en faisant ça ? Et pour le lieu, où veux-tu apprendre à manier ce fichu équipement ? L'un de vous deux pourrait m'expliquer ?
Aucun commentaire. Livaï avait raison : si cela semblait si facile au premier abord, il n'empêche que la manœuvre tridimensionnelle restait très difficile à manipuler. Les futures recrues de l'Armée Humaine passaient trois ans de leur vie dans les brigades d'entraînement, à apprendre l'utilisation de cet équipement aux entraînements tridimensionnels, à porter de lourdes charges lors des entraînements d'endurance (qu'importe la météo de la journée), à combattre au corps-à-corps, à noter les leçons données en classe d'histoire de l'Humanité... Tout y était. Les trois corps de l'armée étaient tous passés par là. Mon père m'en avait touché deux mots à ce sujet.
A la différence de ces mêmes recrues, nous n'y connaissions absolument rien. Aucun de nous trois ne connaissait la marche à suivre pour manœuvrer l'équipement tridimensionnel, et nos familles ne comptaient de soldats dans leurs rangs. Du moins à notre connaissance. Je ne me rappelais pas qu'il y en ait dans la mienne.
- Admettons qu'on s'en serve un jour, ajouta Livaï. Déjà, il faudrait que l'entraînement se fasse dans une grotte, pour éviter de se casser la figure, et ce n'est pas ce qui manque dans les bas-fonds. Mais des lourdauds pourraient nous voir avec ces équipements et décider de nous buter.
- Allons, Livaï, tu es beaucoup trop méfiant, s'exclama Furlan pour tenter de le calmer. Qu'est-ce qui prouve qu'on se fera attraper et fracasser la tête ? Détends-toi, tout se passera bien.
Pendant que les garçons se querellaient, je regardai d'un peu plus près les équipements tridimensionnels. J'avouais que c'était super bien fabriqué. Super bien fait. On disait que l'inventeur de cet équipement, Angel Aaltonen, avait utilisé du bambou d'acier comme élément principal quand il avait créé la première version du dispositif, en 778, à 18 ans, puis à l'élaboration de sa version finale quinze ans plus tard, en 793. Il fallait avoir énormément d'imagination pour concevoir l'équipement tridimensionnel sur tous les points, afin d'aider les Explorateurs dans leurs combats contre les Titans. Respect, le gars !
Les harnais présentaient des câbles d'acier qui se rangeaient à l'intérieur, et les enrouleurs, eux, permettaient de les rembobiner indépendamment l'un de l'autre pendant l'utilisation de la manœuvre tridimensionnelle.
Le gaz utilisé pour pouvoir s'envoler dans les airs, était comprimé et conditionné dans des cartouches. On devait toujours s'assurer qu'il en restait suffisamment à l'intérieur pour ne pas tomber en panne sèche au mauvais moment. C'était impératif d'y penser. Si cela arrivait, les soldats intéressés devaient certainement se maudire au plus haut point.
Concernant le dispositif de fonctionnement, qui permettait de commander pour se déplacer sans heurts dans les airs, c'était une boîte noire gérant le service technique et améliorent en toute discrétion le système.
Enfin, pour le ventilateur, le gaz mettait en action la rotation de l'hélice par projection directe. Les pales avaient été fabriquées dans la mesure où il fallait s'assurer que l'évacuation ne perturbe pas le bon fonctionnement de l'appareil. Quant à la puissance de la projection, nous pouvions le régler en modifiant la pression du gaz, selon la vitesse utilisée par le soldat qui avait l'équipement tridimensionnel. Chaque soldat du bataillon d'exploration n'avait pas le même rythme ni la même force physique, et on s'en rendait compte sur le terrain. La moindre panique pouvait envoyer le soldat à la mort.
Et le reste de l'équipement se rapportait aux deux fourreaux attachés aux cuisses du soldat, qui pouvaient contenir huit lames chacun, des munitions prévues dans le cas où les premières lames placées dans les deux sabres coupe-nuques s'usaient ou se tranchaient aux trois quarts. Donc, en cas de problème, on appuyait sur un petit bouton sous la garde du sabre pour la faire tomber et changer de lames rapidement.
La lame n'était utilisée qu'une seule fois, comme vous vous en doutiez. Ce n'était pas pratique, je le reconnaissais, mais il valait mieux en changer le moment venu plutôt que d'avoir de mauvaises surprises.
Le sabre coupe-nuque qui tenait la lame entre ses crochets, était une arme redoutable et efficace. Ainsi, il suffisait à tuer un Titan en lui tranchant la nuque ; ces monstres humanoïdes disparaissaient peu après dans une espèce de fumée.

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