Le Jeu

Journal d'Emily #5

Harry est parti hier. Le sentiment que j'ai ressenti à ce moment est indescriptible. C'était comme si on m'arrachait une part de moi-même sans anesthésie. Une douleur déchirante, presque physiquement. Pourtant je n'ai pas pleuré. Je ne sais pas ce qui m'en a empêcher ; le fait de me mordre les joues et la lèvre, ma motivation trop importante de ne pas pleurer devant lui ou l'arrivée de Liam ? Parce que quand le beau Liam Payne est arrivé, j'ai eu ce sentiment bizarre qui me disait que je ne serais pas seule. « Je suis là. » Il m'a dit ça en arrivant et je ne sais pas s'il a entendu mes pensées ou s'il me connaît bien parce que c'est exactement ce à quoi j'ai pensé, que personne ne sera là pour moi. Que le départ d'Harry me laisserais seule, pour toujours. C'est dur à expliquer mais le vide qu'a laissé Harry en moi me donne envie de me battre pour pouvoir sortir et le revoir. Il est un grand ami et je veux garder contact avec lui. Je vais donc me servir de Liam pour que les médecins se disent que je guéris. Je vais devoir m'adapter et rester calme tout le temps, je vais essayer de sourire aussi et de me rapprocher des autres. C'est un gros défis que je me lance ; je n'aime pas faire le premier pas. Mais certaines personnes méritent d'avoir une vie normale, même s'ils ne le sont pas. Harry en est l'exemple. J'ai hâte de le revoir. Il me manque déjà terriblement.

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Le salon des Hill est très chic et lumineux. Un mélange de noir, de beige, de marron et de blanc marient les meubles d'une chaleureuse façon. Luke et moi sommes assis sur un canapé, Danielle en face et son père dans un fauteuil à côté. La télévision allumée montre un match de Basketball que Mr Hill semble vraiment apprécier. Je jette un coup d'œil rapide sur l'écran et vois le score de 21-9 pour les Warriors. Je me retiens de faire un commentaire lorsqu'un joueur tombe à terre, poussé par son adversaire. Mr Hill, lui, ne se gêne pas.

- Mais qu'est ce qu'il fait celui-là ! Tu veux esquinter mes gamins ?

- Papa, s'il te plaît, demande Danielle poliment.

- Oui, désolé, s'excuse-t-il en baissant le volume. Pourquoi êtes vous venus déjà ?

La mère de Danielle est de retour dans le salon et apporte quatre tasses de thé sur un plateau. Elle m'en donne une et je la remercie. La chaleur de la tasse me brûle les mains, mais je la garde bien serrée contre mes paumes. Elle sert Luke, puis sa fille et elle prend la dernière tasse. Elle s'assied à côté de Danielle et nous sourit. Luke boit une gorgée et ouvre la bouche.

- En fait, pour être franc, c'est vous qu'on voulait voir, monsieur. (Ce dernier hausse un sourcil.) Je sais que vous êtes policier et on aurait besoin de votre aide, mais c'est un peu compliqué. Comme je ne connais pas l'emplacement du poste de police, on a pensé venir ici.

- Je vois, dit-il après un moment. Suivez-moi donc dans mon bureau.

Il se lève et je m'étonne qu'il accepte d'entendre ce qu'on a à dire aussi facilement. Luke pose sa tasse sur la table basse et je fais de même en souriant à Mme Hill. J'emboîte le pas de l'adulte et on monte les escaliers. On tourne directement dans le couloir de gauche et prend la porte de droite. Lorsqu'il l'ouvre, je glisse un regard à Luke derrière moi. Je ne sais pas comment amener le sujet et j'appréhende un peu sa réponse. S'il me dit qu'on ne peut rien faire ou alors que c'est une histoire ridicule et enfantine, je crois que mon cœur lâchera. Mon cœur, cet abruti, qui doit s'entendre à des kilomètres à la ronde à cause de tout ce stress. J'essuie mes mains sur mon jean une nouvelle fois et entre. La salle est soft et raffinée, mélangeantle noir, le marron, le rouge et le blanc. Je remarque que c'est la seule pièce -que j'aivisité pour l'instant- qui comporte des meubles en bois. Mr Hill s'assied sur la haute chaise noire derrière le bureau et nous invite à nous asseoir devant lui. Nous exécutons les mêmesgestes et au même moment. Un blanc s'installe autour de nous pendant que je laisse mon regard traverser toute la pièce.