Chapitre 6

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*14 juin 837*

//PDV Anna\\

Une aura entourait mon corps tout entier. Mes yeux brillaient. Je venais de me changer en Métamorphomage : deux ailes blanches étaient apparues dans mon dos, et à la place de mes vêtements actuels (un pantalon bordeaux, un chemisier beige à manches courtes et ma longue cape) et de mes bottes marron foncé, une longue robe blanche au grand décolleté jusqu'aux trois quarts du dos et des sandales hautes à talons avec bout fermé les remplaçaient ; un collier noir, ressemblant presque à une mini-ceinture de près, était noué à mon cou. Mon épée et mon fouet étaient toujours attachés autour de ma taille — de ma tenue d'origine, mes armes étaient toujours les seules à rester.

Excepté le Métamorphomage Originel  qui était reconnaissable par sa tenue presque « professionnelle » (chemise blanche à manches longues du style victorien, un pantalon noir, des bottes à talons marron foncé avec des lacets devant, une longue redi...

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Excepté le Métamorphomage Originel  qui était reconnaissable par sa tenue presque « professionnelle » (chemise blanche à manches longues du style victorien, un pantalon noir, des bottes à talons marron foncé avec des lacets devant, une longue redingote tiré entre le bordeaux et le marron foncé, et bien sûr les grandes ailes blanches), transmis par son ascendant quand celui-ci mourrait, les autres Métamorphomages avaient des tenues différentes, peu importe la morphologie, le physique et le sexe. Même le Métamorphomage Originel ne faisait pas exception, avant de recevoir l'Originel par son ascendant. Je savais que ma mère n'était pas l'Originelle, puisque je n'en avais pas hérité.
Cela voudrait-il dire que c'était l'autre Métamorphomage, celle que maman avait eue comme élève particulier, qui l'avait en elle ? Sans aucun doute. Mon père m'en avait parlé une fois, quand j'étais petite ; je n'avais pas retenu son nom de famille, seul son prénom me restait en mémoire telle une écriture indélébile : Erna. Ce n'était pas courant, comme prénom. Elle devait certainement vivre à la surface, quelque part, entre l'un des trois Murs.
Mais ce n'était pas trop le moment de songer à cela. Je devais sauver Livaï et rapidement, ou la Mort lui ouvrirait les bras avant d'avoir le temps de faire quoi que ce soit.
Sans bruit, je m'approchai de la porte d'entrée de la maison, prête à attaquer. Des bribes de paroles parvinrent à mes oreilles :
- ... ne veut pas qu'on touche à sa petite princesse, ricana le plus grand des deux hommes restants, à droite de son acolyte de taille moyenne — il ressemblait plus à une courgette qu'autre chose. Regarde comme il n'a pas l'air d'apprécier !
- Je vois, oui, répondit la « taille moyenne ». Mais ne t'en fais pas, petite freluquet, on s'occupera bien de ta donzelle.
- Ouais. Elle est peut-être petite, mais sa beauté est vraiment resplendissante ! Avec ça, on aura de quoi toucher le gros lot et...
Ma colère intérieure décupla plus rapidement que je ne l'aurais voulu. Je ne leur permettrai pas de menacer Livaï plus longtemps, et encore moins de les laisser m'utiliser comme un jouet pour leurs désirs personnels. Je ne pus me retenir plus longtemps à leur lancer, méprisante et avec une voix sourde :
- Ça n'arrivera jamais, rétorquai-je froidement. Si vous pensez me capturer et m'enfermer dans une cage des années avant de me faire subir votre petit manège pour pouvoir vivre de vos magouilles, c'est raté !
Les sourires malsains des brigands disparurent de leur visage tout aussi vite qu'ils étaient apparus. Ils s'interrogeaient sur la provenance de ma voix.
Livaï aussi s'étonna. Il regardait à droite et à gauche, comme pour s'assurer qu'il y avait quelqu'un d'autre que lui-même et les brigands devant la maison de pierre, en tant que témoin — mais il n'y avait personne aux alentours. Aucun ne songea à porter son attention au perron de la maison, et encore moins à leurs pieds, où des ronces sortirent lentement du sol selon ma propre volonté...
L'homme de taille moyenne perdit son calme :
- Mais d'où elle vient, cette voix ?! On est seuls avec ce freluquet, nos compagnons sont à terre, comment c'est possible qu'il y ait QUELQU'UN D'AUTRE que nous ? On devient fous, ou quoi ?
- Calme-toi, gros. Ce n'est pas en s'énervant que nous allons découvrir qui nous surveille. Il ne doit pas être très loin.
- Et comment veux-tu que je me calme ? Putain, on ne sait même pas l'identité de cet enfoiré, ni s'il est tout près de nous ou s'il nous nargue en nous regardant de loin ! Si tu ne trouves pas ça louche, moi, je suis le Roi Fritz en personne.
Son acolyte « taille grande courgette », comme je l'avais surnommé, semblait réfléchir. Mais le gars de taille moyenne, qui était du genre à changer d'émotions aussi vite qu'il changeait de chemise, ne lui laissa cependant pas le temps d'aller plus loin dans ses réflexions car il hurla, d'un coup apeuré, d'où venaient les ronces à leurs pieds. Bien. En voilà un qui finissait par s'apercevoir de leur apparition, je finissais par me demander quand est-ce qu'ils allaient s'en rendre compte.
Tous deux se questionnèrent sur cette manifestation soudaine, car aucune plante — et encore moins des ronces — ne pouvait pousser dans les bas-fonds, à cause du manque de lumière naturelle venant de l'extérieur. C'était tellement surnaturel qu'ils se dirent que leur imagination leur jouait des tours, que ce n'était pas possible autrement.
Quels idiots ! S'ils avaient mieux observé, ils verraient que les ronces avançaient un peu plus en direction du perron de la maison où je me trouvais, silencieuse et prête à attaquer.
- Mais enfin, c'est impossible ! fit l'homme « taille moyenne ». Comment des ronces peuvent-elles apparaître ici ? On est dans les bas-fonds !
- On est peut-être dans les bas-fonds, ça ne veut pas dire que les plantes n'ont pas le droit d'y pousser, fis-je remarquer. J'ai le pouvoir de faire apparaître à volonté différents types de plantes.
Les intéressés relevèrent la tête — trop tard. J'en profitai pour passer à l'action. Mes ailes se déployèrent, faisant trois mètres d'envergure chacune, et je fonçai en volant à quelques centimètres seulement du sol. Mes ronces avaient attrapé les jambes de l'homme « taille moyenne » qui se mettait à paniquer. Mais j'avais bousculé sans ménagement son compère, je prenais l'autre en état de choc par le col de sa chemise et le fixais d'un air mauvais.
- Vous n'auriez jamais dû vous en prendre à Livaï, toi et ton acolyte, murmurai-je avec fureur. En faisant cela, tu viens de signer ton arrêt de mort, mon gars.
Aussitôt je tournais sur moi-même à la vitesse de la lumière, et les ronces qui l'avaient attrapé par les jambes, l'envoyèrent d'abord dans les airs puis il atterrit violemment quelques mètres plus loin. L'autre grande asperge tenta de me viser avec son arme à feu, tellement sa main tremblait (je pouvais comprendre, vu ce qu'il venait de voir, la peur le gagnait — qui ne le serait pas, à sa place ?), mais je fus beaucoup plus rapide. Je lui sautai dessus en hurlant et le fis décoller de terre grâce à mes ailes qui nous emmena dans les airs ; la seconde suivante, il se retrouva étendu à côté de son complice déjà à terre, assommé, après m'être retournée le plus vite possible pour l'envoyé dans d'autres cieux. Un hurlement terrifiant sortit de ma gorge.
C'était pratique de posséder des ailes, parce que ça me permettait de voler où je voulais, sans que ce soit dans mes rêves les plus fous. Mais, à mon grand dam, je ne pouvais utiliser mon pouvoir de Métamorphomage à tort et à travers, avec la violence qui régnait dans les bas-fonds. C'est pour ça que mon père m'avait mise en garde peu avant sa mort : je ne devais en aucun cas l'utiliser contre les brigands malintentionnés pour me battre. D'où les armes qui ne me quittaient jamais.
Je repris mon souffle, l'air encore hagard mais menaçant et le regard noir. Les ronces disparurent aussi vite qu'elles étaient venues. J'avais sauvé Livaï de la mort, c'était tout ce qui comptait pour l'instant.
En parlant de l'intéressé, il me fixait avec un air choqué sur le visage, chose que je ne lui connaissais pas jusqu'à maintenant, quand je tournais la tête vers lui pour voir s'il allait bien. À ce que je voyais, il ne s'était pas du tout attendu à ce que je me défendre aussi violemment, et encore moins que je sois une Métamorphomage.

« 𝓐 𝓵𝓲𝒇𝒆 𝔀𝓲𝓽𝓱𝓸𝓾𝓽 𝓻𝒆𝓰𝓻𝒆𝓽𝓼 [SNK ~ Livaï x OC] »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant