Chapitre 7

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*14 juin 837 - soir*

Les deux heures suivantes avaient été fortes en émotions. J'avais eu un mal fou à désinfecter la blessure de Livaï à la jambe, tant les cotons et autres linges blancs se coloraient de rouge à cause de la gravité de la blessure. Le pire était les gémissements de douleur de Livaï en appliquant le désinfectant. Le voir dans cet état me faisait mal au cœur. Mais pourtant, je n'avais pas le choix, je devais tout pour faire pour le soigner — comment faire autrement ? Vu ce qu'il s'était passé il y a quelques heures, le temps jouait contre moi. Je ne supporterai pas de perdre celui qui m'avait sauvée la vie quelques mois plus tôt, celui qui m'avait protégée des brigands tout à l'heure — celui qui était mon compagnon de fortune pour notre survie dans ces maudits bas-fonds ! Ma dette envers lui était immense, je désirais plus que tout la rembourser.
Je me hâtais alors de terminer les soins le plus rapidement possible sur sa blessure, puis je la pansais avec les bandages récupérés dans l'une des pièces de l'étage, en serrant bien fort. Cela évitera que la blessure ne se rouvre et s'infecte à nouveau. Une fois fait, je plaçais autour de sa jambe un atèle de fortune fabriquée à la main. Ce n'était pas génial, mais Livaï se rappellera au moins qu'il devra mettre sa jambe au repos pendant un petit moment.
Sur la table de chevet, à côté du lit, une bassine d'eau y trônait. Je l'avais préparée tout à l'heure pour placer un torchon imbibé d'eau fraiche sur le front en sueur de Livaï ; ça permettra sans doute de faire baisser sa fièvre qui le tenait dans l'inconscience. J'espérais que ça suffira...
Après tous ces soins, j'étais descendue au rez-de-chaussée pour régler le problème des volets et de la porte qui manquaient. L'urgence était de remettre tout ceci à leur place, sur leurs gonds, car les gens de la ville souterraine risqueraient de se poser des questions s'ils touchaient le dôme qui entourait la maison. Je craignais que les doutes ne leur fassent comprendre mes origines, surtout s'ils avaient croisé les bandits que l'on avait mis à terre — comme je n'avais pas été discrète avec ma forme de Métamorphomage, tout à l'heure, avec les deux derniers battus, ils seraient parfaitement capables de raconter à qui voulait l'entendre. Je pensais « sceller » la porte et les volets avec mes pouvoirs, à la place du dôme invisible ; ça sera beaucoup plus discret que le premier.
Tout ça pour dire, au final, qu'après avoir remonté les ouvertures et « réduire » le champ de force pour qu'il scelle seulement les entrées du rez-de-chaussée et ne soit ainsi plus en forme de dôme autour de la maison, j'avais réussi à tout faire. Ce que je venais d'énumérer, les soins apportés à Livaï... Maintenant que c'était fait, et que je savais que personne ne pourrait rentrer dans cette maison vide avant un petit moment, j'aurai l'esprit plus tranquille !
Avant de monter à l'étage pour m'assurer de l'état de santé de Livaï, je sortis le sac d'économies et les deux autres de la trappe dans le sol, sous la table de la pièce de vie, où je les avais cachés avant de secourir mon ami. J'avais peur de les oublier plus tard, quand on partira d'ici...
Depuis quelques minutes, je veillai sur Livaï, toujours allongé sur le lit, les yeux clos. J'étais assise sur une chaise que j'aie apporté. Son état actuel ne semblait pas s'améliorer, du moins en apparence, et ça m'inquiétait beaucoup car je ne savais pas si les soins apportés avaient eu l'effet escompté. C'était terrible de rester dans l'ignorance ! Subsister à ses besoins au jour le jour, se défendre contre les pires scélérats qu'il soit, ne pas tomber malade, bref survivre comme on le pouvait dans les bas-fonds, c'était presque devenu une habitude à côté des tourments qu'on se faisait quand on voulait sauver la vie de quelqu'un qu'on aimait le plus au monde.
Je restai donc assise là, comme une débile, les coudes posés sur mes genoux et la tête entre les mains, attendant sagement que le temps passe. C'était extrêmement long. Je ne savais même pas combien de minutes s'étaient écoulées depuis mon retour dans la chambre. Pourtant, il allait falloir que je m'occupe, ou j'allais devenir complètement folle !
À peine avais-je pensé à cela, qu'un grognement s'éleva soudain. Je redressai vivement la tête. Pendant un court instant j'avais cru rêver, je pensais que mon imagination venait tout juste de commencer à me faire délirer — mais non, je ne délirais pas. Livaï ouvrait lentement les yeux. Je me précipitai au bord du lit en m'encquérant sur son état de santé :
- Livaï ! Livaï, ça va ? Tu n'as rien ? Est-ce que tu m'entends ?
Questions stupides, évidemment. Je m'étais crue dans une salle d'interrogatoire de la Police Militaire, ou quoi ? Qu'est-ce que j'étais allée m'imaginer, sérieux ? Livaï ne pouvait pas me répondre tout de suite : il semblait être dans le coaltar, au moment du réveil. Mieux vaut ne pas se précipiter.
Livaï se frotta les yeux avec le revers de la main et posa ses yeux gris autour de lui. Il était complètement perdu.
- C'est quoi, ce bordel ? Où est-ce que je suis ?
Niveau langage, il n'avait pas mis longtemps à la retrouver, malgré sa voix pâteuse. Je me hâtai de le mettre au courant de la situation :
- On est dans la maison vide où les brigands s'étaient cachés avant de nous tomber dessus, et où je m'étais réfugiée pendant la bagarre, tu te souviens ? Je t'avais prêté main forte en te voyant démuni face à ces deux brigands qui menaçaient de te tuer et de s'en prendre ensuite à ma vie, et tu t'es évanoui dans mes bras après que je leur aie mis la raclée. La bande de malfrats s'est enfuie sans demander leur reste...
Plus ça avançait, et plus je pris conscience que je m'enfonçais un peu. Décidément, j'accumulais les questions débiles et les maladresses...
Mais Livaï n'eut plus la force de me faire la morale. Son regard s'était posé sur moi pendant mes explications, en tournée la tête vers sa droite — où je me trouvais, assise au bord du lit. Quand il m'aperçut, une lueur semblait s'illuminer au fond de ses prunelles.
- Anna... murmura-t-il.
Il voulut lever sa main mais ne le peut, faute de s'être remis correctement de son inconscience. Je la pris donc dans la mienne et la serrai fort.
- Ça va, je suis là. Ça va aller...
Je répétai ces mots pour le rassurer, mais au fond, c'était plus pour me rassurer. J'avais eu tellement peur, mes pensées étaient confuses dans ma tête.
Livaï enleva la serviette humide de son front, avec sa main valide, et reporta son attention sur moi. Il me lança avec nonchalance :
- Eh, pourquoi tu pleures, sale gamine ? J'ai pas passé l'arme à gauche, que je sache.
Je levai les yeux pour le regarder, ne comprenant pas où il voulait en venir, jusqu'à ce que quelque chose se fasse sentir sur mes joues. J'y passais la main sur l'une d'elles, et je me rendis alors compte de l'impensable. Sans m'en apercevoir j'étais en train de pleurer — est-ce des larmes de joie ou des larmes de peur ? Je n'en avais aucune idée. La dernière fois que j'avais pleuré, c'était à la mort de mon père, alors ça remontait à pas mal de temps.
Mais il faut dire qu'avec le stress procuré par l'état où se trouvait Livaï, cela m'avait pas mal chamboulée niveau émotionnel. Comme quoi, il n'y avait pas besoin de grand-chose...
- Ce n'est rien, ça doit être des larmes de joie, dis-je en essuyant mes joues. Je ne peux pas me l'expliquer. Livaï, tu m'as fait une de ces peurs, tu ne peux pas imaginer ! J'ai cru que tu allais y passer.
- Crois-moi, c'est pas près d'arriver ! Ces enfoirés ont peut-être réussi à me blesser, mais c'est pas avec ça que je vais rendre mon dernier souffle, tu peux me... Arrrgh, c'est quoi ça ?!
En essayant de se redresser pour s'asseoir sur le lit, la douleur de sa jambe s'était fait ressentir et Livaï venait de s'apercevoir de la présence de l'attelle. J'avais oublié de lui expliquer les soins que je lui avais prodigués ! J'allais en prendre pour mon grade, mais tant pis.
- Fais attention, j'ai soigné ta jambe pendant que tu étais dans les vapes — c'est à cause de ça que tu t'es évanoui dans mes bras, tout à l'heure. J'ai ajouté une attelle pour que tu ne puisses pas l'utiliser pendant un moment... du moins, ne pas prendre appui sur cette jambe
- Et tu pouvais pas me le dire avant ? Me dis pas que tu t'étais laissée emporter par l'émotion, au point d'oublier ce détail !
- Eh ! Je te signale que tu avais perdu connaissance, comment j'ai réagi, à ton avis ? Je n'allais pas faire la danse de la joie en sachant que tu pouvais y rester. Et puis, c'est ta faute aussi : tu m'as foutu les jetons, avec ton état !
Livaï soupira bruyamment et prit un air grincheux. Cette expression ne changeait pas de d'habitude.
- Même si tu es tête en l'air, gamine, maugréa-t-il, je dois reconnaître que tu m'as sauvé la mise. Sans toi, qui sait quel aurait mon sort ? Merci.
À mon tour d'être surprise. Livaï qui me remerciait de l'avoir sauvé ? C'est le monde à l'envers ! Il venait de péter un câble, ou quoi ?
- Euh... Livaï ? Tu es sûr que ça va ?
- Évidemment ! Pourquoi ça irait pas, à ton avis ? Tu t'attendais peut-être à autre chose de ma part ?
- Non, pas du tout ! C'est surtout que, venant de toi, c'était étrange. Je ne t'avais jamais entendu remercier quelqu'un, auparavant.
Et c'est vrai. Ça méritait vraiment des éloges, cette affaire.
- D'ailleurs, décréta Livaï, tu me dois des explications sur ta nature de Métamorphomage.
Je réalisai alors que, dans ma hâte de soigner Livaï le plus vite possible, j'avais complétement oublié que je me trouvais encore sous ma forme de Métamorphomage. Cet imprévu, plus irréfléchi que bête, me fit fortement rougir et, en même temps, me tendit mal à l'aise. L'heure des comptes était apparemment venue. Je me devais de tout lui expliquer, lui dire l'entière vérité sans aucun sous-entendu ; dans un groupe, la confiance et les liens unissant les membres allaient dans les deux sens,
Je lui racontais alors ce que je savais sur les origines des Métamorphomages, de qui je les ai héritées, l'anéantissement de ma lignée par le Gouvernement (plus particulièrement la famille royale), la rencontre de mes parents — tout ce qu'il voulait entendre de ma bouche. La raison pour laquelle je ne lui avais rien dit jusqu'à présent. J'avais entre-temps repris ma forme normale.
La culpabilité me rongeait car je n'avais pas eu le courage d'en parler avant à Livaï. Je ne savais pas du tout comment lui dire, ni avec quels mots j'aurais pu lui expliquer, sans risquer qu'il ne me demande des comptes. En fait, j'avais peur de me retrouver toute seule à nouveau, ou qu'il expose haut et fort mon secret. Quelle abrutie ! Pour un peu, je me giflerais.
Mes explications terminées, le silence s'installa entre nous. Je m'aperçus que ma gorge était sèche, à force de parler. Livaï, lui, réfléchissait. Il assimilait les informations que je lui avais données.
- Alors, comme ça, il ne reste presque plus de Métamorphomages aujourd'hui, comprit-il. J'avais entendu parler de cette lignée, mais jamais j'aurais cru qu'elle était persécutée à ce point. Cela explique, dans un sens, pourquoi tu m'en as pas parlé
Il s'était entre-temps redressé, non sans grimacer de douleur dû à sa jambe, pour s'asseoir sur le lit, et me fixa tout en disant ses derniers mots. Je baissai les yeux, l'air coupable.
- Je suis désolée pour ça, Livaï, murmurai-je en évitant de le regarder. C'est vrai que la persécution de ma lignée m'a poussée à ne rien te révéler de mes origines, mais c'est aussi parce que je ne savais pas comment tu allais réagir si je te le disais.
Mon ton hésitant fit plisser des yeux Livaï.
- Essaies-tu de me faire comprendre que je t'aurais tuée seulement parce que tu es une Métamorphomage ? voulut-il savoir.
- Ne le prends pas mal, je sais que c'est bête de penser de cette manière ! J'ai manqué de courage, j'ai bloqué et j'en suis pleinement consciente — sache que je me regrette. Et puis, mets-toi à ma place : qu'est-ce que tu aurais fait, si tu devais m'avouer du jour au lendemain que tu descendais de la lignée des Métamorphomages ?
J'aurais tout donner pour qu'à la place de cette culpabilité de n'avoir rien dit, je ressente de la confiance en moi et me pousse à ne plus avoir peur de quoi que ce soit. Mais c'était impossible, vu l'environnement où l'on vit actuellement. La vie dans les bas-fonds était un combat quotidien. C'était très compliqué de survenir à ses besoins au jour le jour et on n'avait pas d'autre choix que de l'accepter, pour affronter ces difficultés plus que sinistres.
Se produisit alors l'improbable : une main se posa maladroitement sur mon crâne et la caressa avec douceur. À sa manière, Livaï tentait de me réconforter.
- Te bille pas pour ça, Anna, n'importe qui aurait réagi comme toi à ta place. Et je t'en veux pas de m'avoir caché tes origines, tu avais tes raisons.
Je m'étonnai qu'il ne soit pas en colère.
- Ça... Ça veut dire que tu m'acceptes comme tel ? Malgré mes cachotteries ?
- Évidemment. Si je te le dis, c'est pas pour que mes paroles fassent décoration après, tête de nœuds, rétorqua Livaï en m'ébouriffant cette fois. Même si tu m'avais rien dit aujourd'hui, tu l'aurais fait plus tard. Qu'importe le temps que tu aurais mis pour m'en parler ! Je t'en aurais jamais voulu.
Un grognement sourd s'éleva, interrompant le monologue de Livaï. On se décocha un regard surpris. D'après le son, ça ne signifiait qu'une seule chose : la faim voulait se faire entendre en faisant grogner l'estomac, qui, lui-même, n'avait pas été rempli depuis notre vol de ce midi. Mais, pour une fois, ça ne venait pas de moi. D'habitude mon estomac commençait en premier le « tintamarre » de grognements. Alors qu'est-ce qu'il se passait pour... ?
Quand nous réalisâmes tous les deux que c'était celui de Livaï qui grognait comme un fou, le principal intéressé ne fit aucun commentaire, si ce n'est qu'un très léger rougissement apparut sur ses joues. C'était comme s'il n'en avait rien à faire. Pourtant, cette scène cocasse me fit éclater de rire.
- Dis donc, sale gamine, je peux savoir pourquoi tu ris ?
Tout en continuant de rire joyeusement, me payant ouvertement sa tête, je lui expliquais tant bien que mal la raison de cette réaction : la tête que faisait Livaï, en se rendant compte que son propre estomac criait famine. Le délire total !
Cela n'avait pas l'air de plaire à Livaï, car il m'attrapa sans prévenir l'un de mes avant-bras se présentant devant lui, et me tira en avant. Prise de court, je n'eus pas le temps de comprendre ce qu'il m'arrivait, que je me retrouvai étalée de tout mon long sur les genoux de mon camarade, toujours assis. Tranquille, le pépère !
Je fis semblant de m'offusquer :
- Non, mais ça va, là ?! Te dérange pas, surtout ! Fais comme chez toi !
- C'est l'hôpital qui se fout de la charité. T'étais pas obligée d'atterrir sur mes jambes, tu sais, fit remarquer Livaï avec nonchalance.
- Rhô, l'autre ! Tu m'as quand même tirée en av...
Un autre gargouillis se fit entendre. Cette fois-ci, c'était moi qui avais faim. Je cachais mon visage entre mes mains.
- Et après, c'est moi qui gargouille, releva Livaï. T'as encore plus la dalle que moi, gamine.
- S'il-te-plaît, n'en rajoute pas une couche ! J'ai déjà suffisamment faim comme ça... Bouge pas, je vais prendre l'un des deux sacs de nourriture
Je commençais à me redresser, prête à prendre les sacs que j'avais posés sur le dossier de ma chaise, quand Livaï me demanda :
- Dis-moi, Anna, je voulais savoir un truc. Tu m'as bien dit que tu avais fait apparaître mentalement un dôme autour de cette maison vidée de ses proprios, quand tu m'y as emmené après m'être évanoui ?
- Oui.
- Tu l'as ensuite fait rétrécir pour qu'il soit « adapté » aux murs de la maison ?
- C'est exact.
- Donc, personne ne peut entrer ici tant qu'il y aura cette barrière de protection ?
- Tu as tout compris, acquiesçai-je. Sauf si les habitants des bas-fonds comptent parmi eux un Métamorphomage, ce dont je doute fort, il n'y a que moi qui suis capable d'enlever la barrière de protection. Nous sommes donc en sécurité jusqu'à ce que nous décidions de partir d'ici.
Nous, les Métamorphomages, avions un seul et unique point commun, en-dehors de nos transformations par voie mentale : on pouvait aussi faire apparaître et disparaître à volonté des barrières de protection pouvant protéger des dizaines de personnes, des armes, utiliser des champs de force... Nous étions même capables de parler par télépathie, et de ressentir la présence et les émotions (peur, colère, détermination...) des autres Métamorphomages et des personnes « normales » nous étant chères à des milliers de kilomètres, même quand elles se retrouvaient aux portes de la Mort ou blessées. C'était très pratique pour pratiquer des soins le plus rapidement possible, qu'on soit un Métamorphomage de Guérison ou non.
Pour revenir à la barrière de protection, elle était idéale parce qu'excepté moi-même et Livaï qui pouvions la traverser sans problème (je m'étais arrangée pour que seul lui, sans pouvoir quelconque, puisse entrer sans se faire repousser par cette protection invisible), aucune personne ne sera capable d'ouvrir la porte d'entrée et les fenêtres fermées du rez-de-chaussée. Cela nous permettra de dormir sur nos deux oreilles.
Livaï et moi mangeâmes en silence, trop occupés à nous remplir l'estomac. Je m'étais assise sur le bord du lit, cette fois. J'avais rapproché la chaise pour mieux surveiller le reste de la nourriture et le sac d'économies que j'avais posés dessus. Bien qu'on soit sans danger, mieux valait être prudents.
Je terminais ma pomme en toute tranquillité quand quelque chose me traversa l'esprit. Les brigands de tout à l'heure. Je me demandais s'ils allaient revenir dans le coin, s'ils avaient raconté mon secret à qui voulait l'entendre.
- T'en fais pas pour ça, me rassura Livaï, à sa manière. Même s'ils le disaient, de toute façon personne ne les croira sur parole.
Peu convaincue par ce « réconfort » façon Livaï (il n'était pas très doué pour rassurer les gens, reconnaissons-le), je demandai :
- Tu penses ?
- Réfléchis. Personne se trouvait dans les parages, au moment de l'embuscade, à part nous deux et ces enfoirés. Aucun pour prouver leurs dires. En conséquent, tu peux être sûre que, sans leurs « preuves », ton statut de Métamorphomage restera secret.
- Tant mieux ! soupirai-je, soulagée. Je ne tiens pas à avoir tous les brigands des bas-fonds sur le dos.
Et je ne souhaite pas non plus que tous ceux proches de la Couronne soient au courant, pensais-je pour moi-même. Que ce soit les politiciens ou les Brigades Spéciales, ils ne pensaient qu'à leur enrichissement personnel et à faire les pires « magouilles », en reprenant les mots de mon père, pour se faire bien voir du Roi. Comme tuer des innocents proches de la vérité.
Et encore, mes propos semblaient, à côté des termes peu élogieux que mon père utilisait de son vivant pour désigner ces mecs. Des termes que je ne révèlerai pas, par principe.
Pour revenir à nos moutons, avoir révélé mes origines à Livaï m'avait fait le plus grand bien. Un poids qui venait de s'enlever de mes épaules. Et je ne pouvais qu'être heureuse au fait qu'il m'accepte comme j'étais, et pas parce que ma filiation me liait à l'assassin Francesco Laguerra, le Docteur de la Boucherie.
Jusqu'où notre collaboration allait nous emmener, à travers les rues des bas-fonds ? Allez savoir.

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Salut, les petits chats !
Bonne lecture à vous tous 😊

#Alixassëa l'Elfique

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